Voilà deux mots qui semblent n’avoir rien de commun.
Pourtant, tous les dictionnaires les donnent pour synonymes.
Aussi, je me demande si ce que nous subissons est un changement de société ou une évolution de la vie.
Ma curiosité me pousse a réaliser que cheminement passe aussi pour un synonyme!
Je décide de les étudier, un à un.
Amélioration. Si ce mot est un synonyme, je ne sens pas vraiment que nos conditions de concubinage avec le Covid, plus communément appelé confinement, marque la moindre amélioration.
Je ne m’étalerais pas sur avancement, donné également sur cette liste, mais dont nous ne voyons pas l’ombre.
A moins de le réaliser à l’envers.
Mais ce serait reculer. Et la notion de synonyme disparaît.
Croissance sera réservé pour le jour, ou plutôt que d’enfermer une population, innocente et victime, on lui an’oncera, que si le danger se croise lors du moindre déplacement, il y a néanmoins des moyens de l’éviter, de s’en préserver.
Alors croissance verrait son nom grossir et améliorer la vie de gens qui ne demandent qu’à y contribuer.
Accorder aux mots développement, glissement, mouvement, processus, progression et tendance le statut de synonymes me laisse pensif.
Celui qui me semble véritablement résumer la situation c’est bien
Transformation.
Entres nous , on peut toujours penser qu’on évolue, quand, arrivant de Tunisie, nous fêtions nos grands événements dans nos appartements!
Aussi exigus étaient-ils!
Souvent avec la complicité des voisins, on sortait nos maigres meubles et nos lits dans les couloirs. Sur le palier.
On se retrouvait, autant que l’appartement pouvait supporter.
Les convives savaient qu’ils venaient pour un moment.
Le temps d’avaler l’assiette, pompeusement baptisée « Assiette anglaise »:
Une tranche de saucisson
Une de MININA. Une brick
Quelques fèves et une salade de carottes et navets au vinaigre.
Puis il fallait laisser la place.
Les chanceux avaient droit au poisson malin, D’autres à l’akoud, avant la « Vache folle. »
Et le clou « la Pkaila »
Soudain, la famille… Cohen, heu… restons dans l’anonymat, loue une salle dans Paris.
Un traiteur va tout préparer.
La famille Levy doit mieux faire.
Leur salle est plus grande, en plus du traiteur, ils ont fait venir un orchestre.
Le suivant loue une salle, un traiteur, des orchestres, une Rolls pour la mariée…
Et ce glissement dont je parlais plus haut va plus loin.
On en arrive, après des étapes intermédiaires, à organiser:
Un premier repas de présentation des familles.
Puis un repas de Henné, qui très vite va nécessiter traiteur et orchestre.
On se limite. Ne pas dépasser… 200 convives.
Le mariage a nécessité des mois de recherche d’une salle qui contiendrait 600 invités.
Un orchestre moderne.
Parfois un orchestre oriental pour les aînés.
Je passerai sous silence certaines étapes de cette évolution.
Et c’est le Covid qui va nous enseigner un mot qui ne sera jamais synonyme des premiers: Retenue.
Mais qui prend toute sa signification depuis près d’un an.
Des mariages se sont tenus. Avec moins de monde que prévu.
La fête a quand même eu lieu.
Elle n’en était pas moins joyeuse.
Mais cette épidémie, avec tous les déboires qu’elle a entraînés, a fait apparaître une certaine fragilité.
C’est sans doute, par son biais, que les prochaines fêtes seront plus modestes et les hommes feront preuve de retenue.
Évolution ou changement?
Plutôt Transformation!
© René Seror
Poster un Commentaire