Karin Albou. Le Môme Arc en Ciel

Il y a parfois des êtres dont la vie ressemble à un roman. C’est le cas de certains des accusés du procès des attentats de Janvier 2015, marqués par un destin particulier, une existence d’où suinte la malédiction d’une inscription romanesque.

Ainsi est  l’histoire de ce jeune homme de 35 ans qui porte tellement de noms qu’on ne sait plus très bien, depuis le début du procès, comment l’appeler : Nizar Pastor ou Mickaël  Alwatik ou Monsieur Pastor ou Nizar Alwatik : tout le monde s’y perd un peu … et c’est pourquoi sa sœur, venue témoigner le 12 Octobre, déclare avec émotion et poésie  qu’ils viennent d’une « famille arc en ciel ».

Mickaël Nizar Pastor Alwatik est ce jeune homme aux quatre noms et aux multiples visages : des yeux noirs, intenses, assez mélancoliques et perdus ; une voix au débit nerveux, un air d’adolescent inquiet lorsqu’il explique son amitié avec Amédy Coulibaly, le tueur de l’Hyper cacher et de Montrouge qu’il a connu en prison durant ses quatre années de détention pour trafic de stupéfiants et qui a tué de sang froid cinq personnes en  lançant aux otages « Vous  êtes Juifs et français, les deux choses que je déteste le plus. »

Il y a d’abord « Monsieur Pastor », l’homme que tous les avocats de la Défense nomment ainsi pour le désigner. Ils l’appellent Monsieur Pastor pour souligner certainement le fait qu’il n’est pas que musulman et invalider l’inculpation d’association de malfaiteurs à caractère terroriste islamiste pour lequel il encourt vingt ans de réclusion. On a en effet retrouvé la trace ADN de Mickaël Nizar Pastor Alwatik sur deux des armes de Coulibaly  (un pistolet automatique Nagant et un révolver Tokarev) ainsi qu’à l’intérieur d’un gant utilisé à l’Hyper-cacher. 362 SMS et 13 échanges téléphoniques récents avec Amédy Coulibaly laissent supposer, même si cela reste à prouver, qu’il l’assistait comme les autres accusés pour la préparation des attentats.

Monsieur Pastor  est né d’un père chrétien qui ne l’a pas reconnu à la naissance et d’une mère musulmane non pratiquante. Il s’est d’abord appelé Alwatik, du nom de sa mère. Son identité musulmane n’est donc pas passée par le nom du père car dans l’islam la filiation et l’appartenance religieuse passe par le père. Lorsqu’il avait six ans son père l’a finalement reconnu et lui a donné son nom : Pastor. Malgré cette récupération du « Nom du Père », il s’est converti plus tard à l’islam, pris dans une quête identitaire, voulant certainement mettre du sens sur son premier nom, Alwatik, ou remplir ce vide qu’avait laissé son père en ne lui donnant pas d’emblée son nom.

Il y a aussi « Mickaël Pastor », le jeune homme que décrit sa sœur juive de dix-sept ans son aînée. Elle explique que c’est elle qui a choisi ce deuxième prénom Mickaël, lorsque leur père lui a demandé de choisir un prénom pour ce demi-frère qui allait naître. Elle raconte qu’une fois le père parti loin d’eux, au bout du monde, elle lui aurait servi de père. Adulte, il est accueilli à sa sortie de prison, dans cette famille traditionnaliste où il fait Shabbat avec ses nièces et neveux qui fréquentent tous une école juive. Il célèbre les fêtes, aide un jour à construire une Souccah pour la communauté Habad de la ville, discute librement de sa religion musulmane avec sa demi-sœur. Cette dernière explique qu’ils ont tous les deux en commun cette quête religieuse, ce besoin d’appartenir à une communauté, qui s’est traduit chez elle par une conversion au judaïsme et chez lui par une conversion à l’islam : « Lui comme moi on est allé vers les religions pour appartenir à une famille car notre père était parti à l’étranger, loin. »

Elle le décrit comme “un être chaleureux, drôle, sympathique et absolument pas radicalisé”. Elle explique qu’il a rencontré la religion en prison et que sa pratique l’a aidé à vivre sa  période carcérale. Il a eu une première petite amie avec qui ça n’a pas fonctionné car elle voulait « un grand mariage, une belle bague  mais il n’en n’avait pas les moyens car il sortait de prison ». Après ce premier chagrin d’amour, comme il voulait fonder une famille, il a épousé une femme religieuse, « voilée de la tête aux pieds » malgré le non-consentement de sa mère « allergique à toute religion ostentatoire »  et qui appelle ces femmes «les ninjas». La sœur fut aussi assez interloquée par ce choix qui lui semblait inapproprié, mais, explique t-elle à la barre : « Connaissant mon frère je savais que ça ne pouvait pas tenir …  S’il avait été fondamentaliste le mariage aurait tenu et là il n’a pas marché, c’est bien la preuve.»

