Face à la menace turque, la Grèce a conclu un contrat de “1,8 milliard de dollars” avec Israël, qui formera notamment les pilotes de son armée de l’air !
Alors que la menace turque reste très présente en Méditerranée orientale (région riche en gaz, très disputée), la Grèce emploie les grands moyens.
Athènes a conclu avec Israël un accord de défense prévoyant notamment la création d’une école de pilotage pour l’armée de l’air grecque, a annoncé mardi le ministère de la Défense. L’accord entre les deux gouvernements s’étend sur 20 ans et s’élève à “environ 1,8 milliard de dollars”. Il prévoit la création et l’exploitation d’une école de pilotage pour l’armée de l’air hellénique par la société israélienne Elbit Systems.
Il comprend également l’acquisition de dix avions d’entraînement M-346, produits par l’italien Leonardo Spa et équipés par Elbit, la maintenance des avions d’entraînement T-6 grecs, la fourniture de simulateurs et la formation, précise le ministère dans un communiqué. Pour le ministre israélien de la Défense Benny Gantz, cité dans le communiqué, “il s’agit d’un partenariat à long terme qui servira les intérêts d’Israël et de la Grèce, créera des centaines d’emplois dans les deux pays et favorisera la stabilité en Méditerranée”.
Les relations entre Athènes et Ankara sont à couteaux tirés, les deux pays multipliant ces derniers mois les déclarations martiales et les manoeuvres militaires. Au coeur du problème, la revendication par la Turquie de son droit d’exploiter des gisements d’hydrocarbures dans une zone maritime qu’Athènes estime relever de sa souveraineté. Ces tensions ont conduit Athènes à chercher à nouer de nouveaux partenariats et multiplier les projets d’achats d’armements.
La Grèce a ainsi conclu en novembre avec les Emirats arabes unis un partenariat stratégique prévoyant notamment une clause d’assistance mutuelle. Abou Dhabi avait notamment déjà déployé en août en Crète 4 avions F-16 pour marquer son soutien face à Ankara. Le Parlement grec a également approuvé mi-décembre l’acquisition de 18 avions de combat Rafale auprès de la France, avec qui la Grèce doit également signer un accord de défense.
Athènes envisage également d’acquérir 20 avions furtifs F-35 auprès des Etats-Unis, a relaté la presse grecque après une visite du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo fin septembre. Washington avait exclu du programme F-35 la Turquie, qui prévoyait d’en acquérir 100 exemplaires, en réaction à l’achat par Ankara de systèmes anti-aériens russes S400.
Source: Capital. 5 janvier 2021
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