Faut l’avouer d’emblée : on n’a pas envie de finir le livre. A peine une centaine de pages qu’on peut avaler d’une traite. Eh bien ! Non ! On veut le garder. Le déguster ! C’est une sorte de journal intime, une ode à l’ouverture des esprits et des corps – dans tous les sens ! -, un récit écrit pour ceux qui revendiquent une sexualité libérée, sans tabou ni compromission.
Grand passionné de bateau et de grand air, accompagné d’un photographe, Eric, le narrateur, Eric, nous raconte ses escales ou ses lieux de prédilection. Attention ! Toujours accompagné d’une nouvelle femme ! Soit pour aller chez une amie, pour un week-end, ou sur la plage,ou dans un club échangiste, ou de lesbiennes, en fonction de son humeur. Donc, ses relations amoureuses sont multiples. Ou les trouvent-ils ? Sur Meetic ou tout simplement, il les drague. N’importe où, à tout moment. La nudité des femmes le fascine. Il aime les mater surtout quand elles bronzent, pour “se rincer l’œil”, et surtout sentir monter cette sève du désir qui l’ensorcelle.
C’est tellement fort qu’on s’y perd avec ce défilé de femmes. Elles s’appellent Gala, belle et menue, qui n’a pas sa langue dans sa poche, Valérie, qui vivait avec lui, Carolina, artiste mignonne et rigolote, qui aime le soleil et la chaleur, Elsa, 20 ans, voix grave, sensuelle, petite, jolie et souriante, fille de Carolina qui accepte de poser nue pour la photo, et qui se sent vite à l’aise dans sa nudité . En la voyant, il explose : son “ cul est un chef-d’œuvre , comme son allure, ses mains, ses jambes, tout est perfection”.
J’oublie : il y a aussi, Clotilde, rencontrée au Flore, par l’intermédiaire d’un ami, à qui il dit “Clotilde, fais attention, je pourrais tomber amoureux” et qui répond comme une flèche “Trop tard le mal est fait depuis longtemps”.
Bref, vous l’avez compris, Eric aime la vie libertine, On se régale en le dégustant.
Dans chacun des chapitres, il y en a 35 de deux pages chacun, il se passe toujours quelque chose d’imprévu. ou d’imprévisible. On découvre la fougue du narrateur, ses fêlures, son charme au parfum scandaleux. Son érotisme parcourt inlassablement la narration. Sublimé intimement par les photographies d’Alain Zimeray. A tel point qu’on se demande si cette osmose entre les deux n’en fait pas un seul et même homme. Une sorte de confusion d’identité.Et d’auteur.
Ce livre de petits textes évocateurs de moments de la vie, nous procure de minuscules plaisirs. Et fait penser au livre de Philippe Delerm, “La première gorgée de bière, ou les plaisirs minuscules”. Ce petit livre nous offre des plaisirs sur des détails infimes, sur de petites choses discrètes, ressenties, et qui font finalement le sel de la vie. D’où la difficulté de quitter ce livre – de Karl Mayer et d’Alain Zimeray s’ils sont vraiment 2 , – intitulé tout simplement “Le souvenir de mes amours en mon cœur restera toujours” (Editions Kiwi)..…..
Alain Chouffan
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