……………EL MÉSSA’HARRATI………… Le réveilleur du mois sacré de Ramadan

  ……………EL MÉSSA’HARRATI…………
                    Le réveilleur du mois sacré de Ramadan

                        …..    المسحراتى  إصحى يا نايم  وحد الدايم

« Mangez et buvez, alors, jusqu’à ce que soit distinct pour vous le fil
noir du fil blanc de l’aube », est-il écrit dans le Coran.

Vous souvenez vous, chers amis vivant en Égypte, et ailleurs en terre
d’islam, que durant le mois de Ramadan, mois de jeûne chez nos frères
musulmans, quant au petit matin avant le lever du jour, par les rues
encore sombres, entre chien et loup, un homme passait sous nos fenêtres,
pour réveiller les personnes qui jeûnaient ?

Chaque quartier avait son réveilleur attitré d’année en année, le nôtre
c’était Ali, Ali le Messaharati, un bonhomme jovial, sans âge, doux et
souriant, réveilleur à l’aube du mois sacré de Ramadan, Il tenait en
main un « Fanousse ramadaane « , cette lanterne en métal avec une bougie
allumée à l’intérieur, pour se faire voir et éclairer son chemin.

Tout le quartier connait Ali el Messaharati, tout le monde l’attend, Ali
est notre réveil matin humain. Il réveille les fidèles qui jeûnent afin
de les prévenir de l’imminence du lever du jour et donc qu’il fallait
vite se lever pour le Sohour, pour boire et se restaurer, et procéder
aux ablutions pour prier « Salatte el Fagr » la prière de l’aube, avant
le lever du soleil.

Ali tient en main, une boite de conserve en métal, en guise de tambourin
sonore et avec sa baguette de bois, il frappe sur son instrument de
fortune et hèle les fidèles ….
Es’ha  yal’na’yem…. Oyez oyez, Réveille-toi, toi qui dort.

Ali, nous récitait un verset du Coran, il adresse à Dieu ses remerciements,
« Oh chers frères, vous qui dormez réveillez-vous, il existe un Dieu
éternel, Dieu est grand, nous sommes en vie, remerciez Dieu, et priez
pour votre salut »
« Hallo ya Hallo, Ramadan Karim….ya Hallo »

Ses appels rythmés par le son du tambourin, se répandant dans les
ruelles du quartier, les habitants se réveillaient et les maisons
s’éclairaient toutes, les unes après les autres, sur son passage.

Certains lui passaient le bonjour aux fenêtres, on l’appelait par son
prénom car tout le monde le connaissait depuis toutes ces années.
« Sabah el Kheir ya Ali,  Bonjour de prospérité, cher Ali,
« Sabah el ward ya Ali    Bonjour de fleurs de roses, cher Ali,
« Sabah el foll ya Ali      Bonjour de Fleur de jasmin cher Ali
« Sabah el 3assal ya Ali  Bonjour de miel, cher Ali
« Sabah el nour ya Ali,    Bonjour de lumière.

Fidèle à ce rendez-vous, tous les ans, nous attendions le retour de Ali
qui nous revenait et passait toutes les aubes durant les 28 jours du
mois de Ramadan, et inlassablement, il hélait, il rappelait aux fidèles
que l’heure du début de la prière de l’aube et du jeune approchaient et
qu’il fallait vite se préparer.

 A la fin du mois de jeûne, et l’arrivée de la fête de « Eid el Fitr »
», Ali repassait, et tous les habitants du quartier, descendaient à sa
rencontre pour échanger avec lui et lui donner qui la pièce, qui un
pourboire, qui de la nourriture, qui une Ek’rameya, une 3déya, un
cadeau, en guise de remerciements.

Nous attendions tous le retour de notre Ali, l’année suivante, pour le
prochain mois de Ramadan, pour revivre ces moments agréables, inoubliables…

Du Maghreb au Machrek, le son émis par ce tambourin au petit matin, les
appels, et les chants de cet homme, raisonnent encore à nos oreilles,
comme de doux souvenirs de notre tendre enfance passée dans ces contrées.

© PTAH
Un enfant d’Alexandrie Mars 2021

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