Nous sommes le 9 décembre.
La journée des jalons pour nos combats.
Cette année écoulée a laissé des traces.
Dans un sens c’est une année exceptionnelle, un grand cru, malgré le Covid.
Il en aura fallu des morts et des blessés pour qu’enfin un gouvernement s’attelle à prendre les choses comme elles devraient être.
Pourtant il reste des incertitudes, des doutes et des questions.
Déjà le Projet de Loi à venir de renforcement des principes républicains pose un certains nombres de questions. Les futurs amendements, les modifications à venir, le titre lui-même qui ne veut plus dire grand chose.
Face à ça, la levée de bouclier des porteurs de valises de l’islamisme, des relativistes en tout genre, défendant les islamistes du CCIF au nom du droit mais pas des libertés. Des droits de l’homme et non de la liberté de conscience.
On suivra de près les soubresauts de Coexister pour récupérer un discours laïque, après avoir prôné la laïcité de Baubérot, les laïcités de Baubérot.
Sans compter l’obsolescence programmée de l’Observatoire de la laïcité.
Bref l’année 2020 a posé des constats plutôt clairs. La fin de l’année et dans le sillage de la mort atroce de Samuel Paty, l’attentat bis de Charlie Hebdo….
On en revient à la base des choses et enfin le pasdamalgame a été recalé dans les discours convenus des commentateurs politiques de gauche. Recalé au profit de la raison.
Enfin, on peut nommer le mal qui nous ronge: l’islamisme. L’islam politique. L’islam qui prêche la communauté, les lois de la communauté, l’islam qui crée une nation en-dedans de la nation française.
Il s’en est fallu de peu que cet islamisme gagne la partie. Avec l’aide active de pays étrangers, des commissions européennes et même avec l’appui de démocraties occidentales vérolées par le multiculturalisme.
Redisons-le avec force, la laïcité n’a pas vocation à empêcher LE musulman d’être musulman. Elle a vocation à ce que la représentation de l’islam s’exprime dans les règles de la République.
Ces règles sont simples, enfantines même: Liberté, Égalité, Fraternité et Laïcité.
A chaque fois que le droit intervient dans le champ de la liberté, celle-ci s’amenuise.
Et c’est tout le problème de l’islamisme.
Au motif de la foi, il nous a été tendu le piège de modifier nos règles pour délimiter le champs de l’expression de cette foi, le libéraliser.
En vrac, repas confessionnel, voile, burka, burkini, islamophobie ( je le redis … qui n’est pas un délit), financement du hlel, prières de rue, ….
Le président Macron a failli céder. Mais la vague qui monte devant lui est énorme.
Depuis l’étranger d’abord, où l’ingérence dans les affaires de la France de pays étrangers, par voies diplomatiques ou non, est juste lamentable. Un shitstorm contre la France et ses intérêts par certains pays sous le régime de la charia, pour d’autres au nom du sécularisme anglosaxon. Macron semble tenir le cap à l’international. Combien de temps? Personne ne le sait.
En France ensuite, où la moindre réforme qui viserait à retablir l’esprit de la laïcité et la première des libertés qu’est la sécurité pose un problème politique.
La France des lobbys politiques et sociaux est en ébullition. Toutes les outrances sont possibles. La gauche qui tente un revival, après la déculottée de l’élection présidentielle, en prenant fait et cause pour le droit sur le dos de la liberté de conscience, s’ est définitivement perdue.
Cette électoralisme putassier est incarné par des Taché, des Mélenchon, des Ségolène. On notera quand même la prise de conscience du PS, qui, à mon sens, s’y prend un peu tard.
Le tout agrémenté par des bastons de rue le samedi dans les grandes villes et sur fond de Covid et de suicide collectif de l’économie.
La période est folle!
Même les ennemis historiques et intimes de la République sortent du bois. Les Civitas et autres FSSPX, maurassiens et frapadingues catholiques, demandent eux aussi que le droit se plie à leurs exigences religieuses.
