Michel Rosenzweig. 1er avril 2021 : Grand Polo policier au Bois de cambre

Ronde policière nocturne au bois de la Cambre, auteur inconnu

Fin d’après-midi ensoleillée. Des centaines de personnes, quelques milliers, environ cinq mille, se retrouvent éparpillées et regroupées dans la grande plaine du bois de la Cambre à Bruxelles pour respirer, échanger, danser, respirer, chanter, crier après un an de régime sanitaire étouffant, enfermant, déprimant. Une véritable petite armée composée de plusieurs bataillons de policiers les attend à pieds accompagnés des brigades canines, équestres, en autopompes, en petits véhicules blindés, à vélo, l’ensemble surplombé par un hélicoptère tournant en cercles continus à quelques centaines de mètres d’altitude avec le bruit caractéristique des pales brassant les masses d’airs dans une atmosphère angoissante digne d’une scène collector du film culte Apocalypse Now.
Progressivement, les forces de l’ordre dépêchées en nombre impressionnant vont encercler la foule par la tactique de la nasse, avançant en cohortes rectilignes en tapant sur leur bouclier avec leurs matraques pour intimider et effrayer la population comme le faisaient les vikings et les légions romaines ou encore les guerriers spartiates donnant l’assaut aux troupes troyennes lorsqu’elles engageaient le combat.
Ambiance.  
Bienvenue au royaume de Belgique, capitale et cœur de l’UE dont le Parlement approuvera le passeport sanitaire au début de ce mois de juin.
Les scènes violentes qui se sont déroulées pendant des heures ont fait le tour de la toile médiatique en débordant largement les petites frontières belges et chacun aura pu voir au moins l’une d’entre elles.  
Comment ne pas éprouver du dégoût, de la colère et un sentiment de révolte face à ces séquences relevant d’une esthétique fasciste obscène et pornographique qui rappelle quelques régimes disparus et d’autres encore en vie?  

Chevaux, bottes, longues matraques, charges équestres, piétons renversés et piétinés, jeunes maintenus au sol par la technique dangereuse du pliage qui consiste à maintenir une personne assise, la tête appuyée sur les genoux afin de la contenir, puis menottés à l’aide de colsons, arrestations administratives et judiciaires, camions autopompes fonçant dangereusement sur la foule, largages de gaz lacrymogènes, spray au poivre, tout ceci je l’ai vu et vécu ayant été au cœur de l’événement.

A plusieurs reprises on pouvait palper la tension montante qui parfois culminait en éclatant en hurlements et en cris scandant « liberté, liberté ». Il y eut aussi quelques mouvements de foule dans lesquels on pouvait voir des jeunes courir et converger vers un endroit où un des leurs était malmené par la police. Il s’en fallut de très peu pour que la situation dégénère dangereusement, objets contondants lancés sur les véhicules de police, échauffourées corporelles, feux de bois.  

Violence légitime illégale contre violence légale illégitime de l’Etat.  
Et tout ça pour quoi ?  
Quelles infractions, quels délits ou quels crimes ont commis ces personnes, jeunes et moins jeunes, qui justifient un tel déploiement de forces de l’ordre et de tels abus de l’usage déplacé et excessif de la force publique ?  

C’est dans la réponse que se trouve la gravité des faits du Bois de la Cambre et leur portée symbolique et politique : s’être rassemblées en nombre dans un espace public en plein air pour faire la fête ou tout simplement se détendre, sans avoir respecté les mesures sanitaires, à savoir la distanciation physique entre individus, un mètre cinquante, quatre personnes par groupe et le port du masque obligatoire en plein air qui est en vigueur depuis des mois à Bruxelles, même dans les espaces verts, voire même en pleine forêt.

Dura Lex sed Lex.  
Certes, mais de quelle loi parle-t-on ?

D’une loi inexistante pour le moment, car en préparation, puisque l’Etat a été contraint de la faire voter endéans le mois suite au récent jugement du Tribunal de première instance de Bruxelles afin de rendre légales et conformes à la Constitution toutes les mesures sanitaires prises par arrêtés et au nom desquelles le carrousel policier émétique a pu avoir lieu.  

