23 mars 1919 : Benito Mussolini crée le Parti fasciste italien
Si l’Italie faisait partie du camp des vainqueurs lors de la première guerre mondiale, celle-ci a laissé des marques profondes dans le pays. Outre les importantes destructions dans le Nord, l’Italie doit faire face à une grave crise économique et à une hausse importante du chômage.
1919 marque la naissance du fascisme italien
C’est dans ce contexte que Benito Mussolini fonde, au mois de mars 1919, les Faisceaux italiens de combat, un mouvement qui n’hésite pas à se lancer dans des actions violentes, notamment à l’encontre des communistes. Les membres de ce mouvement arborent une chemise noire et une tête de mort qui deviendront les symboles du fascisme italien.
Benito Mussolini fonde le Parti national fasciste en novembre 1921. En octobre 1922, il décide de prendre le pouvoir par la force et organise la Marche sur Rome, qui voit 50.000 « chemises noires » se diriger vers la capitale tout en commettant des exactions. Le roi d’Italie, Victor-Emmanuel III, veut éviter une guerre civileet nomme Mussolini Premier ministre le 30 octobre. En 1924, il fait modifier la loi pour permettre à son parti de remporter les élections. Puis, entre 1925 et 1926, il promulgue diverses lois lui donnant tous les pouvoirs et interdisant toute opposition. Les jeunes sont endoctrinés dès l’école, les syndicats fascistes sont incontournables, et le système va perdurer et conduire l’Italie dans la seconde guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne.
Si Benito Mussolini marque une nette hostilité au sionisme, le fascisme italien n’est pas originellement antisémite1. Benito Mussolini, dont la maîtresse Margherita Sarfatti est juive, explique en 1929 : « Les Juifs sont à Rome depuis l’époque des Rois… Ils étaient cinquante mille sous Auguste et ils demandèrent à pleurer sur la dépouille de Jules César. Nous les laisserons en paix »2. En 1932, il condamne le racisme lors de ses entretiens avec le journaliste allemand Emil Ludwig: « Il n’existe plus une race pure », affirme-t-il ; et c’est au Palais de Venise qu’il reçoit dignement le grand rabbin de Rome en 1934.
Le fascisme italien devint officiellement antisémite après les rencontres d’Hitler et de Mussolini en septembre 1937 et mai 1938, qui rapprochent politiquement des deux pays et aboutissent aux signatures des lois raciales (commandées par Mussolini et contre-signées par le roi Vittorio Emanuele III désavouant son ancêtre1) en Italie en automne 1938, à celles du Pacte d’acier (Patto d’Acciaio) en mai 1939 puis à celles du pacte tripartite de l’Axe en septembre 1940. Pour autant, l’Allemagne nazie ne demande pas aux fascistes italiens de s’opposer aux Juifs
Alors que certains soutiennent que Mussolini n’était pas antisémite, le politique Galeazzo Ciano indique dans son journal personnel, le 14juillet1938 :« Le Duce m’annonce la publication de la part du Giornale d’Italia d’un article sur les questions de la race. Il est indiqué qu’il a été écrit par un groupe de scientifiques sous l’égide du ministère de la Culture populaire. Il me dit qu’en réalité, il l’a presque entièrement rédigé lui-même ». Le 15juillet1938, l’article apparait en première page
Entre la fin de l’été et l’automne 1938, plusieurs décrets furent donc signés par le chef du gouvernement Benito Mussolini et promulgués par Victor-Emmanuel III qui légitimaient une vision raciste de la « question juive ». L’ensemble de ces décrets et documents cités constituent l’ensemble des lois raciales. Par « ségrégation naturelle » due à leurs anciennes origines sémites dites « inférieures », les Juifs présents en Italie depuis l’Antiquité ne relèveraient pas de la « race italienne » et n’appartiennent officiellement plus au peuple italien
Le 25 juillet 1943 marque la fin du fascisme italien. Ce jour-là, le roi Victor-Emmanuel III destitue Benito Mussolini de son poste de premier ministre et le fait arrêter. Celui-ci est fusillé le 25 avril 1945, alors qu’il tentait de fuir le pays.
© Yves Sokol
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