Il nous a tant accoutumés à cet improbable « En même temps » …
Pourtant, à guetter les prises de parole du PR français, prêt à en dénoncer la moindre hésitation, Il nous revient de dire que, depuis la décapitation de Samuel Paty, nonobstant nos doutes lorsqu’Il se déclara prêt à accorder une interview à Al Jazeera par exemple, eh bien, concernant Les Caricatures, jamais je ne Le pris en défaut, et je défie quiconque de venir ici porter contradiction.
C’est qu’Ils furent si nombreux, prompts à émettre réticences et autres questionnements, Ils furent tant et tant à retourner prestement veste et convictions et à se demander si, in fine, « tout cela valait bien la peine », ils furent pour certains si prompts à se déclarer soudainement anti-Charlie, à la faveur d’une bourde de la rédaction du Journal à l’encontre d’un Robert Ménard, qu’aujourd’hui, bouleversés par la plaidoirie des Parties civiles et par celle de Richard Malka, on se sent, comment le dire, rassérénés à entendre l’échange de notre PR face aux pudeurs de son invité égyptien al Sissi, tout ça sur fond de … caricatures.
C’est que hier dimanche, à l’occasion d’une conférence de presse commune clôturant sa visite officielle à Paris, alors que le Président français remerciait son homologue égyptien de son soutien face à la campagne de haine anti-française déployée dans le monde musulman, Abdel Fattah al-Sissi souligna sur le perron de l’Elysée le caractère « sacré » de la religion, laquelle avait, selon lui, « suprématie sur les valeurs humaines« . Après avoir rappelé que l’Egypte avait condamné l’assassinat du professeur Samuel Paty par un réfugié russe tchétchène radicalisé, comme Le Caire « condamnait n’importe quel attentat terroriste« , ( sic ), al Sissi se dit « inquiet du risque de blesser des millions de personnes« .
A quoi le PR français répondit en rappelant qu’en France, « Rien ne pouvait être au-dessus de l’homme et du respect de la dignité de la personne humaine« , soulignant que cela était « l’apport de la philosophie des Lumières« .
Voulant bien concéder qu’il pouvait y avoir « un débat sur la décence » et sur « ce qui pouvait choquer l’un ou l’autre dans le rapport entre êtres humains« , Emmanuel Macron répéta, droit dans ses bottes, et rappelant la stricte séparation en France entre le religieux et le politique: « Aucune religion, parce qu’on se moque d’elle, n’a le droit de déclarer la guerre« .
Mais il insista encore, arguant que la vision des pays occidentaux était que le religieux ne « supplantait pas le politique« , que « c’était là une base, un principe démocratique« , et que la France ne serait jamais une théocratie: En France un journaliste, un dessinateur de presse, écrit et dessine librement. C’est pas le président de la République qui lui dit ce qu’il doit faire, ni quelque organe que ce soit. Et c’est comme ça depuis bien longtemps. (…) Quand il y a une caricature, (…) ça n’est pas un message de la France à l’égard de votre religion ou du monde musulman. C’est l’expression libre de quelqu’un qui, en effet, provoque, blasphème« , poursuivit-il, avant de conclure: « En France, ce n’est pas la loi de l’islam qui s’applique, c’est la loi d’un peuple souverain qui l’a choisie pour lui-même« .
« Et cette loi, je ne vais pas la changer pour vous« , a-t-il fini.
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