Les antisémites sont des lâches, titrait cette semaine dans Tribune juive mon confrère et ami Pierre Saba.
J’ajouterai: Ceux qui se taisent après s’être offusqués sont complices.
Après Meyer Habib, c’est au tour de Gabriel Attal, Porte-parole du Gouvernement et Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, de recevoir, au Palais-même, des missives en forme d’injures homophobes et antisémites doublées de menaces.
Pour corser « la chose », le courrier arriva le jour-même où était commémoré l’attentat antisémite de l’Hypercasher.
Qui en a parlé? Quel écho a-t-il été donné par la classe politique dans son ensemble? Qui a dit son indignation?
Ainsi, comme tant de fois, les pudeurs indécentes le disputeront à l’insigne lâcheté.
Elie Wiesel disait que le silence encourageait le persécuteur: L’Affaire Sarah Halimi en a récemment été un autre triste exemple. Mais comme Elle fut tuée, quelques fleurs furent déposées.
Pour Meyer Habib ou Gabriel Attal, il faudrait semble-t-il se contenter d’arborer mines attristées accompagnées d’un mot de compassion.
Combien de temps encore…
Une certitude statistique : toute population de 67 millions d’individus contient certes des individus intelligents, instruits et honnêtes; mais aussi un pourcentage non-négligeable, sans doute des millions, d’imbéciles, d’ignares, de racaille et de malades mentaux.
Le sachant, rien d’étonnant dans ce phénomène : c’est l’absence de ce genre de missives envoyées à Attal qui aurait été anormale.
In fine, hélas, l’adage populaire a encore raison : « vivons cachés vivons heureux ». Toute tête levée au-dessus de la foule risque la bourrasque. Au mieux.