C’est un véritable déluge qui s’abat sur Hold-Up – le documentaire depuis sa sortie : le philosophe et psychanalyste Michel Rosenzweig y voit l’affolement d’un système et nous livre son regard sur ce qu’il révèle.
Depuis la première vague du tsunami thanatophobe qui n’en finit pas de submerger nos vies, voilà une nouvelle vague qui déferle à présent depuis la sortie du film Hold-Up : celle des complotophobes qui se déchaînent en meute depuis la sortie du documentaire le 11/11à 11h.
En France comme en Belgique, les chaînes de propagande sortent leurs arsenaux et leurs contre-mesures à coups de ré-informations et de « debunkings ». Chacun y va de sa plume acérée, style infantilisant et scolaire proverbial en Belgique avec ses copistes promus au rang de covid-commissaires toujours friands de métaphores stupides à deux balles promulguant leurs conseils aux pauvres âmes égarées avec des modes d’emploi et des notices « boîte anti complotistes » prêts à être utilisés en famille autour du sapin virtuel, dans le sillage de la lettre adressée par deux ministres (Santé et Intérieur) à Saint-Nicolas, sans oublier le déjà très célèbre virologue Van Laethem qui nous a gratifié d’un sketch viral hallucinant que ne renieraient pas les Inconnus.
En France, le style a toujours plus de panache et France Culture nous a gratifiés de deux minutes d’entretien dans lequel l’universitaire Tristan Mendès France essaye de discréditer le film à coups d’accusations parsemées du mot « complotiste », comme autant de perles enfilées pour former un chapelet en guise d’antidote.
Vade retro satanas, les cohortes de prêtres guerriers sanitaires sont lâchées dans une croisade anti-complotiste, chassant sur les terres des mécréants et des apostats qui refusent obstinément de rentrer dans le rang, qui résistent de toute leur raison et de toutes leurs facultés de juger, refusent d’abdiquer leur sens critique, leur bon sens et leur intelligence, et rejettent avec obstination l’abjuration qui leur est réclamée avant l’excommunication et la mort sociale et professionnelle définitive.
On se croirait vraiment entre Star Wars et Le Seigneur des anneaux, en se demandant si le sénateur Palpatine et le Jedi Skywalker ne vont pas croiser bientôt Gandalf et Gollum en sortant de la pellicule numérique dans un combat entre le Bien et le Mal où la lumière affronte les ténèbres.
Complotiste.
Ils n’ont que ça à la bouche depuis la sortie du film, ils, les détenteurs de la vérité du récit, les chiens de garde du narratif officiel du Covid, et Ils ont peur, et leur peur les pousse à sortir du bois jusqu’à en perdre leur sang-froid pour certains, comme Mme Ilana Cicurel, eurodéputée et porte-parole de LaREM qui décompensait hier en mode hystérique sur le plateau de CNews face à la journaliste Sonia Mabrouk qui l’a fermement recadrée.
Mais de quoi ont-ils peur au juste et pourquoi tant de réactions épidermiques, exacerbées, oui pourquoi tant de haine même, comme s’il y avait réellement le feu au lac, ou péril en la demeure?
De quoi donc cette peur est-elle constituée et de quoi nous parlent les croisés enragés de la foi du Covid qui tiennent tant à défendre leur dogme incontestable, ne supportant aucune contradiction ni aucune remise en question ?
C’est là qu’il est utile de convoquer l’inconscient, car quoi qu’on puisse en penser, nous sommes encore tous et toujours gouvernés par ce continent immergé décrit par le père Freud il y a un siècle.
Ce qui est frappant, ces dernières 24h, c’est l’embrasement des réactions des complotophobes et leur acharnement parfois violent contre les protagonistes du film.
On a vraiment le sentiment que ce documentaire les a atteints au « bon » endroit, au lieu-même de leurs conflits névrotiques, au centre de leur QG stratégique, au cœur du réacteur nucléaire de leurs émotions contradictoires inconscientes, inavouables, indicibles, refoulées.
