“Il allait y avoir une tempête, un genre de maelström qui bousculerait l’ordre du monde, les replis du siècle. Le fondamentalisme islamique transformait lentement l’Occident, s’infiltrait par les banlieues, investissait les terres oubliées des républiques, labourait les terrains iniques, ceux des barres d’habitats sociaux édifiées à la hâte, ceux du chômage massif et des carrés maudits abandonnés aux trafiquants de tout poil. Les imams venaient recruter leurs combattants autour des bacs à sable, des playgrounds improvisés, des terrains de foot de fortune… Cette idéologie se partageait en deux flots, l’un rampant, puissant par le nombre et l’imposition graduelle des préceptes de l’islam au sein de terreaux gagnés sur la laïcité où même les plus occidentalisés des musulmans, les plus républicains des imams, les plus émancipées des femmes, devaient baisser la tête devant l’intimidation permanente et revenir pas à pas, lentement mais sûrement, à des pratiques archaïques, à des retours obscurantistes. L’autre flot était bouillant, exprimait sa violence par la menace et l’attentat, prenait ses racines dans quelques états dictatoriaux d’où affluaient idéologies et capitaux alimentant les plus spectaculaires des actions à jeter à la face du monde occidental impie”.
Pour info, dans “La croisade des chiens de guerre”, de Pierre Duriot, publié en 2014, Brian Thomas, meurtri par la vie, mène une existence hors du temps et du monde, fait mentir, presque à son insu, le film de l’Histoire. En déclenchant des battements d’ailes de papillons, il provoque des cyclones à l’autre bout du monde, engendre un univers officieux, au bord du réel, reflet des épopées imaginaires peuplant l’agitation perpétuelle de l’auteur.
Editions L’Harmattan
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