La démocratie et les femmes en deuil, au cœur de l’Europe :
Le voile sera massivement autorisé en septembre dans l’enseignement supérieur
■ Hautes écoles et promotion sociale de WBE admettront les foulards à la rentrée prochaine.
La question du port du voile dans l’espace public a tendance à déchaîner les passions car, dans son sillage, elle interroge des notions importantes aussi complexes que la tolérance, le respect, l’ouverture, l’intégration, la neutralité, mais aussi leurs interprétations [le voile comme signe traditionnel d’appartenance à une culture ou revendication d’un étendard de l’islam politique] et leurs limites.
Alors qu’elle avait disparu de l’avant de la scène, l’enseignement officiel organisé par Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE, ex-réseau de la Communauté française) la remet en lumière en annonçant dès à présent du changement pour la prochaine rentrée académique, dans tous ses établissements d’enseignement supérieur (environ 20.000 étudiants) mais aussi de promotion sociale (environ 30.000 étudiants). Cinq hautes écoles, cinq écoles supérieures des arts et 29 établissements de promotion sociale sont concernés.
Les “valeurs de l’enseignement d’État”
“Il nous a semblé important de réaffirmer clairement les traditions de notre enseignement d’État, explique Julien Nicaise, administrateur général de WBE. C’est pourquoi la position vis-à- vis des signes convictionnels [ostentatoires en France] va évoluer : alors que ceux-ci étaient interdits jusqu’ici, ils seront autorisés sauf restrictions (?Lesquelles?) à partir de septembre 2021. Nous renversons le principe, au nom de l’inclusion du plus grand nombre, de l’émancipation et de la lutte contre les inégalités.” [revient à favoriser un signe d’auto-discrimination -ou imposition culturelle- de la femme au nom de « l’égalité » des « cultures« , ou la Novlangue en marche en Belgique et en Europe]
Les règlements des études seront adaptés d’ici là pour affirmer le principe général du port du voile autorisé sauf exceptions : quand la sécurité pourrait être menacée, pour des raisons d’hygiène, ou alors en stage où il faudra se conformer aux règles du milieu professionnel intégré [clause nécessairement appelée à disparaître puisque la formation générale donnera le « la »].
Pourquoi maintenant ? Pour le patron de WBE, il n’y a plus de temps à perdre. “L’intérêt général doit primer. Nous ne pouvons plus refuser ces jeunes femmes sous prétexte qu’elles portent un voile, les empêcher de faire des études. Un diplôme, c’est leur passeport pour une inclusion par l’emploi.”
Dans le secteur professionnel, justement, le voile ne sera pas autorisé partout, alors pourquoi l’accepter pendant les cours ? “L’enseignement de l’État a pour valeur d’accueillir chaque étudiant, quelles que soient ses caractéristiques et différences.”
Comme la libre Belgique et la Région bruxelloise..
Aujourd’hui, l’administrateur général de WBE ne cache pas sa satisfaction. “Une certaine fierté, même, de nous inscrire dans une démarche progressiste telle que celle-ci.”
[Le progressisme, c’est la régression à un signe distinctif que le Coran- lui-même n’a jamais imposé, sauf pour se conformer à des mœurs tribales, locales, sur le modèle patriarcal de l’enfermement et de la bride du corps de la femme, qui doit « s’effacer de l’espace public réservé aux hommes ». ]
Les signes convictionnels ne seront plus interdits mais autorisés sauf exceptions dans le supérieur et la promotion sociale de WBE. Laquelle pourrait attirer des masses de nouvelles inscriptions ?
“Ce n’est pas l’objectif premier, mais je pense à un certain public de primo-arrivants qui pourront s’inscrire plus facilement en promotion sociale, là où de nombreuses formations sont organisées, du niveau primaire au niveau supérieur.” Et il ajoute: “Il y a aussi toutes les jeunes femmes déjà chez nous qui vont pouvoir changer leur pratique.” [Et s’islamiser massivement, sous l’impulsion des grands frères et du poids de Frères Musulmans sur le Parti Socialiste et le Parti écologique]
Cette décision d’autoriser les signes convictionnels sauf exceptions a été prise par le conseil d’administration de WBE qui compte des représentants de toutes les formations politiques. “J’ai été surpris, confie encore Julien Nicaise, un consensus a très vite pu être trouvé, ainsi qu’avec l’ensemble des directions avec lesquelles nous nous sommes bien sûr concertés.”
Le foulard est déjà autorisé dans la plupart des établissements d’enseignement supérieur du réseau catholique. Côté officiel, le même choix figurait aussi dans l’accord de majorité de la Région bruxelloise. Pas plus tard que cet été, le ministre-Président Rudi Vervoort (PS) a confirmé que ce changement serait appliqué dans toutes les écoles de promotion sociale organisées par la Cocof (la Commission communautaire française) et à l’Esac (l’École supérieure des arts du cirque). Par contre, cette option n’est pas suivie partout dans le reste du champ officiel. Ainsi, la Ville de Bruxelles a-t-elle été confortée en juin par la Cour constitutionnelle dans son choix d’interdire le port du voile.
“Des inventions contre la neutralité!”
Au Centre d’action laïque (Cal) aussi, l’autorisation du voile islamique, a fortiori par le plus gros pouvoir organisateur de la Fédération Wallonie- Bruxelles, passe mal. “C’est une décision politique”, assure Djemila Benhabib, chargée de missions au Cal, “qui légitimise les plus rigoristes. Je regrette mais les musulmans modernistes, eux, ne se reconnaîtront pas.”
Et elle critique avec vigueur : “Dire que parce qu’elles sont majeures, les femmes sont libérées de l’emprise et de l’ingérence de leurs familles est faux. Tout comme d’en arriver à ce point-là, grâce àce concept de neutralité inclusive. (NdlR: WBE dit rester fidèle à son principe de neutralité en passant d’une neutralité exclusive, qui excluait tout signe d’appartenance, à une neutralité inclusive, qui les acceptera tous). Ce sont des concepts inventés par ceux qui attaquent la neutralité sans oser le dire frontalement !” Et Djemila Benhabib est inquiète: “C’est un signal, un premier pas vers les autres niveaux d’enseignement et les autres secteurs, notamment vers le port du voile dans les administrations publiques qui fait débat dans plusieurs communes [déjà promulgué à Molenbeek].”
Source: La Libre Belgique. Samedi 16 et Dimanche 17 Janvier 2021
Monique Baus est Journaliste service Belgique: « Après un long passage en radio (Contact, Nostalgie, BelRTL), je suis arrivée à La Libre par l’Economie en 1996, à la faveur de la création de l’opération « Tremplin pour l’emploi ». Entre 2003 et 2007, j’ai fait un premier plongeon dans le dossier « Enseignement » qui m’occupe à nouveau depuis avril 2019…
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