Catherine Massaut. Le blanc, couleur maudite des nouveaux chiens de garde

Cet épisode se déroule en l’an 2017 : Bret Weinstein, professeur de biologie depuis 15 ans à l’université d’Evergreen dans l’Etat de Washington aux USA, fut le « premier exilé » ( cf VA du 18 mars 2021) de l’institution universitaire pour avoir refusé de se plier aux diktats du tribalisme ambiant imposant une ségrégation de la blanchité biologique par la mise en place par les étudiants racisés et gauchistes d’une journée d’exclusion des Blancs
« pour soutenir leurs camarades de couleur, inquiets de se sentir malvenus sur le campus après l’élection de Donald Trump » ( cf VA op. vit, p.24).
Dénonçant publiquement l’incident ségrégationniste et lâché par sa hiérarchie complice, il fut contraint à la démission.

Ce traitement du professeur insoumis s’inscrit dans un mouvement politique prétendument antiraciste dit décolonial ou post décolonial, qui place l’identité communautaire – définie par la race, l’ethnicité ou la culture – au dessus de la commune identité des individus. L’animosité haineuse a l’égard des autres , en particulier l’homme blanc hétéronomé , incarnation de la violence et du racisme, lui est consubstantielle.

Cette mouvance politique est d’une part, sur le plan historique, «  … l’enfant des trois gauches … la gauche coloniale universaliste ayant entrepris la colonisation par pure idéologie, la gauche doliriste, misérabiliste, christiano-marxiste, et enfin la gauche universitaire qui, depuis les années 1970 a présenté une histoire de l’Afrique à sens unique , militante, présentant la France comme étant un pays ayant exploité l’Afrique et les blancs comme des colonisateurs et présentant tous les problèmes de l’Afrique comme étant le résultat de la colonisation… » ( cf Bernard Lugan, historien africaniste in «Répondre aux décoloniaux »), d’autre part, sur le plan philosophique, issue d’une lecture approximative et traduite de façon aléatoire de la « Théorie de la déconstruction » élaborée dans les années 60’ par Jacques Derrida, à laquelle ont abondé certains philosophes français ( Félix Guatarri, Michel Foucault et d’autres), exportée aux USA dans les années 70’, dont les départements des sciences humaines des grandes universités américaines se sont emparés et ont baptisé cet ensemble de pensée hétéroclite « French Theory ».

C’est ainsi que le mouvement post colonial repose essentiellement sur:
-.les études culturelles, ou science de la culture, qui transgressent la culture universitaire, elles proposent une approche transversale des cultures populaires, minoritaires et contestataires.

⁃ Les études de genre proposent une réflexion sur le masculin et le féminin et leur évolution au cours du temps et des lieux, et s’interrogent sur la manière dont les normes se reproduisent au point de sembler naturelles.

⁃ le post colonialisme est une théorie littéraire élaborée par Frantz Fanon et Edward Séid , qui fournit des outils critiques permettant d’analyser les écrits produits par les auteurs d’anciennes colonies et de façon plus générale porte un regard critique sur le colonialisme.

De plus, ce cercle politique venimeux puise dans la littérature de Jacques Derrida qui, en 1995, s’insurgeait contre une loi ( dite délit d’hospitalité) – en harmonie avec les accords de Schengen- visant à sanctionner tout acte d’aide et d’hospitalité envers des étrangers foulant le sol français de manière illégale.
Le philosophe de s’interroger sur les concepts d’ostracisme outrancier et de dénoncer les reconduites des migrants illégaux à la frontière comme étant une injustice criante. 

« Les frontières ne sont plus des lieux de passage, ce sont des lieux d’interdiction, des seuils qu’on regrette d’avoir ouverts, des limites vers lesquelles on se presse de reconduire, des figures menaçantes de l’ostracisme, de l’expulsion, du bannissement, de la persécution. » ( «  Ce que Jacques Derrida pensait du « délit d’hospitalité » en 1996, Le Monde , 19 janvier 2018).

