A bas le passé…
… et vive Abas! La formule surprend. N’empêche qu’à Ramallah, ils crient: “Vive Abas”. Alors qu’au Likoud, où l’on crie “A bas Abas”, on n’en crie pas moins “Vive Abas”. Au bas mot, la situation électorale en Israël n’en gagne pas en clarté.
Cela dit, on me rendra cette justice – ou on ne me la rendra pas – que je fus l’un des premiers, dans mon livre paru il y a un an “Israël sur sa terre” (Amazon), si non le premier, à parler des promesses qui lèvent chez les Arabes d’Israël.
Ils forment plus de 20% de la population d’Israël, la moitié souhaite s’intégrer dans la société israélienne alors qu’ils sont plus nombreux, encore, à exprimer leur fierté d’être Israéliens. Et “parce qu’une dichotomie artificielle entre les Députés de la Liste Arabe Unifiée et leurs électeurs «pro‑israéliens» ne paraît guère raisonnable, écrivais-je, peut‑être l’un ou l’autre des quatre partis de la Liste unifiée se risquera-t-il à franchir le pas“.
Et voilà que ce pas a été franchi par Mansour Abas, alors que malgré sa radicalité, Aïman Oudé, chef de la Liste Arabe Unifiée, prétend “changer en politique d’influence la politique arabe du refus“.
Reste évidemment posée la question essentielle: “Le comportement des Arabes israéliens pourrait-il être calqué dans les terres de Judée‑Samarie? Les conditions de vie des Arabes d’Israël, la liberté et l’exercice démocratique dont ils jouissent pourraient-ils servir de modèle aux Palestiniens qui y habitent? Y accepterait-on un «vivre ensemble» Juifs et Arabes“?
Quelles que soient les solutions des lendemains, ajoutais-je.
L’amour soudainement indéfectible de M. Netanyahou pour les Arabes d’Israël, les “Accords d’Abraham” qu’on lui doit, par ailleurs, permettront-ils de faire chanter ces lendemains? Sauront-ils inscrire sur une nouvelle portée, les clefs et les notes d’un air nouveau, pour une ère nouvelle? En dépit de la portée de petits kahanistes qui font leur entrée à la Knesset dont M. Netanyahou est, lui aussi, le géniteur?
© J.G.
Rabbin, écrivain, journaliste, Jacquot Grunewald, reprenant en 1965 la direction du Bulletin de nos communautés d’Alsace et de Lorraine, en fit l’hebdomadaire d’informations Tribune juive, qu’il dirigera 25 ans durant, jusqu’en 1992. Jacquot vit en Israël depuis 1985.
A ce jour, c’est le brouillard total en ce qui concerne l’attitude des Arabes (israéliens) au sein de la population israélienne dans son ensemble.
Or il est essentiel qu’ils soient partie prenante dans le deuil exprimé chaque année par l’Etat à l’égard des victimes de la Shoah.
Pourquoi ne leur rappelle-t-on pas que le mufti Amine al-Husseini -, le leader de leurs co-religionnaires Palestiniens au temps du mandat britannique, avait rencontré Hitler en 1942 en pleine guerre et au moment-même où la Shoah était mise sur les rails ? Car la preuve est ainsi donnée que ce mufti était l’allié direct de Hitler dans le projet de “la solution finale”, la Shoah.
Pourquoi ne leur rappelle-t-on pas aussi que c’est ce même mufti qui a ameuté la Ligue Arabe pour s’opposer au projet de partition de la Palestine mandataire, et ensuite pour porter les armes contre le nouveau-né, Israël, afin de le tuer “dans l’oeuf” ?
Soixante-quatorze ans et plus après cette double tragédie fomentée par l’ancien leader des palestiniens Amine al-Husseini, l’Etat d’Israël peut se permettre d’exiger de sa propre population arabe des signes d’intégration et d’allégeance à leur nouveau statut de citoyens israéliens.