En attendant, la chaîne de commandement ignore tout simplement ce vide législatif et les autorités locales agissent comme bon leur semble, le baron local Philippe Close fait ce qu’il lui plaît et le pouvoir fédéral approuve et collabore en donnant ses ordres à exécuter. Après moi les mouches, s’asseoir sur les fondements de l’état de droit semble devenir la norme et un sport fédéral en Belgique. Mais attention, le bourgmestre est juriste et répète sur les ondes officielles qu’il est très attaché à cet état de droit et qu’il demande depuis un an déjà qu’une Loi Pandémie soit approuvée par le Parlement, vous savez, cette Chambre des Représentants sensée contrôler l’exécutif qui est en roue libre depuis un an.  

Autrement dit, ce qui s’est produit le 1er avril n’est que l’avant-goût illégal de ce qui se produira légalement lorsque l’Etat se sera mis en conformité légale avec la Constitution après que des juristes avisés et des constitutionnalistes émérites auront pondu leur projet de Loi Pandémie pour  le faire approuver et voter par un Parlement godillot aux ordres d’un pouvoir devenu malsain (Tiens bonjour Maître Uyttendael et Maître Delpérée, on se cache dans sa résidence secondaire, on est devenu mutique ?)

Et comme toujours, deux camps s’affrontent, celui des covidistes convaincus qu’en plein air ces mesures sont nécessaires quand bien même elles ne tiennent pas la route scientifiquement comme cela a déjà été mainte fois démontré, approuvant et plaignant la police, les pauvres, et accablant ces jeunes inconscients et égoïstes ainsi que tous  les « complotistes » récalcitrants qui ne demandent qu’à pouvoir respirer librement en se baladant ou en faisant la fête, activité devenue dangereuse car mettant paraît-il la vie d’autrui en danger, alors que les derniers mois ont bien montré qu’aucun de ces événements festifs n’avait donné naissance à un seul « cluster ».

La dictature sanitaire n’a jamais aussi bien porté son nom, ceux qui ne la voient pas ont le regard mutilé et le jugement aboli. Il sont devenus étrangers à eux-mêmes, soit aliénés par la peur et la propagande.
Au nom de la santé et d’un danger décrété urgence absolue, la virocratie biocidaire tourne à présent au fascisme blanc et elle s’installera bientôt totalement légalement dans l’indifférence quasi générale et avec l’approbation d’une large majorité consentante.
Après, il ne restera que les ruines d’une société dont la liberté fut jadis le phare et la pierre angulaire. Et les larmes pour pleurer ou la révolte et l’insurrection, au choix.

Lorsque les lois ne respectent plus les libertés fondamentales, elles ne sont ni respectées ni respectables. La loi n’est pas le gibet.  
Lorsque le Droit n’est plus au service des êtres humains mais au service de la tyrannie (sanitaire), la démocratie s’évapore dans les vapeurs du totalitarisme sanitaire.

Il est temps de reconquérir nos droits et nos libertés, comme le prescrit notre Constitution.

© Michel Rosenzweig

Michel Rosenzweig, philosophe de formation (histoire de la philosophie, ULB) et psychanalyste, s’intéresse à  la géopolitique, et notamment aux enjeux relatifs à la montée de la nouvelle judéophobie inscrite dans l’idéologie de l’islam politique radical et conquérant. Il a, par ailleurs, travaillé dans le domaine de la recherche sur les psychotropes (drogues légales et illégales, médicaments) pendant de nombreuses années, en se spécialisant dans la gestion des consommations, des comportements à risques, des dépendances et des addictions, et  a publié à ce sujet: Notamment  Drogues et civilisations, une alliance ancestrale, préfacé par le Prof. Bernard Roques de l’Académie des Sciences de Paris, De Boeck Université, Paris Bruxelles, 2008.

Rosenzweig écrit pour Metula News Agency, Guysen news international et Causeur.

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