Au rebours d’une progression de la pensée , nous assistons en vérité à une véritable dérive vers une construction identitaire et communautariste simpliste, forgée dans un amalgame de théories fumeuses extraites d’une lecture mal digérée des auteurs dont elle se prétend issue, le tout mâtiné d’un marxisme dépassé.
«  … décrypter la société française au prisme de l’héritage colonial…c’est ainsi que ces esprits simples croient pouvoir analyser les complexes dynamiques nationalistes et populistes contemporaines. Pensée dogmatique et magique, pensée paresseuse aussi, et non point approche scientifique… »( Pierre-André Taguieff : « L’imposture décoloniale », Ed. L’Observatoire p. 183).

La race devient ainsi une nouvelle grille de lecture du monde à laquelle s’intègre la grille du genre laquelle s’interroge sur la hiérarchie homme / femme : partant de là, le racisme est analysé comme un problème constitutif de relations sociales spécifiques comme structurant les sociétés et non pas comme un problème moral. Cette approche favorise évidemment le séparatisme et le communautarisme desdites « minorités victimaires » par la haine qu’elles entretiennent à l’endroit des blancs.

Pardon de le dire, mais cet ethnocentrisme exacerbé fondé sur la race n’est pas sans rappeler la vision raciale terrifiante d’un autre temps , Hitler, Gobineau, Chamberlain, Renan pour ne pas les nommer qui affirmaient que la race blanche ou Aryenne est créatrice de la civilisation, ce qui est évidemment raciste et à ce titre éminemment condamnable.
Ces derniers ont leur pendants idéologiques chez les théoriciens afrocentristes, coiffés par l’intellectuel Cheikh Anta Diop de nationalité Centre Africaine , qui soutiennent la thèse selon laquelle la « race noire » est « créatrice de la civilisation », antérieure aux autres civilisations et constitue « le primat de l’influence africaine dans le monde », propos non considérés comme racistes puisque les auteurs noirs ne peuvent pas être racistes.
Le panafricanisme du XX ème siècle s’est ajouté au pangermanisme et Diop fut l’un des idéologues.
Ce sont les écrits de Diop qui ont lancé le mouvement de contestation de l’histoire écrite par « les Blancs » qu’il dénonce comme une somme de falsifications notamment dans livre phare « Nations Nègres et culture », paru en 1955. Selon PA Taguieff, Diop est plus un gourou qu’un penseur qui a su redonner une fierté identitaire – une conscience noire – à ceux qui s’affichaient comme des déshérités.

Martin Bernal ( 1937-2013) , cité par P-A Taguieff dans « L’imposture décoloniale », a écrit un livre reconnu par la communauté noire, traite des « racines afro-asiatiques de la civilisation classique » , et y développe la thèse selon laquelle la civilisation grecque aurait emprunté sa langue, sa science et sa mythologie aux Égyptiens ( « noirs ») et aux peuples orientaux sémites.
L’objectif de ces deux auteurs était de disqualifier les approches eurocentriques de l’Histoire et de dénoncer « l’arrogance culturelle de l’Europe ».

La théorie de « la déconstruction » devient ainsi la matrice d’un courant intellectuel dit de « décolonisation » dès lors que la réappropriation de l’héritage culturel et sociologique capté par les « blancs » ethnocentrés passe par une déconstruction qui ouvre la voie à la décolonisation culturelle.
Nous sommes en présence d’une pensée plus militante que profonde, garantissant le succès des dogmes et des slogans de même que les clichés culturels chers aux intellectuels gauchisants dénués d’exigence intellectuelle et à l’esprit ramolli en mal de causes à défendre depuis l’effondrement du communisme et autres mouvances affiliées.

Des études sur la « blanchité » ont été menées par l’université d’Oxford dont l’encyclopédie de recherche définit leur objectif qui est celui « de révéler les structures invisibles qui produisent la suprématie et les privilèges blancs. Les études critiques sur la blanchité présupposent une certaine condition de racisme qui est liée à la suprématie blanche ».(cf Douglas Murray, La Grande Déraison, ed. l’Artilleur, p.222).

Autrement dit, ces nihilistes de la pensée – suivis en cela par les « belles âmes »- sans fond, sans forme et sans structure se bornent à poser un postulat de base : l’argument fallacieux selon lequel les représentants d’une minorité racisée ne peuvent pas être racistes , étant des victimes ontologiques des blancs de peau, occidentaux puisque le racisme est un attribut exclusif des blancs, y compris ceux qui l’ignorent …

Nulle question ici d’évoquer les 14 siècles d’esclavage mené sur le continent africain par les Arabes de l’empire Ottoman, d’une cruauté inédite tel que révélé par le sociologue Sénégalais N’Dyale dans son livre « Le génocide voilé ».

