Karin Albou. En attendant le Verdict

En ce moment au Tribunal de Paris, parallèlement à la phase finale du procès des attentats de Janvier 2015, se déroule le procès dit « des écoutes » de Nicolas Sarkozy. Au même étage, au même niveau, les files d’attentes se mêlent, les salles d’audience se ressemblent, les photographes et les journalistes se bousculent si bien que, étourdi par cette grande effervescence, on ne sait plus qui vient et pour quelles raisons.

C’est un peu comme si on assistait à la collision de trois ères présidentielles de cet étrange début de XXIème siècle : celle de Sarkozy, marquée par « les affaires »,  ce Président qui avait en commun avec les accusés des attentats d’utiliser ce type de téléphones  qu’affectionnent délinquants et trafiquants, celle de Hollande minée par les attentats terroristes. Et, celle du Président Macron, caractérisée par la philosophie du « En même temps ».

Car, à l’issue des trois mois de débats c’est bien ce « En même temps macronien » qui revient comme une ritournelle dans notre conscience, semblant symboliser la nature même de ce procès historique : les accusés semblent en même temps coupables et en même temps innocents. Ils semblent mentir et dire en même temps la vérité. Après avoir assisté aux débats, aux plaidoiries des parties civiles, aux réquisitoires  et maintenant aux plaidoiries de la défense, on ne sait toujours pas : on croit savoir et en même temps on ne sait rien. Comme si, pris dans les affres des antinomies de la Raison, notre cerveau était incapable d’opérer une synthèse cohérente.

Est-ce le signe de notre époque ? L’impossibilité de trancher, de choisir un bord, de naviguer un coup à droite et un coup à gauche, pour reprendre une image de Me Coutant-Peyre qui comparait ce procès à un cargo dans lequel nous étions tous embarqués, serait-ce le symptôme d’une époque minée par les incertitudes et les approximations, le brouillage des frontières ?

Tout d’abord, dans un procès d’associations de malfaiteurs terroristes, on aurait pu s’attendre à ce que les avocats de la défense développent une défense de rupture (répondre non pas sur le terrain juridique mais politique). Au contraire, dès le mois de Septembre, aucune revendication politique ne se fit entendre de la part des accusés et de leurs avocats. Tous adoptent plus ou moins la même stratégie de défense – Nous sommes en face de délinquants et non d’idéologues ou de combattants- brandissent les mêmes arguments lors de leur plaidoirie : la téléphonie basée en partie sur des  bornages et non des écoutes n’est pas une preuve. Il n’y a pas de preuves formelles de la radicalisation religieuse des accusés. De la proximité (avec Coulibaly ou les frères Kouachi), on ne peut pas déduire la complicité. On ne peut pas se baser sur des suppositions.

Lorsque l’avocat du tortionnaire de Ilan Halimi se retrouve du côté des victimes

Le seul avocat à faire une défense de rupture, à évoquer la guerre en Syrie, les attentats comme réponse selon lui d’un état à autre état (L’EI contre l’état français) dans une logique de guerre,  appartient aux parties civiles et représente le salarié de la station service braquée par les frère Kouachi lors de leur fuite, et c’est Maître Ludot, l’avocat de Youssouf Fofana …  Signe encore une fois de notre époque et de son brouillage ?… Comment l’avocat du tortionnaire de Ilan Halimi peut-il se retrouver du côté des victimes ?

Des zones d’ombres abyssales

Ce qui est certain – et cela rejoint peut-être l’ère Sarkozyste marquée par « les affaires »- c’est qu’il reste des zones d’ombres abyssales dans ce procès, des « trous dans la raquette » qualifiés de « trous noirs » par la défense : « Pouvons-nous nous satisfaire d’avoir un défilé de policiers à votre barre  qui vous disent que nous n’avons que des hypothèses ? » clame Maître Daphnée Pugliesi au Parquet vendredi  11 Décembre lors de sa plaidoirie.

