Il est devenu habituel, pour une partie importante de l’opinion, d’assimiler les racailles de banlieue, auteurs multirécidivistes de crimes et délits, à une culture musulmane qui serait par essence prédatrice et indifférente à la loi et aux règles qui permettent la vie en société. De tels comportements caractérisent effectivement une certaine jeunesse issue de l’immigration du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient , un peu partout en Europe, de la Courneuve à Göteborg, de Berlin à Londres.
Mais curieusement pas celle d’Algérie, par exemple. Comme le dit Nora, une amie algérienne, “la morale chez les algériens est très stricte. Faire de la prison même pour excès de vitesse est une honte absolue ! Le vol n’en parlons même pas. Les gars qui ont fait la prison pour une broutille le cachent soigneusement et le séjour en prison reste secret. Quand mon frère aîné a fait de la prison pour conduite en état d’ivresse, c’est resté absolument secret. Un jeune Algérien qui fait de la prison se tue socialement et définitivement, il ne pourrait plus sortir ouvertement. Donc quand ils n’ont pas d’argent, les jeunes restent à carreau car la délinquance ne leur rapporte rien socialement. C’est comme s’il se bannit lui-même de la communauté. Pour les femmes, c’est le sexe hors mariage qui est un tabou, pour les hommes c’est la prison.”
Je vais risquer une hypothèse: Et si nos racailles, nos politiciens, nos juges, nos délinquants sexuels de la société bourgeoise comme Olivier Duhamel n’étaient pas tous des enfants de mai 68, élevés dans une société qui prône “l’interdit d’interdire” et qui estime que la Loi commune ne doit pas brimer les appétits individualistes ou tout au moins doit les considérer avec indulgence: les voiles, les viols et les vols, la consommation et la prédation sans limites…
Du coup, face à la faiblesse et la permissivité de l’autorité légitime, toute une partie de la société va se forger une idéalisation de l’autorité contestataire, pourtant o combien totalitaire, des ennemis du monde occidental: Che Guevara et Castro, Mao, Arafat, les islamistes et les palestiniens… L’islamogauchisme et le racialisme, la repentance et le décolonialisme, les théories farfelues sur le genre et même l’islamisme sont les produits actuels d’une évolution vers la déconstruction d’un monde qui a eu ses petitesses et ses tares, mais aussi sa grandeur en inventant la Loi qui libère et fait de nous des êtres unis par l’universel.
Un monde que nous risquons de regretter bientôt.
© Charles Rojzman
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