D’une certaine manière, ce courant de non- pensée et d’acculturation invite les blancs et plus particulièrement les étudiants, à admettre leur « complicité » avec le racisme… à raison de leur seule couleur de peau.

Le « Contre-racisme », « racisme à l’envers », « racisme inversé » reste un racisme – , celui-ci devenant idéologiquement acceptable par ses promoteurs autoproclamée « racisés » puisque dirigé contre la domination blanche ou occidentale.
« Il consiste à dénoncer la haine de l’autre pour alimenter la haine de certains autres, les supposés « dominants »…. cette corruption idéologique de l’antiracisme se nourrit principalement – depuis les années 90’- des publications de diverses mouvances polititico-intellectuelles qu’on regroupe communément sous les formes de «  post colonialisme », « décolonialisme », ou « indigénisme » ( cf.P-A Taguieff, « L’imposture de coloniale » op. cit) représenté notamment en France par le Parti Indigène de la République » ( PIR), sorte de mouvement racialiste islamo-gauchiste brandissant une identité ethnolo-raciale, anti- impérialiste et anti sioniste, élaborée sur la base d’un héritage victimaire ( descendants d’esclaves et de colonisés , minorité racisée, damnés de la Terre etc….), et sur celle d’un présupposé ordre social incarné par le « racisme systémique » et le «  privilège de la blanchité ».

Houria Bouteldja, porte parole du PIR, tient depuis fort longtemps des propos ouvertement racistes antisemites et homophobes, regroupés dans son livre « Les blancs, les juifs et nous », sorte de pamphlet haineux et nauséabond rejetant toute forme d’intégration ou d’assimilation de même que le modèle occidental de l’Etat -Nation. Pour elle, ce dernier institue l’unicité d’une race … «  il est la consécration même du racisme et la négation de la diversité en ce sens que tous ceux qui ne sont pas blancs, chrétiens et européens sont exclus de la citoyenneté… » ( «  libération pas intégration » Entretien 26 mai 2009 http://indigène-République.fr).

La médiocrité de cette mouvance pseudo-antiraciste se caractérise également dans sa réduction du racisme à l’islamophobie et son soutien indéfectible au Hamas et au Hezbollah qu’elle présente comme des mouvements de résistance , et donc au terrorisme islamique, ce qui est d’ailleurs ouvertement revendiqué par l’icône précitée.

N’affirme-t-elle pas d’ailleurs «  Mohamed Merah c’est moi et moi je suis lui » ? ( in «Nous sommes des indigènes de la république » mars et avril 2012).

Les tenants de cette idéologie sont littéralement obsédés par la race et la pigmentation noire ou blanche qu’ils brandissent comme étendard de leur identité et de leur vacuité intellectuelle, s’auto-qualifiant paradoxalement de « woke » – éveillé – inspiré par le mouvement BLM.

À cet égard, l’activiste Rokhaya Diallo dénonce comme une litanie « le racisme d’Etat » ou « le racisme systémique » en France et approuve les réunions afroféministes non mixtes réservées aux personnes non blanches.

L’auteur de ces lignes n’entend pas entrer dans les méandres de leurs fantasmes qui vont se nicher dans des détails grotesques tels la couleur blanche d’un pansement par exemple, pour ne citer que l’une de ces inepties.

Il demeure que le mouvement décolonial a séduit de nombreux professeurs et chercheurs et s’infiltre progressivement dans les universités et le CNRS.

La porosité évidente entre les universités et le CNRS est un réel sujet d’inquiétude.

Depuis quelques années nous assistons à un véritable massacre de notre culture judéo-chrétienne et issue des Lumières multiséculaire dans le domaine des arts, théâtre, cinéma, linguistique sans que nos gouvernants ni la presse n’en soient autrement inquiétés par peur, cynisme et soumission à cette nouvelle dictature.

