26 mars 1790 : Les jeunes États-Unis institutionnalisent le racisme
Le cas particulier des États-Unis. Il y eut toutefois une exception importante : les États-Unis. À contre-courant de l’évolution intellectuelle en Europe, illustrée notamment par Montesquieu, les États-Unis institutionnalisent le racisme sur tout leur territoire, notamment avec la loi de « naturalisation » du 26 mars 1790, qui la réservait aux blancs autrement dit aux immigrants européens de bonnes mœurs, sous réserve qu’ils aient deux ans de résidence dans le pays.
Avec cette apparition de la couleur de peau comme catégorie juridique, la jeune République, tout juste libérée de la tutelle coloniale et dotée d’une Constitution démocratique et fédérale, met ainsi en place la première législation formellement raciste de l’époque moderne.
Les Indiens eux-mêmes, premiers habitants de l’Amérique, demeurèrent des non-sujets jusqu’à la fin du XIXe siècle, même après que les noirs eurent obtenu des droits civiques. Ils furent considérés jusqu’en 1924 comme des nationaux et non comme des citoyens !
C’est en 1861 que le gouvernement américain supprime l’esclavage. Le Sud fait sécession. Il est battu en 1865 et l’esclavage y est alors supprimé. Mais les États-Unis étant un pays très décentralisé (États, municipalités) beaucoup d’autorités locales mirent en place des politiques racistes qui ont considérablement réduit les droits des noirs, y compris sur le plan électoral.
Ces politiques ségrégationnistes ont été démantelées depuis plus de 50 ans, mais leur souvenir est resté et certaines mentalités « blanches » en sont encore imprégnées. Remarquons qu’il ne s’agit plus de l’esclavage, même s’il y a une évidente continuité historique.
© Yves Sokol
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