La journaliste et écrivaine américaine Nidra Poller nous propose une analyse de la couverture médiatique du Moyen-Orient par les médias anglo-saxons.
Assaut contre la démocratie américaine / Impeachment / Procès au Sénat
L’attention était braquée, la semaine dernière, sur le procès au Sénat de l’ancien président Donald J. Trump, accusé [impeached] d’incitation à l’insurrection contre le Capitole le 6 janvier, dans le but d’empêcher la certification du résultat du scrutin du 3 novembre.
Les croyances des auteurs de cet assaut sans précédent contre un État de droit, déterminés à sauver la nation en rendant à Trump sa victoire volée, sont partagées par des gens « raisonnables. » Ici, le poète canadien juif, David Solway:
« This election will not stand » American Thinker, 5 janvier
[Cette élection ne passera pas]
Dans un style littéraire, Solway reprend les accusations de fraude massive. Cette élection, promet-il, ne résistera pas ! Elle ne résistera pas à l’arrivée en force dans les rues de Washington D.C., de plus d’un million de patriotes américains venus défendre le président Trump et la République en danger. Elle ne résistera pas à la détermination et l’intelligence d’un président extraordinaire. La résistance est licite. Des Américains authentiques défendront la nation contre les timorés et les traitres.
https://www.americanthinker.com/blog/2021/01/the_election_will_not_stand.html#ixzz6igD6sNhs
“Soldiering on for the Jews and Israel”/ Ruthie Blum /JNS Daily Syndicate / 9 février
[Brave soldat au service des Juifs et d’Israël]
Tout en louant le leadership exceptionnel de Netanyahu, le brillant essayiste Isi Leibler l’avait appelé—suite aux deux scrutins ratés—à démissionner pour le bien de la nation. Dans un compte rendu de la biographie de Leibler [Lone Voice: The Wars of Isi Leibler, Suzanne D. Rutland], Ruthie Blum se demande si cet appel est toujours d’actualité après la défaite de Donald Trump, le président le plus pro-Israël de notre histoire, selon Leibler.
https://www.jns.org/opinion/soldiering-on-for-the-jews-and-israel/
“Reflections on the Riot in Washington” / John Podhoretz/ Commentary Magazine / février
[Penser l’émeute à Washington]
John Podhoretz [frère de Ruthie Blum] livre un réquisitoire sévère contre l’ancien président Donald Trump et les Republicans sous son emprise, qui n’ont pas le courage de le condamner. Incapables, également, de sanctionner Marjorie Taylor Greene, la Représentante adepte de QAnon qui maintient, parmi d’autres énormités, que les Rothschild ont allumé de gigantesques incendies dans les forêts californiennes avec des lasers spatiaux. Après certification de la victoire de J.R. Biden, Greene a déclaré que chacun des plus de 74 million électeurs de Trump est insulté par la tentative de le virer de la Maison Blanche.
Une fois tenté, l’inimaginable—d’inciter la foule à forcer le vice-président à renverser le résultat du scrutin—n’est plus inimaginable. Ce pourquoi « la porte au mal nihiliste » devrait être hermétiquement scellée et protégée d’assaut « comme un silo nucléaire ».
Au regard d’un esprit lucide, la polémique autour de l’allégation de fraude massive est nulle et non avenue. Trump a sciemment pressé des responsables de son parti à renverser le résultat de l’élection— « la demande la plus chutzpahdik de l’histoire politique » — pour montrer qu’il a transformé le parti Republican en parti de Trump seul.
Il m’est douloureux de tenir ces propos contre des élus de notre pays, surtout en étant idéologiquement plus proche des hommes politiques concernés, mais il faut regarder la vérité en face. « Le parti Republican est engagé dans un combat existentiel pour sa survie en tant que force positive en politique et dans la société américaine ».
