Bon
Jeudi
Résumé des épisodes précédents
Les Cohen, à la demande de leur fille Lena, ont repris la vie commune.
Enfin…
Un simulacre de vie commune où le commun se réduit au lit conjugal lavé des miasmes du désir puisqu’il héberge exclusivement le sommeil des époux..
Pour le reste, rien n’a changé, les voyages d’affaires succèdent aux diners d’affaires qui précèdent un adultère … d’affaires..
Car la maîtresse n’a rien lâché et la réconciliation conjugale a une allure de rideau de scène effrangé et troué.
La suite
J’ai une saleté de défaut, héritage paternel : je crois à la parole donnée..
Vertu cardinale ou paresse intellectuelle, je m’en tiens aux vœux prononcés, trop flemmarde pour gérer un patchwork de mensonges, de feintes et d’escobarderies diverses..
Sauf que…
Raisonnablement naïve j’ai brièvement cru aux promesses de Paul, avant de comprendre que je ne disposais pas des pouvoirs d’un exorciste expérimenté.
Trop faible pour résister à la supplique de Lena, trop faible pour résister aux artifices luxurieux de sa belle, il ne retrouvait de force que pour me mentir et manipuler le réel à sa volonté..
J’avais organisé un anniversaire surprise pour fêter son demi-siècle, amis conviés des quatre coins de la planète, famille unie dans une liesse bruyante, enfants guillerettes, j’avais confié à un de ses amis venu d’Espagne le soin de le retenir au bureau avant de l’accompagner tardivement à la maison où nous l’attendions en retenant notre souffle .
Ou il arriva, pâle et défait.
Surpris au bureau par Maurizio au moment où il raccrochait, il dut annuler en urgence la soirée promise à sa concubine pour accepter l’invitation de son ami à un prétendu petit diner transformé en piège classique des potes tapis dans l’ombre qui hurlent à l’arrivée du héros.
Le héros faisait pâle figure.
Il me fallut peu de temps pour comprendre..
Les invités nombreux, sa mère inquiète, le crurent souffrant..
Je le vis déchiré..
Ayant anticipé un dîner d’amoureux avec sa blonde, il se retrouvait piégé dans cette foule effervescente, exaltée, qui criait son amitié, son affection et sa joie de nous voir de nouveau réunis..
Je ne sais qui m’inspira la plus profonde pitié, lui ou moi.
Un désespoir épais, dense me dessécha le cœur, barrant la route à l’oxygène que j’essayais d’inhaler..
Il fallut néanmoins jouer à épouse amoureuse et aveugle, à l’hôtesse chaleureuse et zélée, attentive à chacun, recueillant compliments et vœux de bonheur d’un sourire affectueux, trinquant avec Belle-Maman qui venait d’inviter Chantal B à goûter son exquis couscous..
Le champagne moussait dans les coupes, quelques petits fours finissaient écrasés sous la table, canapés et pyramides de saumon clair, bouquets de fruits colorés, crudités et crevettes géantes cohabitaient dans une incandescente tentation qui chatouillait les papilles gourmandes des invités..
Étreintes, baisers, accolades, se fixaient sur des photos au milieu de vases dont le contenu liquide avait été assorti aux couleurs des bouquets qu’ils accueillaient..
Paul m’enlaça pour remercier ses amis, scénarisant les retrouvailles du couple réconcilié, petites filles devant, intimidées mais ravies, levant sa coupe au bonheur universel et à l’amitié franco-espagnole scellée par l’achat du TGV français d’Alsthom..
Sa main brûlait mon épaule..
Il avait retrouvé des couleurs et je pensais à elle, exhibant ses affriolants dessous au clébard qu’il lui avait offert.
Il ressortit tard ce soir là, je dormais à son retour, il me réveilla pour me murmurer qu’il avait envie d’un troisième enfant.
Je répondis que j’avais envie d’un premier divorce..
Il voulait gagner ses galons de père de famille en fêtant l’arrivée d’un petit garçon, qui scellerait enfin son statut toujours hybride..
Sa mère avait parlé..
Il répliqua qu’il ne divorcerait jamais..
Ces contradictions me disloquaient les entrailles..
Et le manque de Jacques me carbonisait le cœur..
La douleur et les larmes ébarbèrent finalement la vertueuse promesse faite à Lena.
Femme parjure, je signai un pacte avec le diable, entre devoir et droit, entre agonie et souffle de vie, entre mensonge et vérité, entre chasteté et luxure..
