Michel Rosenzweig. Quelque chose plutôt que rien

« Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »
Question fondamentale de la métaphysique formulée par Leibniz dans les Principes de la nature et de la grâce (1714).
« 1. Le monde est tout ce qui a lieu. »
« 1.1 Le monde est la totalité des faits, non des choses  » (Ludwig Wittgenstein, premières propositions logiques du Tractatus logico-philosophicus, 1921)
Pourquoi tant de bruit pour rien pour paraphraser William Shaekespeare dans Too Much ado about nothing? (Beaucoup de bruit pour rien).

Trois références pour introduire la question générale sur l’existence de l’univers, de ce qui le constitue et de ce qui s’y produit et plus particulièrement celle posée en régime sanitaire covidien : pourquoi y a-t-il des faits chosifiés et nommés « pandémie » épidémie » de coronavirus plutôt que rien?

Et pourquoi tant de discours sur ces faits chosifiés, réifiés ?
Ne serait-ce pas aussi beaucoup de bruit pour rien ou pas grand-chose ?
Mon propos peut paraître provocateur, et il l’est assurément, mais ce n’est pas la provocation cynique et gratuite qui m’anime aujourd’hui.
Car le coronavirus et la maladie qu’il engendre, la covid qui était du genre masculin au printemps avant de changer progressivement de genre, est un objet étrange situé entre science, médecine, politique, religion et croyances.

Voilà donc un brin d’acide ribonucléique (ARN)encapsulé composé de ses quatre bases appariées, adénine cytosine, uracile et guanine, qui n’aurait en principe jamais du quitter son domaine scientifique et médical natif et qui s’en est échappé pour se retrouver rapidement dans les champs sociopolitiques et médiatiques en produisant une inflation des discours plus contradictoires les uns que les autres, générant un climat général d’incertitude et d’indétermination dans la population ainsi qu’un sentiment de chaos préjudiciable en matière de santé mentale.

Ainsi, sept mois après l’émergence de ce virus inconnu, le monde a basculé dans une nouvelle ère et un nouveau régime biopolitique autoritaire régissant nos vies privées et transformant notre quotidien sédentaire en listes de tâches et listes de courses sélectives absurdes, bien loin de la liste de nos envies et encore plus loin de celle de nos désirs.

Ce qui caractérise le règne biopolitique religieux covidien autoritaire sous l’égide du coronavirus, c’est une obsession sanitaire hygiéniste iatrophobe et thanatophobe collective savamment alimentée et entretenue consciemment et de manière délibérée par les autorités gouvernementales, relayées servilement par les médias officiels qui parfois donnent vraiment l’impression d’éprouver une véritable jouissance en diffusant leur propagande morbide et mortifère.

Que les indicateurs frémissent enfin et semblent arrêter leur funeste ascendance, prenant une pause inattendue en plateau et une allure déclinante pour ensuite esquisser une pente descendante avec un angle d’inclinaison franchement abrupt, et aussitôt le pouvoir politique et les média officiels s’arrangent pour faire remonter la courbe des indicateurs de « contamination » (qui ne sont le plus souvent que des traces du passage du virus sans potentiel de maladie ni de contagion), comme si une puissance obscure les y obligeaient, malgré eux.
La langue anglaise offre une ravissante expression que j’affectionne particulièrement pour ce genre de pulsions irrépressibles : « It’s beyond their control », c’est plus fort qu’eux.

Est-ce le principe de précaution généré par une phobie multiforme collective et poussé à son paroxysme ? Est-ce une manière religieuse de faire de la politique, plus basée sur des croyances et des peurs que sur l’exercice de la raison ? Est-ce une façon de gouverner dans la panique et l’urgence permanente en adoptant une gestion animale des corps considérés comme des troupeaux ? Cela relève-t-il d’un opportunisme politique inespéré qui permet de reporter éternellement les questions socioéconomiques délicates ? Est-ce un peu de tout ceci ? Mystère

Seule certitude : nous ne sommes pas sortis de l’auberge covidophobique dans laquelle nous avons été plongés avec pour seul horizon existentiel indépassable une série de vaccins providentiels dont on nous assure qu’ils permettront un retour à une vie à peu près normale, ce qui n’est bien entendu que l’avenir d’une illusion.

En réalité, les faits et les choses de ce monde n’existent que parce que nous leur donnons une certaine importance et que nous leur accordons surtout un certain regard et une certaine représentation constituée de signifiants, de symboles et d’images, et même parfois d’icônes.

Et il se pourrait bien qu’il n’y ait en fin de compte pas grand-chose selon un des principes de la physique quantique bien connu : pas d’observateur, pas d’observation, rien n’existe réellement sans observateur car la matière n’existe que sous forme probabiliste et donc potentielle et c’est la conscience qui en détermine l’existence, ou pas.

Il y a donc quelque chose plutôt que rien, certes mais il y a surtout beaucoup de bruit pour pas grand-chose en somme.

© Michel Rosenzweig

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