Après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, le Maroc s’apprête à renouer des liens diplomatiques avec Israël, trop heureux de forger de nouvelles alliances stratégiques qui sont autant de débouchés économiques.
La différence entre le Maroc et les autres pays arabes concernés est que ses relations avec Israël n’ont jamais été interrompues. Tout juste ont-elles été suspendues et gelées pendant des décennies : seuls les Bureaux de liaison à Tel Aviv et à Rabat avaient été fermés en 2002 suite aux incidents sur l’Esplanade de la Mosquée El Aksa de Jérusalem.
Cette amitié est donc sur le point de reprendre son cours normal.
Tout porte à croire que la liste des pays musulmans qui se rapprocheront d’Israël s’allongera dans les prochains mois, la grande bascule devant être l’officialisation d’un rapprochement israélo-saoudien déjà bien engagé. Paradoxalement, les plus intransigeants ennemis de l’État hébreu sont les pays non arabes : l’Iran et la Turquie s’érigent en défenseurs invétérés du peuple palestinien. Mais personne n’est dupe : la cause palestinienne n’a jamais été qu’un prétexte, hier comme aujourd’hui. Si les Palestiniens n’ont pas d’État, alors qu’ils furent à au moins deux occasions très proches de l’obtenir sur la quasi-totalité des territoires occupés par Israël, c’est en raison du maximalisme de ses dirigeants qui a fini pas lasser jusqu’à leurs plus fervents supporters. La duplicité a donc ses limites : on ne peut éternellement louer officiellement le concept de « deux États pour deux peuples », et éduquer son peuple dans la haine et l’idée qu’une Palestine se construira sur les cendres de son voisin. Les 35 siècles de relations entre les Juifs et cette terre, tout comme le rapport de forces de plus en plus favorable à Israël, ont fait le reste.
C’est pourquoi nous le martelions déjà lors des Accords d’Abraham : le rapprochement d’Israël avec des pays arabes stratégiques est une chance pour le peuple palestinien. Si ses dirigeants ne le comprennent pas, espérons que ses citoyens (mais ont-ils droit à la parole ?) en saisiront l’opportunité historique.
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