Le fétichisme – ou l’idolâtrie, l’adoration d’un personnage ou le culte de la personnalité – est de toute évidence, dans le monde moderne, le degré zéro de l’intelligence en politique.
Il prospère sur le terreau de l’effondrement et la décomposition. L’explosion des repères traditionnels – le respect, la confiance et la vérité – favorise son essor.
Quand les libertés publiques sont dévastées, la démocratie en lambeau, la violence et la délinquance généralisées, le chômage et la pauvreté répandus, le recours au sauveur s’impose sur les consciences. Dans un réflexe naturel, la société, déstabilisée, s’en remet à l’être providentiel ou supposé tel.
Cependant, fruit de l’effroi et de la panique, volatile, déconnecté de la pensée et de la réflexion, cet instinct collectif, à l’ère de la médiatisation à outrance de la politique, est indéfiniment manipulable.
Aujourd’hui, le système politico médiatique infantilise ainsi les Français à outrance et veut leur resservir des idoles médiocres et insignifiants qui n’incarnent pas autre chose qu’un vertigineux néant. Le dernier avatar de cette offensive de la crétinerie est le discours jubilatoire autour d’un héros de l’Olympe qui aurait épargné aux Français « un troisième confinement ».
Rien n’est plus monstrueusement idiot. Dans un contexte d’anéantissement de la liberté par un régime d’exception (couvre-feu à 18H), de dévastation volontaire de plusieurs pans de l’économie nationale (tourisme, restauration, ski), de ruine et de désespoir pour des millions de victimes de cet arbitraire et d’écrasement de toute une jeunesse, pour un épouvantable bilan de plus de 80 000 morts à ce jour, le climat d’éblouissement autour d’un individu n’est pas seulement minable. Il est obscène.
© Maxime Tandonnet
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