Merci les livres:
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Petit je n’aimais pas lire. Comme beaucoup de mes potes à Tunis.
Ceux qui lisaient étaient à l’écart, c’était les « nigates« , les « pas rfif« ,
mous, peu sportifs etc…
En fait, nous n’étions pas analphabètes quand même, grâce à
l’échangeur de BD, ou le libraire du coin: nous dévorions Picsou,
Pim Pam Poum, ou Tartine . Puis Ombrax, Blek, ou Mandrake.
Progressivement, nous avons atteint la première étape de la culture avec Astérix.
Puis un jour, on ouvre un vrai livre , un vrai penseur surtout, ou une plume sublime. et soudain on réalise que derrière ces lignes il y a une grandeur infinie; celle de la pensée des autres , de la diversité du monde , de l’apprentissage nouveau d’un discours qui n’existe pas en nous. Qu’il faut aller chercher ailleurs, et le confronter
à vos certitudes. Alors, on est pris dans une merveilleuse tourmente: je ne regrette ni mon passé d’ignare, ni le temps fou où se me suis vautré dans ce délire de l’ignorance. Mais le réveil est tout aussi génial que cette torpeur tunisienne…
Je rassure mes amis, je n’en suis à ce jour que dans un dosage très homéopathique de la lecture; cela permet de ne pas couper les ponts avec mes vrais amis -ils savent que je continue à lire Lucky Luke ou à voir le ciel bleu, mais aussi à continuer à apprendre des autres en dehors d’un café avec les copains.
Chaque livre peut bouleverser pour les 50 ou 100 ans qu’il vous reste à vivre . Juste ce petit tas de feuilles , peut préparer un tremblement de terre dans votre tête, dans votre vie. Vivez dangereusement, et kiffez.
© José Boublil
José, auquel je demandai la permission ( et l’honneur ) de publier ces quelques lignes, me précisa: En fait, ce qui m’émeut le plus c’est les gens vrais. A Tunis, il y avait une poésie extraordinaire de l’insouciance , de la légèreté; pourtant, 30 ou 40 ans plus tard il y a eu aussi les livres …Le socle de tout ça, c’était le « Pas de cinoche », tu es qui tu es. Bises
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