Je n’oublie pas les parpaillots, les baubérot et autres Cadène qui savonnent la planche de nos libertés pour en faire une simple idée floue en prenant prétexte qu’une laicité ferme relèverait d’une forme de fachisme identitaire.
Ils semblerait qu’enfin un gouvernement enterre la vision jospinienne de la laïcité, qui consisterait à dire que rien n’est grave en matière religieuse, ou mitterrandienne en affirmant que la laicité, c’est un truc très emmerdant politiquement, ou sarkosyste et chiraquienne qui souhaitaient, eux, structurer un islam de France avec une forme de clergé qui règlerait une bonne fois pour toute la représentation des musulmans en minorant leur citoyenneté et en les plaçant sous la responsabilité d’un corps intermédiaire.
Oui en 2020, le vent a tourné. Cette fin d’année est exceptionnelle
Oui en 2020, le vent a tourné. Cette fin d’année est exceptionnelle. Et pourtant il reste des questions qui se soulèvent chaque jour.
La capacité institutionnelle d’aller au bout des choses, l’affaissement des symboles qui font la République, comme faire un jour de deuil national en l’honneur de VGE, le seul jour où la laïcité est mise à l’honneur, ce 9 décembre, ou encore la sectorisation des auditoires du président. (Brut): La parole présidentielle a vocation à être distribuée à l’ensemble des français, pas au coup par coup en fonction de l’opinion publique et en interchangeant le public.
Vouloir restaurer le cadre de la République, du contrat social laïque à la francaise passe aussi par la compréhension de la charge du Président.
Il est le Garant des institutions, mais aussi des Libertés et en premier lieu celle de Conscience.
Rien d’autre ne doit venir perturber la garantie que le Président est à sa tâche. Symbolique ou politique sur les questions laïques. C’est le seul moyen d’éviter la guerre civile, ne fût-elle qu’idéologique.
Paradoxalement, c’est le Gouvernement qui s’attelle à reprendre la main après des années de déshérence en la matière.
Il y a un combat de droit en cours, mais il ne faut pas minorer l’autre combat protéiforme et idéologique. Depuis tant d’années, on a laissé s’installer une sous-nation, pour des raisons politiques qui se sont transformées en fusil armé contre nous-même.
Tout est touché. Société , écoles, collectivités, mairies des grandes villes, clubs de sport, spectacles , universités, entreprises.
Tout part des mosquées islamistes, des collusions politiques de tous bords, d’accords tacites pour la paix locale et d’un déficit d’éducation en matière laïque. L’écueil serait de ne faire que de la communication.
Il convient de faire changer le droit
Il convient donc de faire changer le droit, puisque c’est le résultat des demandes des islamistes qui auraient pu se satisfaire de ce qui existait, en augmentant la portée de la laïcité et de la République pour combler les trous et les portes entrouvertes qui ont permis l’essor de la religion politique que prône l’islamisme.
Pour finir, rappelons que la laïcité, c’est la liberté de conscience incluant la liberté de croire ou non, ET la séparation entre les églises et l’Etat. Qu’à ce titre, en plus du droit, il y a des devoirs et que c’est justement parce que les devoirs ne sont pas intégrés qu’une nouvelle loi est nécessaire.
Le problème n’est jamais la liberté, mais ce qu’on s’autorise à faire au nom de cette liberté. La seule réponse est le droit, pour préserver cette liberté qui sera de toutes les façons minorée puisque plus encadrée.
Laïquez-vous, les amis, la laïcité avance, revient dans le jeu, à nous de porter le flambeau encore et à rallumer la lumière partout où c’est nécessaire. Encore et encore.
© Rémi Richelet
Rémi Richelet est Président de l’association Esprit Laïque, association de défense de la loi 1905. Esprit Laïque soutient toutes actions visant à défendre la laïcité et la liberté de conscience.
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