Ma peau déshydratée, désamourée, gémissait de soif..
Papa était fissuré de chagrin, mesurant l’incompatibilité entre le bonheur de sa fille et celui de ses petits-enfants..
Et puis un matin, la lumière entra à flots, m’aveuglant d’un éclat inattendu..
Un messager invisible me souffla à l’oreille..
La jeunesse est une maladie qui se défend grâce à un performant système immunitaire..
Les accidents l’écornent, la molestent, l’assassinent quelquefois. Mais elle est souvent dotée d’une force et d’une souplesse qui la redressent quand elle vacille au bord de l’abîme, gauchie par la détresse et l’incertitude..
Je décrochai le téléphone..
Pour appeler qui?
Ho!! Amis!!
Je n’ai pas pour habitude de cacher mes rires ni mes larmes.
Ni mes petits arrangements avec l’ordre établi, bricolages parfois fragiles ou éphémères censés faire patienter jusqu’à la réparation ..
J’envisage donc sérieusement un nouveau rendez-vous que vous m’accorderez avec la fidélité qui vous caractérise et m’aide à propulser une machine parfois rétive.
Alors on dit demain ?
Même lieu ?
Même heure ?
Que cette journée qui voit l’Amérique tanguer nous rappelle que le monde est une poudrière même si l’ennemi de ces derniers mois s’est plus attaqué à notre système immunitaire qu’à notre système politique..
Je vous embrasse
Bon
Jeudi
Résumé des épisodes précédents
Les Cohen, à la demande de leur fille Lena, ont repris la vie commune.
Enfin…
Un simulacre de vie commune où le commun se réduit au lit conjugal lavé des miasmes du désir puisqu’il héberge exclusivement le sommeil des époux..
Pour le reste, rien n’a changé, les voyages d’affaires succèdent aux diners d’affaires qui précèdent un adultère … d’affaires..
Car la maîtresse n’a rien lâché et la réconciliation conjugale a une allure de rideau de scène effrangé et troué.
La suite
J’ai une saleté de défaut, héritage paternel : je crois à la parole donnée..
Vertu cardinale ou paresse intellectuelle, je m’en tiens aux vœux prononcés, trop flemmarde pour gérer un patchwork de mensonges, de feintes et d’escobarderies diverses..
Sauf que…
Raisonnablement naïve j’ai brièvement cru aux promesses de Paul, avant de comprendre que je ne disposais pas des pouvoirs d’un exorciste expérimenté.
Trop faible pour résister à la supplique de Lena, trop faible pour résister aux artifices luxurieux de sa belle, il ne retrouvait de force que pour me mentir et manipuler le réel à sa volonté..
J’avais organisé un anniversaire surprise pour fêter son demi-siècle, amis conviés des quatre coins de la planète, famille unie dans une liesse bruyante, enfants guillerettes, j’avais confié à un de ses amis venu d’Espagne le soin de le retenir au bureau avant de l’accompagner tardivement à la maison où nous l’attendions en retenant notre souffle .
Ou il arriva, pâle et défait.
Surpris au bureau par Maurizio au moment où il raccrochait, il dut annuler en urgence la soirée promise à sa concubine pour accepter l’invitation de son ami à un prétendu petit diner transformé en piège classique des potes tapis dans l’ombre qui hurlent à l’arrivée du héros.
Le héros faisait pâle figure.
Il me fallut peu de temps pour comprendre..
Les invités nombreux, sa mère inquiète, le crurent souffrant..
Je le vis déchiré..
Ayant anticipé un dîner d’amoureux avec sa blonde, il se retrouvait piégé dans cette foule effervescente, exaltée, qui criait son amitié, son affection et sa joie de nous voir de nouveau réunis..
Je ne sais qui m’inspira la plus profonde pitié, lui ou moi.
Un désespoir épais, dense me dessécha le cœur, barrant la route à l’oxygène que j’essayais d’inhaler..
Il fallut néanmoins jouer à épouse amoureuse et aveugle, à l’hôtesse chaleureuse et zélée, attentive à chacun, recueillant compliments et vœux de bonheur d’un sourire affectueux, trinquant avec Belle-Maman qui venait d’inviter Chantal B à goûter son exquis couscous..
Le champagne moussait dans les coupes, quelques petits fours finissaient écrasés sous la table, canapés et pyramides de saumon clair, bouquets de fruits colorés, crudités et crevettes géantes cohabitaient dans une incandescente tentation qui chatouillait les papilles gourmandes des invités..
