René Seror. La République, C’est Moi!

Encore candidat ! Pour rien.

La candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2022 est officielle.

En effet, il a réuni cette nuit les 150.000 signatures nécessaires pour se lancer.

C’est lui qui avait posé cette condition, lorsqu’il a annoncé son intention, dimanche dernier, sur TF1.

Un drôle de choix d’ailleurs avec un timing assez décalé par rapport aux préoccupations des français et à la crise du Covid.

Et puis cette histoire des 150.000 signatures, ça faisait un peu gadget de la part de quelqu’un qui revendique 500.000 adhérents à son mouvement.

Encore une entourloupe.

Genre, je me suis offert ma petite élection personnelle.

Ah ! Corneille était bien inspiré : À vaincre sans péril, On triomphe sans gloire.

Jamais citation ne fut plus vérifiable.

Voilà donc la fin d’un faux suspense qui aura tout de même duré quelques mois.

Car au sein de la France insoumise, cette histoire ne va pas de soi.

La machine s’est un peu déréglée après le dérapage de son leader lors des perquisitions de son domicile et du siège du Parti (le fameux « La république c’est moi »). Inoubliable !!!

Depuis, le mouvement a trouvé plusieurs occasions de se diviser, autour de l’islamo-gauchisme, ou plus récemment après la mort de Samuel Paty et la mise en cause par Jean-Luc Mélenchon de la communauté tchétchène.

Bref, la candidature du leader maximo a fait plus ou moins discrètement débat.

En politique, tous les partis ont leurs frondeurs.

Certains se déclarent au grand jour.

D’autres craignent les représailles.

Ce sera la troisième candidature à la présidentielle de JLM.

Ses fidèles rappellent avec gourmandise que François Mitterrand et Jacques Chirac ont été élus à leur troisième essai. Mais d’ici à ce que ça suffise pour l’emporter, il y a un pas de géant à franchir avec des bottes de 7 lieues, ces bottes magiques qui s’adaptent à la taille de celui qui les chausse.

Mais ça, c’est dans les contes de fées.

Et Mélenchon nous fait plutôt penser à Gargamel !

Son clan invoque les vainqueurs historiques.

Mais Mitterrand et Chirac ont une qualité en commun : Ils ont rassemblé au-delà de leur camp.

Alors que Jean-Luc Mélenchon, c’est l’inverse : il divise.

Un sondage vient pourtant de le désigner comme la personnalité qui incarne le plus la gauche.

Le même sondage montre que 23% seulement des français lui reconnaissent une présidentialité, une capacité à occuper le poste.

Nous avons dit : il divise !

Nous rajouterons

Il inquiète ! il clive !

Il veut bien rassembler la gauche, créer ce qu’il appelle « une majorité d’adhésion ».

Mais Tous derrière et Lui devant.

C’est aussi pour ça qu’il se lance si tôt dans la course : il faut occuper le terrain que d’autres vont revendiquer.

En particulier les verts.

Ils n’avaient pas de candidat en 2017, mais après la vague porteuse des municipales, ils ne rateront pas le prochain coche de la présidentielle.

Et les relations avec Yannick jadot sont d’ailleurs tendues.

Les socialistes? Le patron de la France insoumise déteste le PS, qui le lui rend bien.

Alors les socialistes, en ce moment, ont leur regard tourné vers Anne hidalgo, au motif qu’elle a su rassembler la gauche à paris.

Avec l’officialisation de la candidature Mélenchon, le scénario de la division de la gauche vient de gagner en crédibilité.

Et s’il y en a un qui doit dire un grand merci aux signataires pro-Mélenchon, c’est Emmanuel Macron. Ses chances d’être au deuxième tour en 2022, face à Marine Le Pen, viennent d’un seul coup de faire un grand bond en avant.

5 ans à râler, à se plaindre !

5 ans à espérer !

5 ans à voir le monde bouger !

5 ans à se la raconter !

Et toujours, le même Président !

© René Seror