
Il en fallait un, ce sera Fayard.
La France aura le douteux privilège d’être le deuxième pays européen (espérons qu’elle sera plutôt le second) à republier le long délire racial et mortifère de Hitler, tombé dans le domaine public depuis 2016, après qu’il vient d’être réédité par le pays le plus antisémite d’Europe.
Tout ça bien sûr pour des raisons scientifiques, en Pologne comme en France et pour édifier les lecteurs qui ne manqueront pas de lire les 500 pages d’appareil critique d’un bout à l’autre. Pas du tout, comme pourraient l’imaginer les mauvais esprits, pour faire un coup d’édition et ramasser du pognon avec le livre le plus effroyable du 20e siècle…
Mais comme l’Histoire est cruelle, l’article rappelle que : « La première édition française de Mein Kampf, sous le titre Mon combat, remonte à 1934. Les Nouvelles Editions latines s’étaient alors passées de l’accord de l’auteur. En 1938, l’Allemagne nazie avait promu une nouvelle édition, sous le titre Ma doctrine, expurgée des nombreux passages antifrançais. L’éditeur était Fayard. »… Une sorte d’éternel retour nietzschéen…
Un homme ça s’empêche, disait Camus. Un éditeur digne aussi.
© Jean-Pierre Sakoun

Jean-Pierre Sakoun est Président du COMITÉ LAÏCITÉ RÉPUBLIQUE
