René Seror. Nigeria: Tuer pour soumettre

Le 29 novembre 2020, 43 paysans retrouvés tués ont été enterrés en présence du gouverneur de l’Etat du Borno (Nigeria), à Zabarmari. (AUDU MARTE / AFP)


Au nord du Nigeria, un massacre attribué à BOKO HARAM.
Ça s’est passé dans le même état où, en 2014, les mêmes terroristes avaient enlevé des lycéennes. Souvenez-vous!
Il y avait des panneaux sur la mairie de Paris. « RENDEZ-NOUS NOS FILLES! »
Il y en avait 3 sur le ministère de la justice. En anglais! Ça fait chic!
Plus d’une centaines de ces filles ne sont jamais revenues.
Converties de force
Vendues comme esclaves 12$
Mariées de force à des membres du groupe
Tuées sous les bombardements
D’autres ont été échangées
A Paris, dans la plus grande discrétion, on a retiré les banderoles.
LE CONCOURS D’INDIGNATION  était terminé.
Depuis, personne ne s’intéresse à cette guerre obscure.
Pourtant, le Nigeria est l’un des pays les plus frappés par le terrorisme.
36000 morts en 10 ans.
2 millions de civils en fuite.
1400 écoles détruites.

Il y a quelques jours, 22 paysans ont été égorgés par BOKO HARAM dans leurs champs.
Pas un mot.
Pas de banderoles à Paris.
Cette semaine, plus de 100 morts et beaucoup de blessés parmi les ouvriers qui travaillaient dans une rizière.
Ça rappelle le Cambodge et ses Champs de la mort.
De façon générale, BOKO HARAM et l’EI s’en prennent aux paysans.
Ils les accusent d’avoir renseigné l’armée, ou de ne pas avoir payé pour leur protection.
Tout est prétexte pour tuer.
Mais la vraie raison est cette haine des éleveurs nomades envers les agriculteurs sédentaires.
Au-dessus de tout, il y a l’aspect politique.
On élisait les conseillers régionaux.
Ce scrutin est sans cesse reporté, depuis 2008, à cause du terrorisme.
Ces terroristes détestent les livres, parce qu’on s’y instruit.
Ils détestent les élections, parce qu’elles renforcent l’état, qu’elles donnent des droits aux hommes et du pouvoir à la majorité, Donc, aux ethnies, autrefois soumises, et même aux chrétiens.
Ce qui, à leurs yeux est insupportable.
© René Seror

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