Comment fonctionne un vaccin à ARN messager ? Pfizer et Moderna ont choisi cette technique de pointe pour concevoir en un temps record leur vaccin contre le Covid-19. Cette vidéo présente tout ce qu’il faut savoir sur les vaccins à ARN messager en trois minutes !
En Israël, la campagne vaccinale est un véritable succès. Près de 33 % de la population a reçu les deux doses du vaccin de Pfizer. Une situation unique qui permet aux scientifiques de confirmer l’efficacité de la formule de Pfizer dans une population « naturelle », en dehors des essais cliniques.
La pandémie de Covid-19 a permis le développement rapide des vaccins à ARN messager encore expérimentaux en santé humaine. Les formules de Pfizer et Moderna sont les premières à être administrées à l’échelle d’une population entière. Bien que les essais cliniques rigoureusement menés attestent de l’efficacité et de la sûreté de ces vaccins, ils demeurent imparfaits en raison de la taille des cohortes analysées et des critères d’inclusion stricts, qui excluent des personnes qui pourront pourtant prétendre à la vaccination après leur mise sur le marché. Recueillir des données issues des campagnes de vaccination offre un bon moyen de confirmer l’efficacité des vaccins calculée lors des essais cliniques.
Les scientifiques du Clalit Health Services, l’un des quatre services de santé les plus importants d’Israël, ont mené une étude observationnelle auprès de plus d’un million de personnes dans leur pays. Parues dans The New England Journal of Medicine, ces données ont permis d’estimer à nouveau l’efficacité du vaccin de Pfizer sur plusieurs critères : la fréquence d’apparition des infections confirmées et des infections symptomatiques, la fréquence d’hospitalisation et d’apparition des formes sévères, et des cas mortels. Leurs conclusions confirment l’efficacité calculée du vaccin et permettent aussi de l’affiner.
L’incidence cumulée des infections documentées (A), des Covid-19 symptomatiques (B), des hospitalisations (C), des formes sévères (D) et des morts (E) pour le groupe non vacciné (en rouge), et le groupe vacciné (en bleu). © Noa Dagan et al. The NEJM
L’efficacité du vaccin de Pfizer confortée
Les critères d’inclusion de cette étude sont moins restrictifs que ceux de l’étude clinique de phase 3. Toute personne de plus de 16 ans n’ayant pas été infectée par le SARS-CoV-2 avant le début de l’étude a été incluse. Les personnes travaillant dans des structures de santé et au contact des malades n’ont pas été impliquées, car leur risque de contracter la maladie était trop variable. Ainsi, le groupe vaccinal compte 596.618 personnes, autant que le groupe contrôle.
Leurs résultats montrent que le vaccin de Pfizer est efficace (mesure effectuée sept jours après la seconde dose) à 92 % pour contrer les infections documentées au SARS-CoV-2, à 94 % pour prévenir les formes symptomatiques de la Covid-19, et à 92 % pour les formes sévères. Il permet de réduire de 87 % les hospitalisations et de 84 % le nombre de morts. Dans l’essai clinique, l’efficacité du vaccin de Pfizer était estimée à 95 %, sept jours après la seconde dose.
Grâce à la taille importante de leur échantillon, les scientifiques ont pu estimer l’efficacité du vaccin pour certaines sous-catégories d’âge, notamment les plus de 70 ans. Il apparaît qu’elle est identique à celle estimée chez les plus jeunes. De plus, dans l’essai clinique, l’efficacité du vaccin pour lutter contre les formes sévères n’a été calculée que pour 10 cas. Ici, ce sont 229 cas sévères qui ont été identifiés. Cela permet donc d’obtenir une estimation plus robuste, de 94 %. Enfin les scientifiques indiquent que 80 % des infections diagnostiquées dans cette étude israélienne étaient dues au variant anglais B.1.1.7.
Des données précieuses qui confirment les études in vitro menées à ce sujet, le vaccin de Pfizer est bel et bien actif contre le variant anglais.
Source: futura-sciences.com
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