René Seror. Sécurité Globale: le piège!

Après une semaine de flottement sur la loi Sécurité globale, le gouvernement cherche maintenant en urgence à sortir du piège.
La majorité s’est faite avoir  et Emmanuel Macron avec.
Le président de la République avait bien identifié, depuis des mois, le sujet « sécurité » comme une de ses faiblesses, surtout dans la perspective de 2022.
Il avait donc décidé d’investir Gérald Darmanin, un homme de droite, un homme d’ordre, en charge de ces sujets.
Qu’il a effectivement pris en main.

Où est le piège

Il est arrivé dans une banale proposition de loi rédigée par deux députés En Marche.
Une sorte de piège indétectable, mais qui a fait beaucoup de dégâts. Un explosif à plusieurs composants.
D’abord le zèle de Gérald Darmanin autour du fameux « article 24 » et de ses déclarations sur le floutage des images de policiers.
On ne pouvait rien trouver de mieux pour inciter l’opposition à dénoncer les dérives d’un État policier. Ensuite, deuxième ingrédient, l’affaire de la Place de la République. L’évacuation de centaines de tentes de migrants par les policiers. Une affaire rondement menée par tout ce que le pays compte comme militants d’extrême-gauche et d’associatifs aguerris!

Envahissement d’une place en plein Paris, installation sauvage de tentes bien alignées comme jadis à la parade en URSS, évacuation avec quelques dérapages, vidéos en veux-tu en voilà, et hop, c’était parti.
On était passé de la théorie, c’est-à-dire l’opposition  politique à la loi Sécurité globale, à la pratique, c’est-à-direla démonstration in vivo des risques que peut faire peser la nouvelle loi sur la liberté d’informer et la démocratie.

Tout s’est emballé  avec le tabassage d’un homme, filmé par des caméras de surveillance.
C’est le gros bug de la séquence, un dérapage insensé qui pulvérise les arguments de Gérald Darmanin. Sans images de ce passage à tabac, la vérité n’eut peut-être jamais été dévoilée.
Voilà, la boucle est bouclée, le débat n’est plus celui de la liberté d’informer mais celui des violences policières, que l’opposition de gauche prend bien soin de décrire comme « violence de la police », Une manière de suggérer que toute la police peut s’y laisser aller.

La subtile et classique recherche d’équilibre entre maintien de l’ordre et libertés publiques est l’autre victime de la voiture piégée.

DU BON BOULOT!

Enfin, pour l’opposition de gauche, parce que du côté du pouvoir, c’est la vrille.
Avec une histoire insensée.
On sait tous ce qu’on fait, en France, pour régler un problème. Quand on veut solutionner un problème, on nomme une commission! Ou un haut-commissaire.
Ce qui fut fait par le Premier ministre, à l’instigation semble-t-il du chef de l’État et de son ministre de l’Intérieur.
Pas de chance, les députés qui venaient, -certains en se pinçant le nez-, de voter la loi Sécurité globale, se sont sentis humiliés.

Et ils l’ont fait bruyamment savoir, provoquant une crise entre le chef de l’État, certains de ses plus proches fidèles, et les députés de sa propre majorité.

C’est ce bilan qu’Emmanuel Macron doit maintenant effacer, celui d’une crise politique comme jamais il n’y en a eu depuis trois ans.

Ceci est mon commentaire de ce point d’actualité.
Je le veux honnête et sans compromis.
Cependant, en tant que témoin lointain mais attentif, Je ne peux pas m’empêcher de constater que, si la police tape sur la racaille, -et parfois, elle peut se tromper-, La racaille mène une guerre en règle contre la police et les pompiers. Quand ce ne sont pas des membres du corps médical!
La racaille les attire dans des pièges grossiers et cherche à tuer.
La gauche évite soigneusement de parler de cette face de la violence.
Voudrait-on nous faire croire que les forces de l’ordre devraient, pour faire régner l’ordre, ne pas utiliser la force?
Il faudrait utiliser le dialogue, contre des voyous armes et prêts à la guerre de rues?
C’est l’histoire du chasseur qui creuse un piège et tombe dedans, avant le gibier.
© René Seror

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