Hier, un nouveau sommet du ridicule a été atteint par la France d’en haut, politico-médiatique. L’occupant de l’Elysée a été dépisté positif au covid 19. Et soudain, la terre a tremblé, l’univers s’est embrasé. « Le sommet de l’Etat secoué » titrait le Monde. « Un homme tousse et soudain, tout se fige ». Les radio-télévision, de A à Z, se contorsionnaient sur l’événement. Les médecins-pitres qui depuis 9 mois règnent en maîtres sur les médias se déchaînaient.
Tout n’était plus qu’hystérie et sensationnel autour de l’événement. « Le président a été exemplaire » pérorait un médico-haut fonctionnaire. Est-ce rôle d’un haut fonctionnaire – neutre en principe dans l’exercice de son métier – de lécher les bottes de l’Elysée à la télévision?
Quelques commentaires négatifs se glissaient timidement au milieu des échos d’émerveillement angoissé: quoi? la France est confinée, astreinte à couvre-feu, les repas à plus de six personnes officiellement maudits, et pendant ce temps-là, les politiciens qui nous font la leçon se gavent jusqu’à minuit, sans masques et se contaminent dans les salons de l’Elysée? « Faites ce que je dis mais ne dites pas ce que je fais ».
Cahuzac, Thevenou, Benalla. Tout cela est pourtant dans l’ordre des choses d’un régime fondé sur le mépris des sans dents et autres Gaulois réfractaires. L’embrasement de la journée d’hier n’est qu’un signe supplémentaire de la bêtise ambiante. M. le président a toussé. Il été dépisté positif, comme 2 ou 3 millions de Français (sans compter les millions qui l’ont eu sans le savoir) et des centaines de millions d’hommes sur la planète.
A la quarantaine, le risque est inexistant. La France d’en haut tremble pour un vulgaire non événement. Qu’un tel non événement déclenche une telle hystérie fait réfléchir: dans quel état serions-nous nous si les armées du Kronprinz, ou les Panzer-divisions de Rommel et Guderian menaçaient de déferler sur le pays? Qu’un tel non événement déclenche une telle hystérie est un signe patent de stupidité. Des millions de personnes sont victimes de la guerre au Yémen, au Tigrée, 400 lycéens ont été enlevés par les islamistes de Boko Aram au Nigéria, l’écrasement du Haut Karabakh et l’anéantissement de populations Arméniennes par les milices turques, et partout dans le monde des chrétiens sont victimes d’un impitoyable génocide.
Tout cela ne compte pas. En France, l’éblouissement institutionnalisé autour d’un gourou national absorbe l’énergie et l’attention politico-médiatique. Le grand spectacle continue. Plus rien d’autre ne compte. M. le président a toussé. Tout cela est bien ridicule.
© Maxime Tandonnet
Haut fonctionnaire français, ancien conseiller à la Présidence de la République sur les questions relatives à l’immigration, l’intégration des populations d’origine étrangère, ainsi que les sujets relatifs au ministère de l’Intérieur, Maxime Tandonnet, contributeur régulier du FigaroVox, a notamment publié André Tardieu. L’incompris (Perrin, 2019).
N’est-ce pas 365 ans par jour (je vous fais grâce des années bisextiles) que les médias français atteignent le nec plus ultra du ridicule ? Pour ma part cela fait longtemps que je les ignore.