Et puis il y a « Nizar Alwatik » le jeune homme que Amédy Coulibaly a présenté  à une jeune femme salafiste, en vue d’un mariage religieux. A elle, il lui a dit qu’il s’appelle Nizar mais jamais Mickaël. Il veut des enfants et fonder un foyer. Elle aussi, et exclusivement avec quelqu’un du même bord qu’elle, c’est à dire un salafiste. Et comme il se présente à elle comme salafiste, l’affaire est conclue. Amédy Coulibaly est son garant auprès de la famille de la jeune femme et devient le témoin de mariage de Nizar Alwatik. Sa famille juive ne vient pas à la noce. Pudiquement sa nièce explique qu’elle ne voulait pas se retrouver seule au mariage avec des femmes qu’elle ne connaît pas. Sa sœur juive quant à elle est partie en voyage. Très vite la « chiksé salafiste » pressent ce qu’elle appelle des « ambiguïtés » au niveau de la religion et  comprend qu’ils ne sont pas « du même bord ». Elle explique que Mickaël Nizar Pastor Alwattik « avait l’air d’un musulman » : il portait la barbe un peu longue, comme elle le souhaitait, faisait ses prières quotidiennes. Pourtant elle comprend le jour où ses amis viennent chez eux faire un rappel de religion qu’ils ne sont pas salafistes mais takfiristes (islamistes extrémistes adeptes d’une idéologie violente dont le mouvement est issu d’une scission des Frères musulmans). Coulibaly et sa femme Hayat Boumédienne sont ses amis ainsi que Mohammed Belhoucine et son épouse. Elle en parle au téléphone à son oncle et grâce aux écoutes téléphoniques, nous avons des transcriptions de ses appréhensions. Elle comprend qu’ils font partie d’une secte « qui appelle clairement à la haine et à la rébellion». Le mariage dure trois mois. C’est elle qui est inquiète et déçue mais c’est lui qui la répudie brutalement. Elle témoigne qu’elle ne fut pas surprise d’apprendre que Coulibaly avait commis les attentats car «  ce genre d’idéologie mène à ça. Il y a des penseurs et des exécuteurs »

Il y a aussi « Nini », c’est ainsi que le nomment sa mère, sa sœur juive, sa nièce et ses neveux. Nini est un jeune homme très attaché à sa mère à tel point qu’il veut qu’elle vive dans le foyer conjugal. L’épouse refuse, les tensions dans le couple commencent. Nini aussi c’est l’oncle aimant et attentionné qui a soutenu sa nièce lorsqu’elle était en dépression. Nini c’est le jeune homme qui vient toujours à la rescousse des uns et des autres lorsqu’ils ont une panne de voiture ou des problèmes de  cœur.

Il y a aussi « Mickie » : c’est cette fois le surnom que lui donnait Lotfi E, un ami d’enfance qui a rencontré Coulibaly au pèlerinage de la Mecque et chez qui il a décelé un discours radical, takfiriste. A son retour, il prévient son copain Mickie-Nini-Mickaël-Nizar que Coulibaly est dangereux, qu’il devrait éviter de le fréquenter mais Mickie ne l’écoute pas. Quand la Cour lui demande pourquoi il n’a pas suivi les conseils de Lotfi E son ami Michael Nizar Pastor Alwattik répond : « A l’époque je ne savais pas ce que ça voulait dire takfiriste. Rien dans le comportement de Amédy pouvait faire penser à ça. »

Alors qui est ce «  môme arc en ciel » qui explique de lui-même que sa famille est «  moitié catholique, moitié musulmane et moitié juive. » Est-il un takfiriste, un terroriste, un naïf, un être perdu dont l’identité est éclatée en diverses personnalités et plusieurs noms ? Est-il tout à la fois ? Comment ce jeune homme arrive t-il à faire shabbat avec sa sœur juive et à s’adonner à des « challenges de sourates » en prison avec Coulibaly, (sorte d’évaluations ludiques entres amis de leurs connaissances des sourates)? Un enfant qu’on appelait le Juif dans sa cité car il se nomme Mickaël ? Ou bien Nini est-il un « nini » : ni un  modéré, ni un chrétien, ni un juif, ni un salafiste, ni un takfiriste.

Les deux experts psychiatres et psychologues en font un portrait plutôt avantageux : le premier déclare qu’il est un « sujet d’un haut niveau intellectuel, supérieur à la moyenne avec un coefficient intellectuel supérieur » qui pourrait être séducteur et manipulateur, tandis que l’autre trouve qu’il a « un faible niveau culturel et un vocabulaire réduit ». Le psychiatre affirme qu’il est aussi  ludique et spontané : « J’ai pas trouvé le bon boulot » répond-il avec humour quand on lui évoque son parcours chaotique. « Dans un test projectif on ne retrouve pas de morcellement de l’identité. Mais il a un moi pas très assuré» ajoute le psychologue. Alors qui est-il ? Un être perdu ou un homme intelligent et manipulateur ? Cette question est assez à l’image de ce procès : on ne sait plus que croire, qui croire, et comment croire.

