Il est à l’origine du plus grand scandale d’espionnage aux Etats-Unis: Jonathan Pollard, l’espion du Mossad, est rentré au pays.
“Vous êtes chez vous”, a lancé Benjamin Netanyahu à Jonathan Pollard et sa femme, à peine descendus de l’avion, juste avant que l’espion enfin libéré retire son masque de protection et s’agenouille pour embrasser le sol israélien, et que le Premier ministre lui remette une carte d’identité israélienne.
Pollard a déclaré que sa femme et lui étaient “ravis d’être enfin à la maison après 35 ans » et a remercié la population et le Premier ministre d’Israël de les avoir ramenés au pays : “Nous espérons devenir des citoyens productifs aussi rapidement que possible et poursuivre nos vies ici”, a-t-il ajouté.
Ancien analyste de la marine, il avait livré à l’État hébreu dans les années 1980 des milliers de documents classés secret-défense et fut emprisonné aux États-Unis en 1985 pour espionnage.
Il l’a purgée, cette peine de 30 ans, a respecté l’interdiction de quitter le territoire américain pendant cinq ans, a porté un bracelet électronique et a respecté le couvre-feu imposé. Le voilà atterrissant en Israël à l’âge de 66 ans, les conditions qui lui avaient été imposées ayant été levées, et reçu tel un héros.
De Haaretz au Jerusalem Post en passant par Israel Hayom, il fait la Une, et c’est Benjamin Netanyahu en personne, très engagé dans la libération de son héros, qui lui a ouvert les bras.
Pour info, des documents de la CIA attesteraient que notre homme aurait aidé Israël à bombarder en 1985 le quartier général de l’OLP alors exilée en Tunisie, puis à en assassiner le numéro deux, toujours à Tunis.
Après les flonflons il va peut-être falloir rappeler que:
Pollard fut « sélectionné » pour espionner son pays (les USA) au service d’Israël par certains dirigeants israéliens au mépris d’une loi d’airain du Mossad : on n’utilise jamais, au grand jamais, des Juifs contre leur pays d’origine.
Ceci pour éviter d’attiser l’antisémitisme dans ce pays et pour ne pas prêter le flanc aux polémiques du genre « double allégeance ».
In fine Israël, pour conserver un minimum de crédibilité auprès des USA, fut obligée de trahir Pollard. En effet, l’ambassade d’Israël aux USA l’a rendu à la CIA pieds et poings liés ou presque.
Pollard était un idéaliste naïf (pour ne pas dire autre chose), exploité de manière cynique et irresponsable par le Mossad, et il a payé le prix.
Il a également reçu des dizaines de milliers de dollars contre ses informations .