19 mars 1945 : LES FRANÇAIS PENETRENT EN ALLEMAGNE
Le lundi 19 mars 1945, à 16h 30, la première armée française commandée par le général Jean de Lattre de Tassigny pénètre en Allemagne à Scheibenhardt (Bas-Rhin) en franchissant la Lauter.
Petit retour sur cet événement marquant un pas de plus vers la victoire et un exploit de plus à la gloire de l’Armée Française…
Au cours de la journée du 18 mars 1945, le général de Lattre de Tassigny rend visite au général Devers à Phalsbourg afin de planifier l’attaque sur le Palatinat ainsi que l’élargissement vers l’ouest de la zone d’action française. Le plan est accepté par le commandant de la 6th Army Group et le front français se voit reporté à Erlen (à mi-chemin entre la Lauter et Speyer). La limite nord est assignée à la division algérienne et la ligne Salmbach-Minfeld-Winden. La limite entre Français et américains correspond aux accords passés sur le terrain entre la 3ème DIA et 14th Armored.
Dans la nuit du 18 au 19 mars 1945, le colonel Demetz, chef d’état-major de la 1ère armée, fait connaître au 2ème corps qu’une Task Force appelée « groupement de Monsabert » sera constituée, en vue d’opérer au nord de la Lauter, secteur de la 7th Army. Elle comprendra la 3ème DIA (Division d’infanterie Algérienne) et ses renforcements, la 5ème DB (Division Blindée) et éventuellement un Combat Command de la 1ère DB.
Sa mission entendue entre les généraux de Monsabert et Brooks est d’attaquer en direction de Kandel, de détruire les forces allemandes au sud de l’Erlen et de s’emparer des passages du Rhin.
Le 19 mars au matin, des éléments du CC 6 (Combat Command) et du 3ème escadron du 4ème RTT (Régiment de Tirailleurs Tunisiens) pénètrent dans Lauterbourg dont le pont est détruit. Après une préparation d’artillerie, la 6ème compagnie du II/4e RTT franchit avec succès le Lauter sous le feu des défenseurs de Scheibenhardt.
Dans la nuit, le Génie français jette un pont Treadway destiné aux blindés.
Le 20 mars, le sous-groupement A franchit la rivière, se porte vers Neu-Lauterbourg (occupé par le III/4ème RTT et aborde Berg avant d’être stoppé par un champs de mines.
Sur la route de Büchelberg, arrêtés par des tirs venants de la Ligne Siegfried, les tirailleurs du I/4ème RTT doivent lancer un assaut infructueux au nord de Berg.
Le 21 mars, le 1er GTM (Groupement de Tabors Marocains) engagé sur la gauche du 3ème RTA (Régiment de Tirailleurs Algériens) est également bloqué par les défenseurs allemands au nord-ouest de Büchelberg.
Le 22 mars au matin, le pont (sur le Rhin) de Maximiliensau saute, ce qui oblige le général de Monsabert à se lier au dispositif américain de la 36th Division au sud-ouest de Bergzabern et à la brèche réalisée par la 14th Division dans la ligne fortifiée.
Le 23 mars, les objectifs français sont Maximiliensau et Rheinzabern. Le groupement Leblanc (1er GTM) tentent d’atteindre Schaidt, mais les goumiers et les blindés sont stoppés à cent mètres des casemates.
Le général Guillaume décide de faire passer le CC 6 par le secteur américain.
Dans la nuit du 23 au 24 mars 1945, les colonnes de camions du CC 6 et du 3ème RTA atteignent Kandel (occupé par le CC A), puis Rheinzabern le 24 mars au matin où ils relèvent les fantassins américains de la 36th Division. Les tirailleurs du I/3e RTA (Régiment de Tirailleurs Algériens) entre dans Wörth le 25 mars au matin.. Les deux sous-groupements du CC 6 font leur jonction. La rive gauche du Rhin est occupée par les alliées et le groupement d’exploitation de Monsabert est dissous et ses éléments repassent aux ordres du 2ème corps le 26 mars 1945.
Source texte ECPAD :
L’ordre Néron (allemand : Nerobefehl) a été délivré par Adolf Hitler le 19 mars 1945. Il ordonne la destruction des infrastructures allemandes pour empêcher leur utilisation par les forces alliées alors qu’elles pénètrent profondément en Allemagne.
Cet ordre est officiellement intitulé Befehl betreffend Zerstörungsmaßnahmen im Reichsgebiet et est par la suite devenu connu sous le nom d’ordre de Néron, d’après l’empereur Néron que la rumeur avait accusé d’avoir fait incendier la ville de Rome en 64.
En 1945 la situation allemande était désespérée. La plupart des territoires occupés avaient été libérés, la Bataille des Ardennes avait échoué et les armées alliées avançaient dans le territoire allemand par l’Est et par l’Ouest. Cependant Hitler ne voulait pas déposer les armes et accepter une capitulation sans conditions
La responsabilité de sa mise en œuvre fut donnée à Albert Speer, ministre des Armements de la production de guerre. Speer fut consterné par l’ordre et perdit sa foi en Hitler. Comme von Choltitz plusieurs mois auparavant, Speer s’abstint délibérément d’appliquer l’ordre. Après l’avoir reçu, il demanda des pouvoirs exclusifs pour le mettre en œuvre, mais à la place il utilisa ses pouvoirs pour convaincre les généraux et les Gauleiters de l’ignorer. Hitler n’apprit cela que quelques jours avant la fin de la guerre quand Speer lui avoua qu’il avait délibérément désobéi. Alors confiné dans son bunker à Berlin, Hitler ne pouvait plus faire grand chose à ce moment-là4 et sa colère fut impuissante. Il se suicida le 30 avril 1945, 42 jours après avoir donné cet ordre. Peu après, le 7 mai 1945, le Général Alfred Jodl signa les Actes de capitulation du Troisième Reich et le 23 mai Speer fut arrêté sur ordre du Général Dwight D. Eisenhower avec le reste du Gouvernement de Flensbourg dirigé par l’Amiral Karl Dönitz.
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