Cette problématique – ne pas savoir qui est Mickaël Nizar Pastor Alwattik – ouvre des questions abyssales : s’il est fondamentaliste, la question que l’on se pose et qui a été évoquée par certaines parties civiles, serait : la mixité est-elle à ce point nocive ? La doxa de l’esprit français du « vivre ensemble »,  du métissage culturel et de la Famille Benetton (comme l’a qualifié la nièce de Pastor) ouvrirait-elle sur un abîme, déceptif presque impensable, et que loin d’être une richesse elle pourrait s’avérer un désastre pour les êtres fragiles qui ne savent plus qui ils sont ? Et est-ce que Mickaël Nizar Pastor Alwatik n’est pas représentatif de la France dans ce qu’elle a de raté et de prétentieux, quand le mythe n’est pas à la hauteur de la trivialité du Réel ? On se veut humaniste mais on parque les gens dans des cités, on se veut multiculturel sans même mesurer ce que cela implique, on prône « le vivre ensemble » mais chacun reste chez soi.

Si Mickaël Nizar Pastor Alwatik est un être multiple, dont la triple appartenance serait enrichissante, si comme l’avance la Défense, il a été manipulé par Coulibaly (en raison de la judéité de sa sœur), est-ce que notre méfiance désormais ancrée nous empêcherait de considérer cette hypothèse avec sérieux ? Sa sœur et sa nièce jurent qu’il est impossible qu’il ait été au courant des attentats, sachant qu’elles-mêmes auraient pu se trouver dans l’Hyper-cacher de la Porte de Vincennes. Néanmoins son alibi principal concernant la trace de son ADN sur deux des armes de Coulibaly (sur des zones de préhension) est nettement déconstruit par la remarque de Maître Cechman : Mickaël Nizar Pastor Alwatik affirme que le 05 Janvier il aurait ouvert le coffre de la voiture de Coulibaly : il y aurait vu un sac, l’aurait ouvert et découvert des armes qu’il aurait alors touchées. Mais le 06 Janvier Coulibaly envoie un message où il énumère les armes en sa possession. Sans faire  mention du pistolet Nagant sur laquelle on a retrouvé la trace ADN de Pastor Alwatik. … Qui donc ne pouvait pas être dans le coffre de la voiture puisqu’il ne figure pas sur la liste d’armes. Coulibaly aurait donc été en possession du Nagant  d’une autre manière.

Tous ces mondes présents dans le quadruple nom de Mickaël Nizar Pastor Alwatik entrent en collusion et on se dit que beaucoup de choses ne tiennent pas debout. Quelqu’un doit forcément mentir : soit Mickaël Nizar Pastor Alwattk est un être doué pour la duplicité et il s’adonne à la taqiyya (la dissimulation que pratiquent certains djihadistes pour se fondre dans la masse) en profitant de la générosité de cette famille. Soit sa sœur et sa nièce arrangent le réel pour le protéger. Et jusqu’où peut-on aller pour défendre ceux que l’on aime ?

Soudain lorsqu’elles témoignent que « Nini » – qui se nommait  alors Mickaël–  se faisait appeler le Juif dans sa cité car, expliquent-elles, « dans ces banlieues chaudes il y a plus de musulmans et donc c’était un moyen de le taquiner »,on peine quand même à les croire : ou bien aujourd’hui le déni de l’antisémitisme atteint même les Juifs ou bien -cette fois sans ironie – ne voulant pas brusquer la Cour, elles ont fait l’impasse sur ce qui a peut-être pu provoquer la perte de repères de Mickaël Nizar Pastor Alwatik : se faire appeler le Juif dans une « banlieue chaude », surtout quand on n’est pas juif, ce n’est pas anodin dans la construction d’une identité. D’autant qu’en arabe «  yéhoud » peut aussi signifier une insulte … Il est tout de même curieux que ce jeune homme se faisant traiter de juif dans sa cité se retrouve accusé de complicité de terrorisme pour un acte antisémite, comme s’il avait peut-être voulu laver cette insulte originelle par ses amitiés douteuses voire par son implication. Lorsque les avocats de la partie civile, insistants, demandent à la jeune nièce pourquoi elle n’a pas assisté au mariage de Mickaël Nizar Pastor Alwatik et si la raison pourrait être de ne pas se retrouver la seule juive dans ce mariage salafiste, la jeune fille, qui a pourtant grandi à Saint Cloud et non dans une « banlieue chaude »,  répond : « Non pas du tout. Je n’ai aucun problème avec ce souci-là » … Il n’y a rien de tel que les lapsus pour dévoiler la vérité dans toute sa crudité et apparemment dans la famille Pastor être juif ou se faire traiter de juif n’est simple pour personne.