Comme si leur discours et leurs convictions avaient été frappés de plein fouet par un missile conceptuel dangereux, cet autre narratif du Covid qui aurait atteint sa cible, touchée coulée, comme si leur logiciel avait été infecté par un virus dangereux mettant en péril l’édifice conceptuel officiel, pulvérisant leurs croyances en générant un sentiment d’insécurité allant même jusqu’à la panique et la crise d’angoisse.
Comme si ce « Hold-Up » avait réveillé les dormeurs et les endormis, agissant comme un catalyseur ou un révélateur, à l’instar d’un cauchemar qui réveille le dormeur pour l’empêcher de continuer son rêve dérangeant trop intense, comme si ce qui est exposé dans le film pouvait tout d’un coup être plausible, envisageable, chose inacceptable et insoutenable pour une conscience formatée et docile.
Car si cette version, qui n’est qu’une hypothèse de travail dans le film puisqu’elle est proposée comme telle dans le but de faire réfléchir autrement, si ce narratif alternatif tient la route ne fusse qu’une seule seconde, alors elle devient crédible. Mais elle fait peur et elle effraye tellement qu’elle provoque chez de nombreuses personnes un rejet violent qui n’est en fait rien d’autre qu’un mécanisme de défense du moi sous forme de déni de réalité, le fameux « je n’en veux rien savoir », trop dangereux à envisager.
Car enfin, restons logiques et sérieux un moment : si ce film n’est qu’un ramassis de délires conspirationnistes complotistes débités par des personnes non crédibles tenant des propos ridicules et mensongers non sourcés, où est alors le souci ? Il eût suffi de laisser pisser le mouton et de l’ignorer.
En réalité, en y regardant bien, il y a un rapport « inversement » proportionnel entre les deux narratifs, plus l’officiel est contesté de manière appuyée, logique et efficace plus les réactions sont « virulentes » et virales, normal en régime covidien, et plus les « complotistes » semblent entendus et suivis, semant la peur et la panique chez les adhérents et les ayatollahs du régime covidien qui se sentent menacés dans leur certitudes et qui n’attendent que le vaccin en étant persuadés de pouvoir revivre comme « avant », ce qui n’est qu’un mensonge et une illusion pour toute personne un peu intelligente et avertie car il n’y aura plus JAMAIS de retour en arrière à une vie « normale telle que nous l’avons connue », c’est un fait avéré et vérifiable, nous avons changé de norme sociale et politique pour une longue durée indéterminée.
Quand on pense que cette presse officielle fabrique et propage la peur et l’angoisse tous les jours en ré-écrivant le cours de cette épidémie, en biaisant les données biostatistiques pour consolider leur narratif effrayant de manière servile, on est en droit de leur demander qui fait réellement peur et qui est vraiment dangereux, eux ou les « complotistes » ? Qui fait du mal à qui ?
N’est pas complotiste qui veut.
Ainsi, dans un subtil retour du boomerang, les complotophobes qui produisent tant d’efforts quotidiens pour construire et alimenter le narratif officiel apocalyptique du covid et qui sont les alliés de ce régime biopolitique-techno-sanitaire autoritaire inique, récoltent ce qu’ils ont semé et reçoivent en pleine figure ce qu’ils ont envoyé depuis plus de six mois.
Qui sème le vent récolte la tempête. Le vent s’est levé et la tempête ne fait que commencer, soulevant une houle et des vagues de raison sur l’océan du Covid-(19(84).
Attention, ça va tanguer.
© Michel Rosenzweig
Première publication: France Soir. 13 novembre 2020
Excellent article. D’ailleurs ceux qui voient des théories du complot partout (comme conspiracy watch) souffrent du même biais cognitif que ceux qui voient des complots partout : ce sont les deux faces d’une même médaille !