Il ne faut pas se tromper: les Etats-Unis sont une grande nation, première puissance mondiale, terre d’innovation, de dynamisme et de mobilité, qui plus est, pays le plus ouvert et le plus hospitalier au monde à ceux qui l’aiment. Et n’oublions jamais ce que nous leur devons (1917-1918 et 1941-1945).
Le déroulement de l’élection présidentielle 2020 en donne une image totalement dévoyée quasi monstrueuse: combat de vieux coqs hargneux, soupçons de fraudes massives, hallucinante partialité des médias et des réseaux sociaux – déclaration de Trump censurée par twitter -, judiciarisation, ruissellement d’argent (Biden a récolté 4 fois plus de fond des multinationales américaines), affligeante médiocrité des belligérants: le CV de M. Biden peut-être futur président des US fait froid dans le dos.
Que le politiquement correct américain se soit cristallisé sur un tel visage, à l’heure de la grande chasse au harcèlement, est proprement invraisemblable et souligne la tempête de folie qui souffle.
Ces élections donnent l’image d’une république bananière, sans foi ni loi, chaotique, désorganisée, corrompue jusqu’à la moëlle. Le spectacle offert est celui d’une violente déchéance, naufrage dans la violence médiatique, un pays au bord de la guerre civile.
Tel est le fruit du système présidentiel à outrance: la conscience collective se polarise sur l’image médiatique d’un ou deux individus qui ne sont probablement pas, sur le fond, si différents l’un de l’autre, couvrant le néant absolu des débats d’idées et de projets. Il favorise une exubérance émotionnelle (amour ou haine) au détriment de la raison et de la réflexion; des passions nihilistes (vides) poussées jusqu’à la démence; se greffe sur un climat d’abrutissement et d’abêtissement général.
Il amplifie artificiellement la polarisation de la société sur deux idéaux-type, celui l’Amérique profonde d’une part et celui des « élites » multiculturelles d’autre part. Il envenime les déchirements d’une société, attise les haines et l’intolérance, favorise la médiocrité insigne. La différence avec la France? Le grand cirque américain, cette effarante misère politique, est compensé par l’existence d’autres pôles de pouvoir: le Congrès, les Etats américains, de puissantes collectivités territoriales, le peuple qui peut être consulté par référendum dans chaque Etat.
En France, nous n’avons même pas ce filet de sauvegarde. Ne rions surtout pas des Américains. Le trucage avéré des élections présidentielles de 2017 n’était pas mieux, bien que sous des formes moins tonitruantes. Le système français est au moins aussi minable et corrompu que celui des Etats-Unis.
© Maxime Tandonnet
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