Étreintes, baisers, accolades, se fixaient sur des photos au milieu de vases dont le contenu liquide avait été assorti aux couleurs des bouquets qu’ils accueillaient..
Paul m’enlaça pour remercier ses amis, scénarisant les retrouvailles du couple réconcilié, petites filles devant, intimidées mais ravies, levant sa coupe au bonheur universel et à l’amitié franco-espagnole scellée par l’achat du TGV français d’Alsthom..
Sa main brûlait mon épaule..
Il avait retrouvé des couleurs et je pensais à elle, exhibant ses affriolants dessous au clébard qu’il lui avait offert.
Il ressortit tard ce soir là, je dormais à son retour, il me réveilla pour me murmurer qu’il avait envie d’un troisième enfant.
Je répondis que j’avais envie d’un premier divorce..
Il voulait gagner ses galons de père de famille en fêtant l’arrivée d’un petit garçon, qui scellerait enfin son statut toujours hybride..
Sa mère avait parlé..
Il répliqua qu’il ne divorcerait jamais..
Ces contradictions me disloquaient les entrailles..
Et le manque de Jacques me carbonisait le cœur..
La douleur et les larmes ébarbèrent finalement la vertueuse promesse faite à Lena.
Femme parjure, je signai un pacte avec le diable, entre devoir et droit, entre agonie et souffle de vie, entre mensonge et vérité, entre chasteté et luxure..
Ma peau déshydratée, désamourée, gémissait de soif..
Papa était fissuré de chagrin, mesurant l’incompatibilité entre le bonheur de sa fille et celui de ses petits-enfants..
Et puis un matin, la lumière entra à flots, m’aveuglant d’un éclat inattendu..
Un messager invisible me souffla à l’oreille..
La jeunesse est une maladie qui se défend grâce à un performant système immunitaire..
Les accidents l’écornent, la molestent, l’assassinent quelquefois. Mais elle est souvent dotée d’une force et d’une souplesse qui la redressent quand elle vacille au bord de l’abîme, gauchie par la détresse et l’incertitude..
Je décrochai le téléphone..
Pour appeler qui?
Ho!! Amis!!
Je n’ai pas pour habitude de cacher mes rires ni mes larmes.
Ni mes petits arrangements avec l’ordre établi, bricolages parfois fragiles ou éphémères censés faire patienter jusqu’à la réparation ..
J’envisage donc sérieusement un nouveau rendez-vous que vous m’accorderez avec la fidélité qui vous caractérise et m’aide à propulser une machine parfois rétive.
Alors on dit demain ?
Même lieu ?
Même heure ?
Que cette journée qui voit l’Amérique tanguer nous rappelle que le monde est une poudrière même si l’ennemi de ces derniers mois s’est plus attaqué à notre système immunitaire qu’à notre système politique..
Je vous embrasse
Bon
Jeudi
Résumé des épisodes précédents
Les Cohen, à la demande de leur fille Lena, ont repris la vie commune.
Enfin…
Un simulacre de vie commune où le commun se réduit au lit conjugal lavé des miasmes du désir puisqu’il héberge exclusivement le sommeil des époux..
Pour le reste, rien n’a changé, les voyages d’affaires succèdent aux diners d’affaires qui précèdent un adultère … d’affaires..
Car la maîtresse n’a rien lâché et la réconciliation conjugale a une allure de rideau de scène effrangé et troué.
La suite
J’ai une saleté de défaut, héritage paternel : je crois à la parole donnée..
Vertu cardinale ou paresse intellectuelle, je m’en tiens aux vœux prononcés, trop flemmarde pour gérer un patchwork de mensonges, de feintes et d’escobarderies diverses..
Sauf que…
Raisonnablement naïve j’ai brièvement cru aux promesses de Paul, avant de comprendre que je ne disposais pas des pouvoirs d’un exorciste expérimenté.
Trop faible pour résister à la supplique de Lena, trop faible pour résister aux artifices luxurieux de sa belle, il ne retrouvait de force que pour me mentir et manipuler le réel à sa volonté..
J’avais organisé un anniversaire surprise pour fêter son demi-siècle, amis conviés des quatre coins de la planète, famille unie dans une liesse bruyante, enfants guillerettes, j’avais confié à un de ses amis venu d’Espagne le soin de le retenir au bureau avant de l’accompagner tardivement à la maison où nous l’attendions en retenant notre souffle .