Ce volet lillois de l’affaire, cet « énorme loupé » qui reste au travers de la gorge

Il est vrai que le volet lillois de l’affaire reste quand même au travers de la gorge. Pour rappel : dès le 14 Janvier 2015, soit cinq jours après les attentats, on savait déjà d’où provenaient les armes qui ont servi à Amédy Coulibaly pour l’Hyper-Cacher, car on y a retrouvé une trace ADN, celle de Claude Hermant, armurier d’extrême droite, trafiquant d’armes, et indicateur de police. Cette filière lilloise était connue des services de la gendarmerie lilloise et pourtant rien n’a été fait. Dès lors, démontre Maître Daphnée Pugliesi, le dossier lillois a été disjoint du dossier des attentats à Paris car « Il y a quatre millions de personnes qui manifestent dans la rue pour crier au massacre : on n’a pas envie de dire que ces armes elles viennent des indics qui bossaient pour la gendarmerie et pour les douanes ! C’est pas un flic qui est mouillé c’est toute l’institution qui est mouillée !« 

Sur 470 armes qu’a vendues Hermant, 43 ont été découvertes chez Coulibaly. Hermant a témoigné que son travail d’indicateur consistait à « injecter » ses armes démilitarisées pour pouvoir coincer leurs acheteurs et utilisateurs (qui les remilitarisaient). Lorsqu’il a vendu ces armes à Samir Ladjali (relié aux accusés Farès, Makhlouk et Ramdani, un proche de Coulibaly) il a fait un rapport aux services de police (via un mail au nom de Sarkozette, ça ne s’invente pas …) qui n’auraient pas réagi. Il caractérise cet épisode comme « un énorme loupé« . L’enquête a aussi prouvé que c’est lui qui remilitarisait les armes et les vendait pour son compte personnel en grande quantité.

Dans ce dossier disjoint, Hermant a été condamné à une peine légère, Ladjali (à qui il a vendu des armes) a été relaxé du chef de « remise des armes » : « Il les a eu à un moment donné. Mais on ne peut pas prouver qu’il les a remises à quiconque. A quiconque !!! » explique avec véhémence Maître Saint Palais pour déconstruire la thèse de l’accusation ( Ces armes sont remises via Farès à Makhlouh et Ramdani qui voyagent plusieurs fois à  Lille.)  « Pourquoi Ladjali n’est pas parmi les accusés ? » s’étonne t-il. Pourquoi l’officier traitant de Hermant, informé par ce dernier de la vente d’armes remilitarisées, n’a-t-il pas informé ses supérieurs ? Un douanier, apparemment corrompu, trempe aussi dans l’affaire et aurait acheté des armes de Hermant pour un « contact parisien ». Les armes de Coulibaly seraient-elles passées par le douanier plutôt que par Ladjalli, avance la défense ? Il y a une opacité des services de renseignements et de gendarmerie dont les représentants témoignent derrière un floutage protecteur. « On est au hammam« , ironise Me Coutant Peyre, ou « dans un vieux film soviétique ».

Il y a aussi des pièces manquantes à ce dossier

Il y a aussi des pièces manquantes à ce dossier qui font que certaines questions de fond ne sont pas résolues : Qui est le donneur d’ordres de Coulibaly ? Laurence Cechman, avocate de la partie civile,  avait déclaré à la Cour : « Coulibaly reçoit des mails et en écrit. S’il y a un donneur d’ordre, il  y a donc un référent. Coulibaly envoie à ce référent ce message : j’ai un AKA47, et il énumère toutes les armes qu’il a. »

Et bien des inconnues… Bien des « questions » en suspens…

Et à qui appartient l’ADN inconnu M14 retrouvé sur une arme, sur le drapeau de l’Etat Islamique dans l’appartement conspiratif de Gentilly de Amédy Coulibaly et qui laisse supposer qu’il y aurait une autre personne fortement impliquée mais non identifiée  qui ne serait pas dans le box ? Et les traces papillaires inconnues trouvées chez Belhoucine qu’on retrouve aussi sur un autocollant.  Qui est le correspondant de « la boite mail morte »  avec qui Coulibaly a un ultime échange  en fin d’après midi le 08 janvier, entre l’assassinat de Montrouge et l’hyper-Cacher. D’après les avocats, il utilise une adresse basée aux USA mais il est fort possible que l’interlocuteur se trouve en Syrie.

