Le moins que l’on puisse dire de ce côté-ci du commentaire c’est que l’ancien président de la République française Valéry Giscard d’Estaing fut aussi un personnage contestable dans des parties non-négligeables de sa politique notamment proche-orientale.
Rappelons quelques faits : VGE est issu d’une famille ou l’antisémitisme chrétien a laissé son empreinte malgré son engagement pour chasser l’ennemi allemand du sol national et sa pensée moderne d’après-guerre. Guerre à laquelle le génocide juif est définitivement lié même en France bien évidemment. Ce qui n’a pas empêché son père d’écrire à la libération un livre dans lequel trainaient encore quelques vieilles idées racistes d’une partie non-négligeable de l’héritage idéologique français. Comme quoi les plus beaux fruits peuvent continuer à tomber et à pourrir souvent au pied même de l’arbre malade qui les a portés.
Et cela finit par transpirer même au travers des plus beaux habits. Parlons de la fameuse loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse, loi appelée parfois Simone Veil, parfois Giscard d’Estaing. Bien entendu vous pouvez penser qu’une complicité intellectuelle unissait les deux personnages. Il est clair qu’ils partageaient un même point de vue. Mais savez-vous qu’en dehors des moments de travail VGE ne parlait jamais à sa ministre de la santé et il la laissa bien seule abandonnée face aux attaques inspirées du christianisme antisémite d’une partie de l’extrême-droite parlementaire.
Des questions se posèrent après l’attentat terroriste d’octobre 1980 contre la synagogue de la rue Copernic. En attaquant des juifs dans leur lieu de prière les assassins donnaient-ils un gage de à la France de leur antisémitisme militant ? Et où était donc passé VGE pendant qu’à l’appel de la gauche et du Renouveau Juif des centaines de milliers de personnes défilaient dans Paris en espérant « plus jamais ça » ? Elles furent vite déçues. 5 jours sans nouvelle du Président. Monsieur est à la chasse et n’est pas aux affaires judéo-françaises. Pas un mot, silence radio.
Pendant son septennat il n’alla jamais en Israël. Rien ne l’y obligeait comme rien ne l’obligeait à se tordre le cou pour regarder Israël avec des jumelles depuis la Jordanie qui, comme tout le monde le sait, est un grand pays judéo-chrétien depuis des millénaires. En reconnaissant le droit à l’auto-détermination des palestiniens sans toutefois les amener à la table des négociations, il fit preuve d’un parti-pris qui éloigna la paix.
Un mot peut qualifier sa ligne politique qu’elle soit nationale ou qu’elle soit internationale, ce mot c’est « cynisme ». On lui doit certainement encore quelques problèmes qui n’ont pas fini de troubler l’ordre international comme l’Iran entre les mains des extrémistes religieux chiites. N’oublions jamais qu’il a aidé de tenter de faire de l’Irak un pays militairement nucléarisé ! Pouvait-il ne pas savoir ce qu’il faisait ? je n’en crois absolument rien.
Les cyniques trompent toujours leurs admirateurs.
© Serge Hajdenberg
Tres juste.Sans rappeler les diamants de Bokassa.