Le féminisme est une nécessité sociale. Femmes et hommes ont droit à l’égalité à tous niveaux et malgré des efforts faits avec constance le compte n’y est pas encore.
Le 8 mars est chaque année la journée symbolique qui fait le point sur les nombreux combats victorieux depuis l’acquisition du droit de vote jusqu’aux avancées législatives les plus récentes.
Je me souviens chaque 8 mars de la lutte des premiers pionniers pour l’obtention de la contraception.
Un petit groupe de médecins autour de Lagroua Weill- Hallé première présidente du Planning Familial, Pierre Simon et mon père ont créé ce mouvement pour obtenir la légalisation du libre choix des femmes concernant leur fertilité.
En ce temps là hommes et femmes de toutes origines sociales et politiques luttaient côte à côte.
Je vois encore le député Neuwirth en discussion avec ces précurseurs avant qu’il propose la loi. La contraception était interdite et mon père fut convoqué au parquet de Mulhouse pour avoir osé prescrire la pilule.
Son combat était juste celui de la liberté de choix pour les femmes.
Le féminisme était pour ces précurseurs ce qu’il doit être, un universalisme.
Malheureusement le féminisme a changé de genre. On a vu à Strasbourg ce 6 mars une manifestation pour les femmes dont les hommes étaient exclus par le service d’ordre.
La journaliste rapportait le propos d’Alice, militante du planning familial « d’habitude on fait une manif de nuit en non mixité et une de jour en mixité mais là on n’a pu en faire qu’une ». Une des meneuses en gilet orange dit à la journaliste « nous ne voulons pas d’hommes « cisgenre » : ils sont nos opposants politiques. Refuser les hommes permet de se sentir en sécurité dans un cortège ». On croit rêver ou plutôt cauchemarder. L’idéal humaniste et de lumière des féministes se transforme avec ces nouvelles recrues en une idéologie extrémiste, d’exclusion de l’autre, prônant la discrimination et l’appliquant à l’encontre de la loi qui pourtant l’interdit.
Que diraient les mêmes d’une manifestation publique interdite aux femmes ?
L’article relatant cette manifestation dit aussi ce qu’est un homme cisgenre. J’avoue que je l’ignorais.
Le journaliste explique que les hommes cisgenre sont ceux dont l’identité de genre est conforme au sexe de naissance, c’est à dire en clair qu’un homme né homme et qui se reconnait homme est pour ces féministes un adversaire. Les fondateurs du Planning Familial qui se sont tant battus pour la justice à l’égard des femmes n’ont assurément pas voulu cela pas plus que Benoite Groult dont le nom est abusivement cité par ces idéologues.
Il suffit de lire Benoite Groult pour savoir qu’elle ne mangeait pas de ce pain là. Reste que cette idéologie qu’on peut à présent rencontrer dans de nombreux milieux issus du progressisme, défigure durablement le beau visage du féminisme et dénature malheureusement ce jour de fête et de mobilisation que devrait être le 8 mars.
Ce pseudo féminisme fait en réalité reculer les droits de la femme en la confinant dans un pré carré autoritaire, une sorte de camp retranché idéologique où personne ne gagnera rien.
Pourtant en tant qu’homme blanc âgé de plus de 50 ans ( et même de plus de 60 ) je revendique ce compagnonnage avec les femmes dans leurs combats pour l’égalité.
Le mouvement féministe entendra-il cette demande faite par bien des hommes ?
Raphaël Nisand
Chroniqueur sur Radio Judaïca
Qu’est ce que c’est ce bazar, il nous faudra bientôt un dictionnaire anthropologique pour se rendre à une manif quelle qu’elle soit. A tout compliquer, on ne saura plus demain si on se rend à une manif spéciale animaux mâles ou animaux femelles, et on appelle cela le progressisme. Mais qu’ils retournent tous dans les cavernes avec un livre d’anatomie !Il y en a assez de ces élucubrations qui polluent la Journée de la Femme plus qu’elles ne la servent. Ces minorités n’ont pas conscience des véritables souffrances de certaines femmes qui vivent un enfer sur terre.