Pierre Saba – Grenoble : Quand la réflexion universitaire devient une faute

Des incidents sont survenus à l’institut de sciences politiques de Grenoble. Des affiches ont été apposées sur les murs extérieurs de l’institut. Ils dénoncent de prétendues activités prétendument « islamophobes » de deux enseignants de l’institut. Des plaintes ont été déposées contre ceux qui ont affiché. Les deux enseignants sont sous protection policière.

Ces incidents révèlent sur les faits comme sur le fond quelques aspects de la situation de l’enseignement supérieur comme sur l’exercice des libertés publiques en France.

LES FAITS

L’apposition d’affiches dénonciatrices sur les murs extérieurs d’un établissement d’enseignement est destinée à nuire à la réputation des personnes ciblées et nommées, en l’occurrence des professeurs désignés. Que les faits soient attestés ou diffamatoires, ces affiches constituent un moyen de justice personnelle ou de masse, c’est à dire de vengeance. Elles contrarient les principes judiciaires et juridiques d’égalité de tous devant la Loi. Elles cherchent à interdire la vérification des faits, le droit de se défendre par la contradiction et la défense des personnes attaquées par voie publique.

Ces affiches rappellent a minima les méthodes des dictatures maoïstes en Chine et staliniennes en URSS.

Outre la dénonciation injurieuse, les auteurs de ces affiches victimisent l’agresseur, criminalisent la victime, et tentent de légitimer leurs actes et leurs écrits.

LE FOND

L’« islamophobie »

Les affiches mentionnent le terme d’islamophobie. Ce mot a été inventé par les islamistes et leurs complices. Le but est d’identifier le terme et le sens du mot à ceux dénonçant le racisme, le sexisme, l’antisémitisme et toutes les formes de haine fondée sur la ségrégation. Une fois inventé, toute critique de la religion musulmane, de l’islam politique et des islamistes est dénoncée comme une atteinte à l’honneur des croyants et à la liberté des cultes.

Le principe des islamistes et du mot inventé est de créer la confusion entre religion musulmane et islam politique, exercice d’un droit sacré et particulier dévolu à l’islam par rapport aux droits généraux des cultes prévus par la loi parlementaire et la loi organique, etc.

Or, au-delà du néologisme « islamophobie », si la stigmatisation des adeptes d’un culte est heureusement prohibée par la loi, la critique d’une religion ne constitue en France ni une infraction, ni un crime ni un délit. La puissance montante de l’usage de ce mot correspond à l’accord de pression idéologique & de légitimation d’une anomalie démocratique.

Les adversaires du débat démocratique usent avec assurance du terme « islamophobie » pour criminaliser les victimes, victimiser les délinquants et bloquer toute recherches contraires à leurs morales. Cette situation n’est possible qu’avec la complicité active et passive d’intellectuels, de politiques, d’universitaires, d’enseignants et de façon générale de tous ceux qui proposent leurs parcelles de pouvoir au service de l’islam politique et antidémocratique par peur ou par conviction.

Le « voile islamique »

L’invention du concept d’« islamophobie » est identique à celui du « voile islamique ». L’» islamophobie » cache l’interdiction djihadiste de la critique permise et autorisée en France de la religion musulmane. De même, le « voile islamique » est un signe extérieur d’adhésion et de soumission à l’islam politique qui n’est nullement prévu au Coran. Les deux expressions servent aux restrictions des libertés publiques au bénéfice de droits particuliers auxquels prétendent les djihadistes. Le fait que des filles et des femmes portent le voile sans adhérer au djihadisme n’y change rien.

Il est remarquable de constater une contradiction chez ces ennemis des libertés. Les islamistes et leurs complices utilisent l’espace public pour nuire à la dignité de ceux qui entendent user des libertés constitutionnelles, intellectuelles et professionnelles. Les mêmes islamistes et consorts interdisent les débats et recherches inhérents au monde universitaire dès qu’ils touchent à la religion musulmane ou à l’islam politique.

Les intimidations idéologiques intimées par voie d’affiche aux enseignants, les plaintes déposées contre les contrevenants et les mesures de protection de police auxquelles les vies de ces deux enseignants sont désormais contraintes ne sont nullement isolées ni exceptionnelles. Elles indiquent la situation des libertés publiques, universitaires et personnelles qui prévalent en France.

Pierre Saba

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2 Comments

  1. Ce fut une grave erreur de la part de non-musulmans – tels que le député Jean-Luc Mélenchon et la Sénatrice Esther Benbassa – d’avoir participé dernièrement à la « manifestation contre l’islamophobie », organisée, de toute évidence, par des groupes musulmans dans une perspective politique islamo-gauchiste.
    Qu’attendent donc les Républicains convaincus, pour organiser une contre-manifestation en vue de dénoncer l’islam politique incompatible avec les lois de la République ?

  2. Attention,la DDHC de 1789,reprise dans les preambules des constitutions de 1946 (IVeme Republique) et 1958 (Veme Republique)-que Robespierre a ete le premier a violer avec l ephemere « culte de l etre supreme »-ne fait pas de distingo entre les bonnes et mauvaises religions,ce qui a permis au demeurant de voter en 1905 la separation de l eglise et de l etat,tombeau de la primaute du catholicisme.Les radicaux,qui tenaient le pouvoir a l epoque,avaient bien precise,en bons laiques anticlericaux,que le texte couperait court a tout retour en force ou arrivee d une confession quelle qu elle soit,chaque citoyen de la Republique conservant de facon irreversible le droit de croyance et de culte de son choix.Les catholiques repondirent que la manoeuvre visait a detroner les religions traditionnelles au profit des francs macons,que Thiers avait ecrase en 1871.Mais depuis,le Conseil d Etat a pose le principe qu aucune philosophie ne pouvait etre interdite:tout le monde peut donc etre pro ou anti ceci ou cela,du moment qu il ne porte pas atteinte a la securite de l Etat,grillagee autour de la notion jurisprudentielle « d ordre public ».Le recueil des GAJA de Long,Weill et Braibant donne bien les arrets qui delimitent de facon « expert geometrique » les contours extremement complexes de cette notion.

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