C’est bien beau de regarder la série EN THÉRAPIE
J’ai écrit un article à ce sujet, en saluant le mérite de remettre au goût du jour la psychanalyse, décriée depuis quelque temps.
Mais ce n’est pas une marchandise qu’on valorise ou enterre sans raison.
Trop de vulgarisation de certains concepts l’a desservie.
Elle est devenue un objet à la mode, d’ailleurs réservé à une élite, comme au temps de Freud où les jeunes filles juives, de la bonne bourgeoisie viennoise pour la plupart, montraient des symptômes…
C’est ainsi que Freud à découvert l’hystérie dans son réel.
Les choses ont évolué et la psychanalyse, avec Lacan, a permis un retour à Freud, un approfondissement des concepts, et des apports importants liés à l’intérêt de Lacan pour le structuralisme, la linguistique, Saussure, Jacobson, Koyré, Kojève, et même les mathématiques : Un engouement nouveau…
Ce qu il faut retenir, c’est l’élargissement de l’intérêt de la psychanalyse à d’autres couches sociales, même chez les jeunes, surtout étudiants.
C’est que la psychanalyse est liée à l’évolution de la société, à ses changements.
Elle s’impose comme la seule Discipline à s’intéresser au Sujet.
Sujet car l’homme, la femme, subissent les processus décrits par Freud et Lacan comme ceux de l’aliénation par rapport à ses désirs, et à l’Autre avec un grand A.
Le désir est le désir de l’Autre… Lacan
Seule la psychanalyse a étudié les notions de désir, pulsion, libido, jouissance… comme données essentielles dans les processus psychiques.
Les sciences dites non humaines ont négligé, dans leurs expériences et théories, la notion de sujet, d’homme et de femme.
Quant aux autres sciences dites humaines, comme la psychologie, elles ont omis ce qui fut la découverte de Freud… L’inconscient.
Or l’inconscient se manifeste dans les symptômes et les rêves, et constitue l’essentiel de ce qui sous-tend les fonds souterrains de l’âme humaine. Freud écrira… L’inconscient est la schibbolet qui distingue la psychanalyse des autres sciences humaines.
Mais le psychanalyste est celui qui peut se rendre compte des conséquences de l’évolution de la société sur le psychisme.
Il n’est qu à citer l’évolution de l’autorité à l’école, dans la vie politique et dans la famille : La fonction paternelle a changé, ce qui n’est pas sans répercussion sur le complexe d’Œdipe freudien. Par contre, l’impact des fratries, par exemple dans les attentats terroristes, a fait mettre en lumière par le psychanalyste Gérard Haddad la notion de frérocité…
Les psychanalystes étudient la notion de genre avec la transsexualité. Les revendications de mariage et d’adoption chez les homosexuels indiquent une nécessaire prise en compte de ces réalités.
C’est dire que la psychanalyse ne fait pas d’arrangement, comme la psychologie qui est là comme soutien pour amener le malade à rentrer dans l’ordre, en voulant mettre un cataplasme sur la souffrance.
Un art d’accommoder… De la meilleure façon de marcher droit, malgré les piètements douloureux.
C’est ça, la psychologie cognitivocomportementale… Q’importent les symptômes On va colmater, conditionner…
Le psychanalyste, lui, analyse… C’est écrit dans son titre, dans sa fonction… Il est à l’écoute de la souffrance, de ce réel contre quoi le sujet se cogne, et il appréhende, par là, les secousses de la société.
Il faut lire l’essai du psychanalyste Charles Melman, L’homme sans gravité : jouir à tout prix, … pour mesurer le rôle essentiel que joue le psychanalyste dans la société.
Il est l’interprète, le traducteur des bruits, des vibrations, des aspirations qui sont cris ou silences chargés et percutants d’un étouffement.
L’homme sans gravité, c’est celui qui ne sait plus très bien où se diriger… Perdu dans une jouissance sans limites, pris dans des addictions, proie d’une société en perte de valeurs parentales, où l’autorité vacille…
© Dominique Itzkovitch
Psychanalyste, Politologue, Dominique Itzkovitch a créé le THINK TANK DEVENIR, qui se veut un centre de réflexions interdisciplinaires sur les grands problèmes de société et de démocratie face à un monde en perte de valeurs démocratiques et en butte à des questions majeures de société.
« Être à l’écoute de la souffrance », c’est qu’il n’y a pas tellement de praticiens sensibles au mal-être de leur patientèle et qui prêtent une oreille attentive au discours des personnes égarées dans les méandres d’une existence ardue. Au contraire des psys dits classiques qui proposent des solutions chimiques pouvant donner lieu à une accoutumance pas vraiment bénéfique pour l’individu, l’alternative de la psychanalyse est probablement un remède naturel mais aussi efficace aux maux des l’âme et devenir pour l’être en détresse un guide sur le chemin de la résilience et de la renaissance.
La souffrance humaine n’est « rien » dans l’infini divin… qui est la seule voie vers la guérison intégrale.
Je suis d’accord avec cette juste Analyse, à savoir que la souffrance humaine n’est « rien »dans l’infini divin….qui va vers la guérison intégrale……..