Mounir Hanablia est un cardiologue tunisien installé à Gammarth La Marsa, petite ville touristique près de Tunis habitée par les privilégiés , industriels, gros commerçants et stars des professions libérales.
Dans un site tunisien d’information , Kapitalis.com, il a écrit un long article qui n’est pas dénué de qualité . Il passe en revue les relations de la Tunisie avec Israël ( aucune) , il déplore, en refusant d’ y attacher d’importance, les nouveaux liens de l’ Etat juif avec les États arabes unis , avec Bahreïn , avec le Maroc .
“La signature des accords de paix quels qu’ils soient ne signifiera pas la paix véritable pour la rue arabe…tant que les populations palestiniennes ne disposeront pas d’un État…”, affirme-t-il .
Il s’occupe longuement ensuite de la vraie question qui le taraude : les juifs tunisiens . Ils étaient 20.000, écrit- il.
Faux. Ils étaient 110.000 . Il en reste mille à Djerba et une poignée d’inconditionnels plus une dizaine de grabataires !
Pourquoi sont- ils partis? Chassés, spoliés? Que non, selon lui ! Ils sont partis mais ils ne savent pas pourquoi ! C’est Michel Boujenah qui l’avait dit ( pour ne pas répondre !) .
Il s’étend longuement sur les biens laissés par les Juifs : terrains, immeubles, commerces, usines … tout le capital amassé par des générations de Juifs laborieux et inventifs . Pour lui, la question est réglée : c’est à la France de dédommager à hauteur de 200 milliards de dollars ce qui appartenait aux Juifs en Tunisie !
Ce délire conceptuel serait sans intérêt et ne mériterait pas plus qu’une rafale de commentaires sur les réseaux sociaux, fleuves et égouts à ciel ouvert.
Mais le Dr Hanablia à réussi une conclusion inattendue dont voici un extrait : « …Il serait utile que l’ Etat tunisien installe dans les hôtels désertés de Djerba, près de la grande synagogue de la Ghriba , les rescapés juifs des camps de la mort nazis, qui ,aujourd’hui, victimes de l’âge et de l’oubli , croupissent dans la misère et la pauvreté en Israël . »
Sur Facebook, il n’a eu droit qu’à des remarques méprisantes de ses compatriotes , effarés par le niveau de haine auquel le cardiologue égaré dans le journalisme était parvenu .
Faut – il indiquer au Dr Hanablia qu’un échange de bons procédés pourrait être trouvé: les hôtels vides de Djerba pour les rescapés d’ Auschwitz ( qui n’ont besoin de rien ) et la marine israélienne pour transporter vers les eaux de Lampedusa les centaines de milliers de chômeurs tunisiens que l’impéritie et la corruption ont acculés au désespoir.
© André Simon Mamou
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