Pourquoi Coulibaly n’a-t-il pas (fort heureusement) utilisé à l’Hyper-Cacher les explosifs qui aurait fait sauter tout le bâtiment ? Parce qu’il ne savait pas s’en servir ? Un connaisseur en explosifs était-il donc prévu ? S’il était ainsi surarmé, c’est bien que d’autres personnes devaient l’assister. Quels sont les deux ou trois autres vraisemblablement prévus pour assister Coulibaly à l’Hyper-Cacher ? Ces fameux « zigotos » dont il parle dans un mail ? Sont-ils parmi les accusés ? Ou bien y avait-il d’autres attentats prévus en parallèle (comme dans la configuration récente de Nice et Avignon ou des attentats du 13 Novembre). Et qui a filmé et monté la vidéo de revendication de Coulibaly ? Sa femme Hayat Boumédienne et les frères Belhoucine étaient déjà partis en Syrie, les Frères Kouachi étaient morts pendant l’assaut de l’imprimerie de Dammartin-en-Goëlle. Cette vidéo a été montée entre le 9 et le 10 Janvier car les images de l’attaque de l’Hyper-Cacher y sont insérées. Elle est diffusée le 10 Janvier au soir sur les forums djihadistes. Pourquoi les Frères Kouachi ont-ils choisi cette imprimerie de Dammartin-en-Goëlle pour se réfugier et en finir. Avaient-ils prévu de fuir ? Peter Chérif devait-il venir les chercher et les aider à rejoindre la Syrie ?

Pourquoi Pourquoi Pourquoi

Pourquoi le joggeur Romain D, ce jeune homme  blessé par l’une des armes de Coulibaly, a t-il été visé le 08 Janvier au soir ? Et par qui ? Le mobile est toujours inconnu et absolument incompréhensible. L’explication selon laquelle l’auteur aurait essayé une arme semble incongrue : on peut essayer une arme dans un endroit plus discret que la coulée verte … dans une forêt, sur un arbre. Pourquoi risquer de se faire prendre ? Peut-être n’était-ce pas l’arme mais l’homme qu’on devait essayer, pour savoir s’il pouvait se transformer en un tueur potentiel ? Pour quoi et qui a fait exploser la  Renault Kangoo à Villejuif ? Pour finir, comment a t-il pu y avoir une coordination entre un membre de DAECH (Coulibaly) et des membres de AQPA  (Les frères Kouachi), deux organisations terroristes qui sont rivales?

Un procès Fleuve sans réponses à des questions essentielles, faute à une enquête questionnable

Pendant ce procès fleuve on n’aura eu absolument aucune réponse à ces questions pourtant essentielles pour pouvoir restituer ce qui s’est passé. L’enquête est-elle partielle, pas terminée, mal menée ou bien « faite au mieux », compte tenu du peu d’éléments concrets que les enquêteurs ont pu trouver ?

Les failles de l’Etat

On aura par contre pris conscience de certaines failles sécuritaires de l’état : Par exemple le relâchement de la surveillance policière de Charlie Hebdo, pourtant menacé depuis la publication des Caricatures en 2006 et l’incendie de ses locaux en  2011. Le jour de l’attentat il n’y avait plus de voiture de police postée dans la rue. Pour toute explication, François Hollande répond à la mère de Charb : « Vous savez, il  y aurait eu une voiture de police ça n’aurait pas changé grand chose, les tueurs étaient tellement déterminés ». C’est-à-dire qu’il reconnaît lui-même la faiblesse de ses services de sécurité. Et pourquoi y a t-il eu un abandon de la surveillance de Saïd Kouachi qui avait déménagé et quitté Paris pour Reims, défaillances évoquées lundi 07 Septembre lors du procès.  Son frère Chérif, détenu, avait été libéré sous bracelet électronique. « En 2011 il part dans un camp d’entrainement au Yémen. On le savait. Il était surveillé, sur écoutes. On met fin aux écoutes en Juin 2014 faute d’éléments probants.  En 2013 le parquet demande un non lieu pour Chérif Kouachi !  Et Coulibaly n’a pas été condamné mais poursuivi pour droit commun« , s’indigne une avocate de la défense.

