Tribune Juive

André Abramowicz. Youriy, Victime de l’impunité systématique

Il y a 50 ans certains d’entre nous ne pouvaient pas aller voir ce film. Le paroxysme de la violence gratuite nous était insupportable. Stanley Kubrick n’avait pas osé, pourtant, mettre en scène le degré supérieur, celui où nous sommes aujourd’hui: y impliquer des enfants.

Des deux côtés.

La mère de Youriy nous dit qu’ »on sait qui c’est’ ». La police nous dit être sûre de pouvoir les identifier.

Une telle tentative de meurtre sur un enfant débouchera–telle sur un Rappel à la Loi, un Travail d’Intérêt Général, une peine de prison non exécutée?

La justice restera-t-elle injuste au point qu’une impunité de ce genre d’acte nous fasse vivre dans la peur pour nos enfants et à terme dans le syndrome de la grenouille ébouillantée.

La notion de justice est le cœur de la démocratie. Son déni, comme dans l’Affaire Sarah Halimi, nous ancre dans cette déception, dans cette colère qui détache le peuple de l’exécutif.

Plus que le meurtre gratuit, le sadisme barbare qui torture un enfant avec un marteau, des battes de base ball, des couteaux, signe des esprits perturbés au dernier degré.

Pour autant ils sont responsables!

Une société traumatisée par la peur, une justice incapable de protéger ses citoyens. J’espère pour une fois me tromper.

Comment vivre après une telle agression? Allons-nous en plus devoir subir le chœur de ceux qui vont nous dire qu’ « il faut les éduquer’ »?

Une fois de plus le peuple se soumettra-t-il à un jugement inique ou, tout simplement, aura-t-il oublié?

L’impunité systématique est la première cause de cette barbarie.

© André Abramowicz

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