Et pas seulement ceux là…

La présidente du Syndicat étudiant UNEF,Mélanie Luce, récemment interviewée sur Europe 1, a avoué que le syndicat se livrait à l’organisation de réunions en non- mixité réservées exclusivement aux femmes ou aux personnes racisées.

Et donc interdites aux blancs.

L’ancien ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a fustigé sur France Info « ce clientélisme indigéniste exacerbé totalement scandaleux », affirmant qu’il voyait là « une forme de séparatisme » ; et il a ajouté en substance que si ces faits relevaient du pénal , des poursuites devaient être engagées contre le syndicat.
Bruno Retailleau, quant à lui, réclame au Garde des Sceaux , Éric Dupond- Moretti, « de faire rechercher la responsabilité du syndicat pour provocation à la haine raciale ». ( cf « 20 Minutes » 31 mars 2021).

Bien que ce ne fut pas la première opération du genre en France, cet aveu trouve un écho particulièrement inquiétant à l’heure où, voici quelques jours, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a donné son feu vert à la dissolution du mouvement Génération identitaire à raison de ses positions politiques (pour constitution de bande armée et incitation à la haine , à la xénophobie et à la discrimination ) dont certains de ses membres ont pointé du doigt l’incurie gouvernementale à défendre le pays contre une immigration massive d’outre Méditerranée en se postant le long d’un passage frontalier dans les Pyrénées.

Alors oui, l’UNEF est dans la tourmente car il se montre ouvertement solidaire des thèses décoloniales et du racisme anti- blanc et ce, de la pire des manières qui soit;

Force est de constater qu’il ne remplit plus son office de syndicat visant à représenter l’intégralité de ses membres et ce faisant, participe activement à la fracture de l’unité nationale déjà bien endommagée par l’islamisme.

« L’UNEF cet espèce de groupuscule dévoyé, indigéniste …. qui passe son temps à prendre des positions tout à fait discutables sinon condamnables. Lorsque vous avez une des dirigeantes qui dit  « il faut gazer tous les blancs, cette sous race… » il y a un véritable problème…. ils passent à la vitesse supérieure, ils interviennent dans les facultés et dans les universités pour empêcher des spectacles, rappelons nous Les Suppliantes » d’Eschyle et puis maintenant … ils approuvent l’affichage des noms des professeurs qu’ils vouent à la vindicte et auxquels ils font prendre des risques physiques … si on applique les critères qui ont été approuvés pour la dissolution de GI, on pourrait tout aussi bien dissoudre l’UNEF … on voit bien là l’application du principe « des deux poids deux mesures » ( Régis de Castelnau, vidéo Front Populaire 15 mars 2021).

Et précisément, il importe que le gouvernement ne fasse pas preuve de fermeté à géométrie variable.

Les militants « progressistes » dont font partie les décoloniaux islamo gauchistes et racialistes, cherchent toujours à monter en épingle leurs fragilités, leur éternelle et lancinante victimisation afin de les présenter comme revendications en matière de droits et leurs obsessions pigmentaires tiennent lieu d’argument de l’essentialisation dont ils sont les promoteurs pour mieux les retourner contre la population blanche prétendument « dominante » ; ils font valoir leur réthorique non à coups d’arguments dans des débats qu’ils évitent soigneusement mais de slogans, d’anathèmes virulents.
Ils ne cherchent pas l’apaisement mais le conflit et la division.
Les autoproclamés « opprimés » ont choisi une posture de confort : être une victime permet de se prétendre fallacieusement meilleur que les autres et garantirait une certaine moralité, pureté ou bonté.
Or, la souffrance ne fait pas par elle même une personne meilleure, encore moins lorsqu’elle est outrageusement usurpée.

© Catherine Massaut

Catherine Massaut est Magistrat en pré-retraite

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2 Comments

  1. Le racisme inversé c’est le racisme du vingt et unième siècle. Celui qui tue, viole etc…de l’Afrique du sud et du Zimbabwe à l’Amérique du Nord en passant par la Cote d’ivoire et l’Europe de l’ouest. Le seul véritable racisme d’État c’est celui de ces nazis intersectionnels, woke, décoloniaux, bénéficiant de la complicité criminelle des médias et des pouvoirs en place. Ainsi que des pseudo associations « antiracistes ».

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