Quel était le projet premier de Coulibaly

Tout aussi grave, il y a cette injonction des pouvoirs publics (évoquée par deux témoins le 18 Septembre ) à ne pas interpréter les raisons de la présence de Coulibaly à Montrouge. Pour ces témoins il est évident que Coulibaly était là car il visait l’école juive dans la rue voisine. La présence de  policiers municipaux pour un accident de la route l’aurait dissuadé de commettre à ce moment-là son acte terroriste. Clarissa Jean Philippe l’a payé de sa vie. Coulibaly  s’est donc  rabattu le lendemain sur l’Hyper-Cacher car il n’avait pas réussi son premier projet : l’école juive de Montrouge.

Les témoins racontent que chaque fois qu’ils émettaient cette hypothèse ( aux policiers au maire de Montrouge), on leur disait « qu’il ne fallait  pas penser comme ça ».  Outre le temps (proche du déni) mis par l’Etat français pour reconnaître la réalité de l’antisémitisme, il y a dans ce manque de perspicacité une faute grave : La photo de Coulibaly étant dès le matin sur tous les bureaux de police, si elle avait été immédiatement diffusée et identifiée comme étant celle d’un terroriste ayant pour cible des lieux juifs, on aurait peut-être pu éviter l’attentat à l’Hyper-Cacher le lendemain. Toutes ces questions ont eu le mérite d’être posées pendant le procès et  on espère qu’elles serviront à réfléchir sur le moyen d’éviter que ce genre de situations se reproduise.

Ajouté à tout cela il reste des approximations et des manques de preuves concernant l’implication des accusés: « Ce qui est solide ou concret on ne va pas le juger ici : c’est soit trop tard comme pour Claude Hermant, soit trop tôt comme pour le cas de Peter Chérif« , regrette l’avocate de Michel Catino.

Effectivement Peter Chérif, le possible commanditaire des attentats, ayant été arrêté en 2018, l’enquête le concernant est toujours en cours et ne peut être jointe à ce procès. C’est dommage car elle aurait pu éclairer ces fameuses zones d’ombres. Peter Chérif a donc  été cité  en tant que témoin (en visioconférence depuis sa prison) mais comme il avait décidé de ne rien dire, il n’a eu à offrir à la Cour que son silence, une récitation inspirée de la Fatiha et d’une lecture à voix basse (et inaudible) du Coran. A t-il  inauguré ainsi un nouveau concept « la rupture de défense mutique » ? Car son silence est bien une forme de revendication de son idéologie. Même s’il déclare n’avoir « rien à voir avec les attentats », son refus de répondre aux questions indique précisément le contraire et qu’il ne reconnaît pas cette Cour de justice.

Même en se sentant du côté des victimes, on reste étonné de la lourdeur de la condamnation demandée à l’encontre de certains accusés par rapport à leur profil. Sans dérouler le fil de tous les accusés, le cas le plus frappant est celui de Michel Catino, un septuagénaire assez absent, qui semble à mille lieux de toute radicalisation islamiste, et que Abad, l’un des accusés, a décrit ainsi : « C’est un vieux, on dirait un SDF ». Le voir là, tout replié dans le box, avec sa dégaine et son air totalement à l’ouest, et entendre lors du réquisitoire : « 15 ans de réclusion criminelle Risque de réitération, période de sureté des deux tiers Inscription au FIJAIT » semble presque une farce. « J’ai beau me retourner et le regarder je ne vois pas un soldat du Califat ! » ironise son avocat belge. « Je crois que même sans lui les attentats ils ont lieu ! »  continue t-il lors de sa plaidoirie.

Une désagréable sensation d’opacité, mère de tous les phantasmes

En conclusion, tous ces éléments mis ensemble  (zones d’ombre, défaillances de l’état, protection d’un trafiquant d’armes indicateur de la police, non-condamnation de ses agents-traitants pourtant au courant et complices de son trafic,) amènent une désagréable sensation d’opacité et alimentent tous les phantasmes. Si l’erreur judiciaire se confirmait, nous risquerions alors d’assister à un retournement du statut de victime et de bouc émissaire. Les accusés se retrouvant les nouvelles victimes, schéma  bien connu.

