La seule chose à retenir de ce énième épisode avec ce qui porte le nom de l’UNEF c’est un gâchis terrible. Ce gâchis est le nôtre collectivement, et faire des textes, les signer ou pas n’y changera rien.
Il n’y a pas de leader, il n’y a pas de ligne, il n’y a plus de corpus sur les sujets qui ont fait sens pour la gauche. Il y a une multitude qui s’étripe gaiement et cette multitude est faite d’amis nombreux que j’aime profondément, j’en suis aussi.
Vous pouvez rire, sourire même cruellement mais je pense ne pas être le seul que ce énième épisode d’une chute annoncée blesse réellement et profondément.
Au delà de cet aspect personnel, ce gâchis est peut être la dernière occasion de nous regarder dans le blanc des yeux et de poser les bonnes questions en déterminant lequel ou laquelle, mais surtout lesquels d’entre nous sont capables de relever le défi.
Et à celles et ceux qui pensent que ce n’est pas une question de personne, j’opposerais simplement le fait que l’absence de leadership est à mes yeux centrale. C’est la leçon que nous devons retenir de Mitterrand, mais nous l’avons oubliée.
Le gâchis dont je parle est celui d’une génération au moins qui n’a pas pu/su prendre le relais. Nous connaissons les responsabilités et la temporalité de celles-ci de 2002 à 2014 (pour faire simple). Nous connaissons les outils et « think tank » qui nous ont emmené dans le mur. Il faut donc rebâtir.
Personnellement je vois bien au moins une personne qui siège à Strasbourg faire partie de ces hommes et femmes qui pourraient entraîner une dynamique et un véritable travail de fond.
Je ne donnerai pas son nom, je ne suis pas assez proche de lui même si j’apprécie ses grandes qualités et son immense culture. Je ne sais même pas s’il en aurait envie.
Le premier défi que nous devons relever est celui de trouver des hommes et des femmes de très haut niveau, intellectuellement au-dessus du lot et qui sauraient faire en sorte que le pays voie plus loin que les prochaines heures.
La Gauche (comme la Droite d’ailleurs) manque cruellement d’Hommes et de Femmes d’Etat. Pourtant je suis certains qu’ils/elles existent. Il faut aussi travailler avec un calendrier politique clair.
Je le dis brutalement peut-être, je pense, ce calendrier doit tenir compte du temps de la reconstruction, viser après 2022 pour espérer jouer la victoire nationale et penser sur au moins 7 ans à partir d’aujourd’hui.
Cela passe par l’effacement de celles et ceux qui jouent aujourd’hui un rôle de premier plan. Effacement mais au service de l’Ensemble.
Nous verrions alors qui est capable de redresser la barre ou d’aider à ce redressement.
Utopie? Peut être, mais sans un brin d’utopie je ne sais pas comment recréer de l’espoir et une dynamique.
Le reste sera à mes yeux « beaucoup de bruit pour rien ».
© Jérome Safar
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