Bret Weinstein et la gauche « woke ». Suite

Brett Weinstein
La théorie du « white privilege » particulièrement appréciée au sein de la « gauche woke »
Josep LAGO / AFP

« Se soumettre ou être détruit » : le témoignage d’un chercheur américain victime du mouvement woke à l’université d’Evergreen

Professeur de biologie dans la très progressiste université d’Evergreen aux États Unis, Bret Weinstein a démissionné avec fracas en 2017 après que ses relations avec les étudiants et l’administration se sont dégradées. Son tort ? S’être opposé à l’organisation d’une journée « anti-Blancs ». Dans une interview au Figaro il analyse le pouvoir de cette nouvelle gauche identitaire.

Victime du politiquement correct américain: En 2017, le professeur Bret Weinstein, un chercheur de gauche, avait dû démissionner de l’université d’Evergreen (État de Washington) après s’être opposé à une journée « anti-Blancs ». Il n’avait été soutenu que par des médias marqués à droite. 

Dans un long entretien au Figaro ce vendredi 18 décembre, le premier accordé à la presse française, il revient sur ce courant intellectuel, qu’on qualifie de « woke », et le danger qu’il représente pour les démocraties occidentales.

Dans certaines universités élitistes d’Amérique du Nord, des étudiants ne toléreraient plus le débat et les remises en cause. Toute pensée alternative à « l’intersectionnalité » serait considérée comme déviante et les réfractaires incités à reconnaître publiquement leurs fautes. Une dérive totalitaire pour Bret Weinstein qui raconte que « les gens ne prennent pas ces mouvements au sérieux parce qu’ils sont ridicules ». Et d’ajouter, « mais quand ils s’y retrouvent confrontés, ils n’ont plus qu’un choix : soit se soumettre, soit être détruits ».

Pour le professeur, ce mouvement serait même « une dictature en cours de formation » car les réfractaires à ces nouveaux mouvements qui entendent régir au millimètre les interactions sociales seraient menacés « sur leur emploi, leur réputation, leur sécurité… Ils ont donc tendance à plier, et à laisser la société vulnérable ».

BIDEN, ALLIÉ DES WOKE

Bret Weinstein dénonce ce courant de pensée et y oppose l’horizon égalitaire occidental « qui essaie de réduire l’impact de l’identité en favorisant la collaboration au-delà des lignes identitaires, à travers la citoyenneté et le mérite ». Il explique craindre que la racialisation du débat public qu’il estime insufflée par cette nouvelle gauche pourrait « mener le nationalisme blanc des marges vers le mainstream » et même « réveiller l’antisémitisme ».

Le chercheur n’accorde pas à Joe Biden et à l’establishment démocrate assez de courage pour combattre cette nouvelle gauche, et il les accuse de l’avoir encouragée : « la direction démocrate aura du mal à contrôler ce tigre qu’elle a lancé dans l’arène. Elle s’alliera cyniquement avec lui, mais n’aura pas le dessus ».

Source: Marianne. 18 décembre 2020

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*