Charles Meyer. Ces facteurs préexistants qui patientaient déjà depuis trop longtemps

Je vois que certains esprits s’échauffent avec ce qui se passe aux Etats-Unis. A titre personnel, je suis toujours gêné de parler à la place des Peuples, dans un monde et une époque où il est déjà difficile de parler et m’exprimer de la place de simple citoyen français qui est la mienne. Alors, je ne me sens aucun droit de regard sur ce que les Peuples du monde veulent, débattent et entendent faire pour eux-mêmes.

Pour autant, quand bien même Donald Trump a très certainement failli ces derniers jours en appelant à marcher sur le Capitole, mon avis, mon tout petit avis, est le suivant :

Les Etats Unis d’Amérique affrontent une crise beaucoup plus profonde que ne le croient les abrutis qui pensent que l’avenir de leurs certitudes n’aura plus aucun compte à rendre, en se disant qu’il suffirait de chasser Trump ou ce qu’il incarne du débat public.

Pendant 4 ans, ils ont largement contribué à cette situation délétère, en remettant en cause le jeu des institutions démocratiques, derrière lequel ils se réfugient désormais ex abrupto comme des rats.

Ça ne sera d’évidence pas suffisant pour demander aux Américains ni à quiconque, d’ailleurs, de renoncer à la liberté et d’accepter ce qu’ils sont bien en droit de vivre comme une vie d’ injustice depuis 20 ans, une vie malheureuse et qui couvait bien avant Trump.

Aux lâches et aux commentateurs insuffisants, qui participent au bruit ambiant, il faut rappeler un fait qui est et sera historique: Trump a gagné idéologiquement ce qu’aucun autre Président américain n’avait réussi auparavant depuis bien longtemps, en ce compris Obama, à grands renforts de coups de comm.  

Que le réveil soit dur, c’est certain. Pour tout le monde, du reste et objectivement, quels que soient les reproches qu’on puisse formuler contre le camp Biden, il n’y a aucune gloriole à tirer des événements très récents.

Que Trump affronte en ce moment pour lui-même et depuis 4 ans pour d’autres, ses propres limites, c’est certain. Mais il n’en demeure pas moins que ce qui s’est passé hier et ces derniers mois ou années ne saurait en aucune manière être le fruit du seul « trumpisme » qui pour le coup et à l’image de beaucoup d’autres phénomènes politiques, ne représente que la somme de facteurs préexistants qui patientaient déjà depuis trop longtemps.

© Charles Meyer

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1 Comment

  1. Super, il faut effectivement voir ,Charles , avec un minimum de recul bien plus profond que l’acharnement médiatique et passionnel du moment !
    Moment ou l’Amérique est profondément divisée en deux systèmes de valeurs qui traversent les partis traditionnels .

    Qui peut aujourd’hui donner des leçons de morale et de probité après quatre années se sales coups , de mensonges ..on ne va pas sortir un élément vertueux
    magiquement du chapeau avec ces nouveaux anciens recyclés !
    Notons le très grave rôle de censeurs des GAFA (Facebook , Twitter -Trump leur donne 60 millions de clients quand meme -qui imposent au peuple leur vision de ..la « vérité » au sein des fake news » ..on coupe !

    a suivre ..merci pour cette analyse

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