Dans ces quelques heures qui nous séparent de la fin de l’année, je souhaiterais l’achever par un petit mot de vérité. Pendant des mois, nous avons été manipulé sur le thème, “2020, pire année de l’histoire“, comme l’a certifié le magazine américain Time.
En effet, à l’image de ce slogan, nous avons subi tous les mensonges possibles. Il a été question de “guerre”, d’annonces apocalyptiques de 600 000 morts en quelques semaines, puis 400 000 morts, supposés inévitables, quoi que l’on fasse.
Pire année de l’histoire? Il y a eu pourtant les années 1914-1918 qui ont fait 15 millions de morts, les génocides staliniens des années 1930, les persécutions nazies, les années 1939-1945 avec leurs 100 millions de morts, en incluant l’holocauste hitlérien des Juifs d’Europe, le grand bond en avant de Mao, ses 80 millions de morts, les souffrances de la guerre d’Algérie, de la guerre du Vietnam, le génocide cambodgien, les atrocités du conflit yougoslave et du Rwanda dans les années 1990, plus récemment l’apocalypse du Yémen, dont personne ne parle, ou l’extermination des chrétiens d’Orient par les djihadistes, dans la complicité passive du monde occidental et tous les massacres ethniques qui ravagent l’Afrique.
Et puis, pour s’en tenir aux seules épidémies, la grippe espagnole dans les années 1920, autant de mort que la Grande Guerre, les grippes dites “asiatiques” de 1959 et 1968, dont personne ne s’est rendu compte à l’époque, ou enfin l’épidémie de SIDA, de 1980 à nos jours, qui a fait des dizaines de millions de morts, mais dont, étrangement, plus personne ne parle.
Oui, cette année, j’ai souffert dans mon âme et dans ma chair, de brimades odieusement inutiles, ressenties comme une violation de ma liberté et de ma dignité d’homme libre, les interdictions de marcher en forêt, dans la montagne ou au bord de la mer, et encore d’entrer dans une librairie pour acheter des livres.
Cela, je ne le pardonnerai jamais. J’ai aussi pris la mesure de la puissance du conformisme bêlant dans une société médiatique, de l’obséquiosité, cette affreuse maladie mentale, du mimétisme de la peur et de la fragilité de la démocratie et de la liberté qui ne tiennent qu’à un cheveu.
Affirmer que 2020 fut la pire année de l’histoire est le signe d’un triple triomphe planétaire : celui de la lâcheté, celui du mensonge et celui de la bêtise.
© Maxime Tandonnet
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