Lorsque … Dreyfus est convoqué…

Ce retournement a déjà été amorcé par Maître Coutant-Peyre mardi 08 Décembre lorsqu’elle compare son client Polat à Dreyfus pour souligner qu’on serait peut-être devant une erreur judiciaire : Est-ce le signe de notre époque de comparer Dreyfus à un homme qui ne cesse de grogner dans son box des insultes du type « fils de pute ou je m’en bats les couilles » … C’est un peu triste sur ce que ça dit de ce qu’il reste comme élément à comparer à de grandes figures de l’Histoire.  Pauvre Dreyfus … Entre Polansky et Polat  il se retournerait dans sa tombe…

Mercredi 09 Décembre on a aussi eu le droit à l’ébauche d’une mini théorie du complot  par l’avocat belge de Catino car l’acheteur de la Mini Cooper que vendait Coulibaly n’est autre qu’un Grec, Tsatsis dit Tsadok, au double nom et triple passeport (européen, grec et israélien), que sa fille travaille pour le Mossad et que lui n’a pas été poursuivi par la justice française :  « Je ne veux rien insinuer mais du Mossad à l’Hyper Cacher en passant par Coulibaly … » sussure l’avocat belge de Catino.

Des plaidoiries de la défense qui en réfèrent … à Dreyfus puis au Mossad

Ces deux références à l’Histoire passée (Dreyfus) et contemporaine (Israël via le Mossad ) du peuple juif en moins de vingt quatre heures dans les plaidoiries de la défense  laissent un peu amer …  Par respect pour les victimes de l’Hyper-Cacher et pour Elsa Cayatte, seule femme tuée par les frères Kouachi, à Charlie Hebdo, on aurait aimé ne pas avoir à entendre ça.

Puis les hypothèses continuent … Maître Coutant Peyre renchérit : Si le dossier lillois a été écarté de la procédure parisienne c’est que le juge Trividic, « longtemps juge d’Instruction à la section anti-terroriste de Paris et exilé à Lille, un juge spécialisé comme lui, aurait dû intervenir avant. Il n’y a eu ni demande de Madame Poux ni de Trividic de rapatrier le dossier à Paris. Est-ce parce que Monsieur Trividic devient en 2014 membre d’honneur du centre d’analyse du terrorisme, créée par Jean-Charles Brisard ? » sous-entendant qu’il aurait ainsi protégé Brisard, taupe de la DST, même si on ne voit pas trop le rapport entre Brisard et Hermant … Ces allégations développées par Maître Coutant-Peyre paraissent un peu délirantes mais vu que dans la salle d’audience d’à côte un ancien Président de la République est accusé d’avoir promis un poste prestigieux à Monaco en échange d’informations protégées, on se dit que finalement tout est possible … Et c’est là où le bât blesse, c’est là où les hommes politiques devraient mesurer l’étendue de leur responsabilité  car à la moindre faille morale c’est désormais une possible théorie du complot qui s’engouffre.

D’un Procès l’autre: un glissement insidieux mais fatal vers quelque chose de nauséabond

Il en résulte une sorte d’écœurement devant ce qui est en train de se dessiner au terme de ce procès et peut-être même dans ce pays : un glissement insidieux, mais fatal vers quelque chose de nauséabond : Un barbouze d’extrême droite, indic pour la gendarmerie, des liens possibles entre l’extrême droite et les islamistes, des avocats complotistes, un retournement du statut de victime.

Pauvre Dreyfus, pauvres victimes. Et pauvres accusés – dont certains sont après tout peut-être coupables de moins de choses que l’on pensait au départ- mais qui n’avaient pas besoin d’endosser cette charge  supplémentaire.

Il leur reste désormais à s’exprimer lundi 13 Décembre en attendant le verdict deux jours plus tard mais, à moins d’un coup de théâtre dans ce verdict final, il semble évident que ce procès ira en appel.

Verdict 15 décembre

© Karine Albou

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Karin Albou

Karin Albou, auteur et réalisatrice, a écrit et réalisé dès 2002, à un moment où personne n’avait pressenti l’ampleur des actes antisémites qui allaient frapper la France,  » La petite Jérusalem« , qui sortira en salles en 2005 et raconte… Sarcelles. Elle a également écrit et réalisé « Le chant des mariées » qui se situe pendant l’Occupation nazie de la Tunisie. 

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