Reflections on the Riot in Washington – John Podhoretz, Commentary Magazine
“Q and the Jews” / Joshua Muravchik /Mosaic Magazine/ 3 février
[Q et les Juifs]
[Un article de fond sur mouvement QAnon, ses origines, les acteurs, les ouvrages, l’idéologie et les fantasmes. On est frappé par la perméabilité du monde politique « normal » à ce discours grotesque. Des propos QAnon circulent entre l’ancien président et ses fidèles, surgissent dans les médias, sont pris au sérieux par des commentateurs respectés. Le mélange est étonnant et inquiétant].
On estime à plusieurs millions le nombre d’adeptes QAnon. Parmi les groupes organisés participant à l’assaut au Capitole le 6 janvier, le contingent QAnon était le plus important. Les « anons », disciples du mystérieux Q, se disent patriotes craignant Dieu, mobilisés pour sauver le monde d’une cabale maléfique, coiffée en triangle par George Soros, les Rothschild et la maison des Saoud. Les thèmes antisémites sont un peu mutés—il y a des adeptes en Israël—mais plus ouverts chez certains groupes européens. Les anons détestent les Democrats, accusés globalement de pédophilie.
Les militaires, seuls à rester intègres, ont identifié Trump comme le chef qui sauvera le monde. Avec, à ses côtés, les patriotes, les « anons ». Trump fait preuve d’un don de soi christique. Il provoquera « l’orage », l’avènement de la vérité et la justice. Les membres de la cabale et de l’État profond seront embastillés ou exécutés.
Le 20 décembre, l’anon « Prayingmedic » a tweeté : si le Sénat ne s’occupe pas de la fraude électorale, des millions d’Américains armés viendront au Capitole le 6 janvier. Q annonce, le 7 janvier, que le président est passé à l’option militaire.
Puis, après l’investiture de Joe Biden le 20 janvier, les Watkins (le père Jim et le fils Ron), hôtes de QAnon sur leurs forums 8chan et 8kun, avouent à demi-mot qu’ils sont, eux, le fameux Q. Et signent, dans la foulée, la fin de la belle histoire.
Q and the Jews » Mosaic (mosaicmagazine.com)
Moyen-Orient, l’Iran / la stratégie de l’administration Biden
[Le président a rapidement restitué, par des ordres exécutifs, le statut quo ante de l‘Autorité palestinienne, mais le Secrétaire d’Etat Tony Blinken estime qu’on est encore loin des négociations entre Israël et les Palestiniens. Quant au JCPOA, le Secrétaire d’Etat et le président déclarent qu’il n’y aura pas de levée de sanctions sans compliance avec l’accord initial, qui sera par ailleurs augmenté de nouvelles exigences. L‘administration sera à l’écoute des Israéliens et des Etats signataires des Accords d’Abraham.
Entre méfiance et procès d’intention, on analyse la stratégie du président Biden :]
“Biden’s Mixed Signals Over Iran Stoke Middle East Wariness” / Hany Ghoraba / Special to IPT News /10 février
[Méfiance au Moyen-Orient nourri par le message ambigu de Biden sur l’Iran]
Le président Biden et son Secrétaire d’État Tony Blinken déclarent que les sanctions ne seront pas levées sans arrêt de l’enrichissement de l’uranium, actuellement à 20%, en violation du JCPOA. Selon Blinken, même si l’Iran accepte de revenir aux termes de l’accord, ça prendra du temps. L‘Iran a rejeté l’offre du président Macron d’entamer de nouvelles négociations en y associant l’Arabie Saoudite.
Pourtant, au lieu d’exercer la pression maximale, l’administration Biden bloque la vente d’avions de chasse F-35 à l’Arabie Saoudite et aux Emirats. On compromet le combat Saoudien en optant pour une solution diplomatique au Yémen et en retirant les Houthis de la liste des groupes terroristes, tout en condamnant leurs actions, sous prétexte que l’inscription hâtive de l’administration sortante a aggravé la crise humanitaire
La nomination comme envoyé spécial pour l’Iran de Robert Malley, négociateur du JCPOA sous Barack Obama, provoque inquiétude et confusion sur la stratégie de l’administration Biden. Les États du Golfe n’apprécient guère sa posture faiblarde face à l’Iran et ses alliés terroristes dans la région.
https://www.investigativeproject.org/8730/biden-mixed-signals-over-iran-stokes-middle-east
“Biden’s already backing down on Iran” / Jonathan Tobin /JNS Daily Syndicate / 9 février
[Biden recule déjà face à l’Iran]
Au lendemain d’une déclaration forte du président Biden à l’intention de Téhéran au sujet des négociations sur le nucléaire, son porte-parole recule, preuve que les Munichois de l’ère Obama sont toujours aux commandes.