Mickaël Nizar Pastor Alwatik va certainement être condamné car il est le seul accusé dont la radicalisation a été clairement évoquée par le témoignage de son ex-femme, contrairement aux autres accusés dont les témoins sont revenus sur leurs déclarations de garde à vue ou ne se sont pas présentés à la barre.

Mais, dans ce parcours de vie complexe de Mickaël Nizar Pastor Alwatik  une question cruciale, politique, brûlante – et peut-être la seule qu’on est en droit de se poser  qui concerne non le Pourquoi mais le Comment de sa possible implication- demeure : comment a t-il été possible que ce jeune homme condamné pour stups («La seule chose d’illégale que j’ai faite dans ma vie c’est de vendre des barrettes de shit » dit-il) se soit retrouvé en prison aux côtés de Coulibaly, qui était en détention préventive en 2010 pour une affaire de terrorisme ? Ce dernier était en effet soupçonné d’avoir participé au projet d’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, l’artificier des attentats du RER C en 1995. Il était aussi repéré depuis 2005 lors d’une autre incarcération à Fleury-Mérogis où  il avait rencontré Beghlal et Chérif Kouachi. A sa sortie de prison, Coulibaly  va voir une fois par mois Djamel Beghal dans le Cantal où celui-ci est assigné à résidence … Ils s’entraînent au tir, manient des armes.

En 2010  Coulibaly se retrouve de nouveau en prison, mais en détention provisoire  pour terrorisme. Là il rencontré Mickaël Nizar Pastor Alwatik , Ramdani, Polat et bien d’autres qui ne sont pas accusés dans ce procès. Lors de son procès fin 2013, Coulibaly fut condamné à seulement cinq ans de prison (il en avait déjà fait trois) car le caractère terroriste  de l’association de malfaiteurs ne fut pas reconnu. Il est incarcéré du 22 Mai  2010 au  04 Mars 2014 car il bénéficie  d’un an de remise de peine pour « sa conduite exemplaire en détention ». Relâché en 2014 avec un bracelet électronique qu’il garde jusqu’au 15 Mai 2014, il  commet huit mois plus tard les attentats de Janvier 2015.

Dans le doute, on aurait pu éviter de placer un jeune homme condamné pour droit commun à proximité d’un braqueur soupçonné de terrorisme. Car c’est à son contact qu’il se serait radicalisé à la prison de Villepinte. Depuis les attentats de 2015, apparemment les détenus pour faits de terrorisme islamiste,  à l’issue de quatre mois d’évaluation de radicalisation du QER ( Quartier d’évaluation de la Radicalisation), sont désormais placés dans des quartiers étanches, séparés du reste de la population carcérale. Mais qu’en est-il de ceux qui sont seulement soupçonnés de terrorisme ? Ceux (comme Coulibaly) dont on n’arrive pas à prouver le caractère terroriste de l’association de malfaiteurs ?  Afin de condamner un accusé pour terrorisme il faut prouver que « l’auteur agit  intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur” Comment éviter la propagation de la radicalisation dans les prisons sans porter atteinte à notre démocratie, sans risquer d’effriter son éthique ? La loi protège notre démocratie de tout abus de pouvoir mais certains savent aussi l’utiliser pour passer au travers des mailles du filet. Ainsi ce qui nous protège pourrait-il finir par nous mettre en danger.

Ce procès où l’on découvre que trois des accusés se sont rencontrés à la prison de Villepinte pourrait peut-être relancer la question. On suppose qu’il existe d’autres Coulibaly potentiels et d’autres Mickaël Nizar Pastor Alwatik à l’intérieur des prisons.  C’est pourquoi on se prend à rêver d’un autre destin pour ce « môme arc en ciel » qui dit lui même que « sa vie est foutue » : on imagine qu’il ne croise pas Coulibaly en détention, qu’il y fait peut-être des études, et qu’à sa sortie de prison il part s’installer à Saint-Cloud chez sa sœur juive, qu’il devient musulman s’il en a envie, mais que guidé dans sa foi par des gens éclairés, il lise les bons livres et rencontre les bonnes personnes. Et là, il pourrait commencer le deuxième tome de sa vie.

© Karin Albou

Karin Albou

Karin Albou, auteur et réalisatrice, a écrit et réalisé dès 2002, à un moment où personne n’avait pressenti l’ampleur des actes antisémites qui allaient frapper la France, ” La petite Jérusalem“, qui sortira en salles en 2005 et raconte… Sarcelles. Elle a également écrit et réalisé “Le chant des mariées” qui se situe pendant l’Occupation nazie de la Tunisie. 

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