Ou il arriva, pâle et défait.
Surpris au bureau par Maurizio au moment où il raccrochait, il dut annuler en urgence la soirée promise à sa concubine pour accepter l’invitation de son ami à un prétendu petit diner transformé en piège classique des potes tapis dans l’ombre qui hurlent à l’arrivée du héros.
Le héros faisait pâle figure.
Il me fallut peu de temps pour comprendre..
Les invités nombreux, sa mère inquiète, le crurent souffrant..
Je le vis déchiré..
Ayant anticipé un dîner d’amoureux avec sa blonde, il se retrouvait piégé dans cette foule effervescente, exaltée, qui criait son amitié, son affection et sa joie de nous voir de nouveau réunis..
Je ne sais qui m’inspira la plus profonde pitié, lui ou moi.
Un désespoir épais, dense me dessécha le cœur, barrant la route à l’oxygène que j’essayais d’inhaler..
Il fallut néanmoins jouer à épouse amoureuse et aveugle, à l’hôtesse chaleureuse et zélée, attentive à chacun, recueillant compliments et vœux de bonheur d’un sourire affectueux, trinquant avec Belle-Maman qui venait d’inviter Chantal B à goûter son exquis couscous..
Le champagne moussait dans les coupes, quelques petits fours finissaient écrasés sous la table, canapés et pyramides de saumon clair, bouquets de fruits colorés, crudités et crevettes géantes cohabitaient dans une incandescente tentation qui chatouillait les papilles gourmandes des invités..
Étreintes, baisers, accolades, se fixaient sur des photos au milieu de vases dont le contenu liquide avait été assorti aux couleurs des bouquets qu’ils accueillaient..
Paul m’enlaça pour remercier ses amis, scénarisant les retrouvailles du couple réconcilié, petites filles devant, intimidées mais ravies, levant sa coupe au bonheur universel et à l’amitié franco-espagnole scellée par l’achat du TGV français d’Alsthom..
Sa main brûlait mon épaule..
Il avait retrouvé des couleurs et je pensais à elle, exhibant ses affriolants dessous au clébard qu’il lui avait offert.
Il ressortit tard ce soir là, je dormais à son retour, il me réveilla pour me murmurer qu’il avait envie d’un troisième enfant.
Je répondis que j’avais envie d’un premier divorce..
Il voulait gagner ses galons de père de famille en fêtant l’arrivée d’un petit garçon, qui scellerait enfin son statut toujours hybride..
Sa mère avait parlé..
Il répliqua qu’il ne divorcerait jamais..
Ces contradictions me disloquaient les entrailles..
Et le manque de Jacques me carbonisait le cœur..
La douleur et les larmes ébarbèrent finalement la vertueuse promesse faite à Lena.
Femme parjure, je signai un pacte avec le diable, entre devoir et droit, entre agonie et souffle de vie, entre mensonge et vérité, entre chasteté et luxure..
Ma peau déshydratée, désamourée, gémissait de soif..
Papa était fissuré de chagrin, mesurant l’incompatibilité entre le bonheur de sa fille et celui de ses petits-enfants..
Et puis un matin, la lumière entra à flots, m’aveuglant d’un éclat inattendu..
Un messager invisible me souffla à l’oreille..
La jeunesse est une maladie qui se défend grâce à un performant système immunitaire..
Les accidents l’écornent, la molestent, l’assassinent quelquefois. Mais elle est souvent dotée d’une force et d’une souplesse qui la redressent quand elle vacille au bord de l’abîme, gauchie par la détresse et l’incertitude..
Je décrochai le téléphone..
Pour appeler qui?
Ho!! Amis!!
Je n’ai pas pour habitude de cacher mes rires ni mes larmes.
Ni mes petits arrangements avec l’ordre établi, bricolages parfois fragiles ou éphémères censés faire patienter jusqu’à la réparation ..
J’envisage donc sérieusement un nouveau rendez-vous que vous m’accorderez avec la fidélité qui vous caractérise et m’aide à propulser une machine parfois rétive.
Alors on dit demain ?
Même lieu ?
Même heure ?
Que cette journée qui voit l’Amérique tanguer nous rappelle que le monde est une poudrière même si l’ennemi de ces derniers mois s’est plus attaqué à notre système immunitaire qu’à notre système politique..
Je vous embrasse
© Michèle Chabelski
Comment se fait-il qu’on trouve ici le même texte répété au moins 3 fois?
On dirait un sacré désordre.