Qui décide ? Le président ou bien son équipe et ses managers qui le jugent incapable, laissé en liberté, de coller à la stratégie qu’ils ont élaborée.
Le porte-parole de la Maison Blanche semblerait remettre en question la déclaration du président [Biden says U.S. won’t lift sanctions until Iran halts uranium enrichment – CBS News], indiquant que les sanctions ne seront pas levées sans arrêt de l’enrichissement. Cette ambiguïté est une bonne nouvelle pour Khamenei, déjà ravi par la nomination de l’apaiseur des terroristes, Robert Malley, comme envoyé spécial, signe que l’amicale des anciens élèves d’Obama est de nouveau aux commandes. Ainsi, comme en 2013-15, quand les ayatollahs disent « non », les Américains, prêts à tout pour obtenir un accord, acquiescent et passent à la concession suivante. Le retrait des Houthis de la liste des organisations terroristes ne fait qu’empirer la situation.
L’administration ne cherche pas à élargir ou même à conserver la percée diplomatique réalisée par Trump. Biden et Blinken font semblant de tenir à l’alliance avec Israël, mais le président n’a pas encore téléphoné au premier ministre Netanyahu et l’administration saborde, à chaque pas, les relations avec l’Etat juif.
Biden’s already backing down on Iran (jns.org)
Mark Dubowitz: Biden Must Let Maximum Pressure on Iran « Run Its Course »/ Marilyn Stern /Middle East Forum Webinar / 11 février
[Mark Dubowitz: Biden devrait poursuivre jusqu’au bout la stratégie de pression maximale sur l’Iran]
Suite au retrait du JCPOA, l’administration Trump a mis Téhéran à genoux par une stratégie de pression maximale : des sanctions, l’élimination du général Qassem Soleimani et un soutien sans faille à Israël face au régime iranien. Un front uni contre l’Iran est monté en collaboration avec des pays du Golfe.
Selon Dubowitz, l’administration Biden est décidée à affaiblir la stratégie de pression maximale. La levée des sanctions par un retour au JCPOA apportera des milliards au régime lui permettant de poursuivre l’acquisition d’armes conventionnelles, de surcharger le soutien de l’IRGC aux « proxys » régionaux et de reconstruire l’économie iranienne paralysée par Trump. Il est hors de question de supprimer les sanctions si l’Iran n’accepte pas l’étalon d’or de la non-prolifération. C’est une erreur fondamentale de croire que les États-Unis peuvent séduire des adversaires avec de l’argent et des promesses d’intégration à l’économie globale. Dubowitz pense que, au lieu de nourrir l’illusion de renforcer, par des concessions, les [non-existant] modérés du régime iranien, l’administration Biden aura intérêt à poursuivre jusqu’au bout la stratégie de pression maximale élaborée par son prédécesseur.
https://www.meforum.org/62011/dubowitz-biden-maximum-pressure-on-iran
Source: http://elnetwork.fr/11800-2
Cet article n’est pas sans intérêt.
Sachant que c’est une traduction en Français de textes publiés initialement en Anglais ; traduction hélas parfois inexacte.
Et que ces textes ne constituent pas vraiment « une analyse de la couverture médiatique du Moyen-Orient par les médias anglo-saxons. »
Il s’agit d’une couverture de sujets plutôt intra-américains que « du Moyen-Orient ».
Et les « médias anglo-saxons » les plus importants sont absents de cette « couverture ». En effet, certains « médias » cités ici sont marginaux et idéologiques ; en AUCUN cas représentatifs des « médias anglo-saxons ».
Une fois avertis, on peut donc lire ; mais un regard critique s’impose….