René Seror. Les lièvres et les tortues

Conseil de défense, Conseil des ministres et séminaire gouvernemental, la journée de ce mercredi promettait d’être d’une rare intensité.

Avec, au menu, deux questions qui allaient déterminer la suite du quinquennat.

Nous sommes à environ 500 jours de la prochaine élection présidentielle.

Le match est lancé.

ON COMMENCE À GAUCHE.

C’est là qu’ils sont le plus nombreux à se dévoiler en ce moment.

Il y a bien sûr Jean-Luc Mélenchon qui a déjà officiellement lancé il y a deux mois sa troisième tentative de conquérir l’Élysée.

Lièvre en chef, au sein du clapier.

Il y a aussi Yannick Jadot, qui rêve de représenter les écologistes et qui fera tout pour ne pas se désister en faveur du candidat socialiste avant même d’avoir combattu.

Levraut ou lièvre en devenir.

C’est du côté du Parti socialiste que ça frémit le plus.

Anne Hidalgo ne cache plus ses intentions en la matière.

Elle qui bottait prudemment en touche juste après sa victoire aux municipales franchit désormais, méthodiquement, un cran à chacune de ses interviews, installant tranquillement l’évidence de son ambition.

Elle met son dispositif en ordre, ses amis en ligne et ses « Idées en commun » (c’est le nom de l’association qui devrait porter sa démarche).

C’est sûr, sa candidature avance plus vite qu’une voiture dans les embouteillages parisiens.

Il y a d’ailleurs un signe qui ne trompe pas, c’est la fréquence des attaques qu’elle subit désormais de la part de plusieurs ministres d’Emmanuel Macron.

On a bien conscience, dans la majorité, du danger potentiel que représente la maire de Paris.

Après avoir défiguré Paris, son terrain de JEUX n’en sera que plus étendu. Wait’nt.  Don’t understand. 

Ou DON’T SEE.

De toutes façons avec elle, on ne voit rien, on n’entend rien, on s’en rend juste compte quand le mal est fait.

C’est vraiment NOTRE DRRRAME DE PARIS.

La HASE (femelle du lièvre) BEEN.

Ils sont nombreux à gauche à penser à l’Élysée.

IL Y EN A DONC D’AUTRES !

Si on met de côté les « usual suspects » de l’extrême-gauche, ainsi que le Parti communiste qui se tâte sur le thème « Mélenchon or not Mélenchon ? », Des tortues, quoi !

Reste un prétendant sérieux à la compétition, C’est Arnaud Montebourg.

Il a échoué deux fois à une primaire de gauche.

Cette fois, s’il y va, ce sera en direct et sous ses propres couleurs.

Ses amis viennent cette semaine de créer une structure pour recevoir les financements.

Il se donne quelques semaines pour tester la réalité de ses chances, sur un axe souverainiste de gauche.

Le LIÈVRE ARISTOCRATE.

Il avance au rythme des tortues, en se disant qu’il saura accélérer le moment venu.

On voit clairement le dispositif se mettre en place, à gauche.

ET A DROITE ?

Là aussi c’est en train d’évoluer.

Les Républicains ont décidé qu’il n’y aurait de primaire de droite que si personne ne s’impose d’ici à l’été.

Xavier Bertrand a lancé la phase qui doit le rendre incontournable dans les six mois.

Il multiplie les interventions médiatiques, durcit le ton contre Emmanuel Macron et son gouvernement, et tente de renouer avec Les Républicains, parti qu’il avait quitté il y a trois ans.

Un LAPIN perdu au milieu des LIÈVRES.

Son défi dans la course à l’Élysée est de se créer un large espace politique entre En Marche et le Rassemblement national.

Parce que Marine Le Pen sera pour la troisième fois candidate à la présidentielle.

Là- dessus, aucun mystère et pas besoin pour elle de s’agiter pour le faire savoir.

La TORTUE parfaite.

Rien ne sert de courir.

A l’arrivée, il n’y en aura qu’un.

© René Seror

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