Pierre Saba – Autoritarisme contre la France

Réactions internationales à la décapitation de l’enseignant Samuel Paty
La décapitation rituelle du malheureux enseignant par un assassin djihadiste n’entraîne pas un élan de solidarité internationale sans faille.

Des anonymes ont rendu hommage à Samuel Paty au collège du Bois de l’Aulne où enseignait le professeur d’histoire. Photo News

Les Etats partenaires européens

Ils ont réagi par une solidarité quelque peu tardive.

Les Etats de la Ligue-islamique-mondiale & ceux de la Ligue-des-Etats arabes

Ils expriment légèrement ou pas du tous leurs regrets de la décapitation. Ils condamnent en revanche & avec fermeté les réactions humaines, humanitaires, légales & constitutionnelles du président de la république française Macron & des pouvoirs publics français.

Turquie

La Turquie se distingue par les grossièretés et les injures de son président Erdogan à l’endroit du président français Macron et de la France (menaces sur le prix que les Français devront payer)

Erdogan engage le monde et la Turquie au boycott de la France et de ses produits. Le porte parole de la présidence de la république turque, Ibrahim Kalin, a condamné sur Twitter et avec retard la décapitation de l’enseignant français.

Les injures d’Erdogan révèlent sa politique générale.

A l’intérieur, il est accusé des organisations internationales de violer les élections et les droits des minorités nationales de Turquie (assyro-chaldéens, arméniens, arabes, kurdes, etc.

A l’extérieur, Erdogan viole les droits humanitaires dans les conflits qu’il assume contre des civils kurdes et arabes (Syrie, Irak) et en Azerbaïdjan (arméniens du Artsah-NagornyKarabah). Il a renforcé le blocus général contre l’Arménie qui dure depuis plus de trente ans.

Sous la présidence d’Erdogan, la diplomatie turque se développe sur la violence contre la Grèce, Chypre, l’Arménie, la Lybie.

Marge diplomatique de la France

La France doit tenir compte des réactions injurieuses en provenance de la Turquie) et d’hostilité en provenance d’Etats arabes et musulmans. Elle doit s’en indigner auprès de tous par ses canaux diplomatiques. A tous, elle doit rappeler ses sempiternelles déclarations de séparation hermétique entre l’Islam confessionnel et l’Islam politique. Elle doit indiquer ce que tout le monde sait, savoir que les propos présidentiels concernaient les djihadistes assassins à l’exclusion de la religion musulmane.

A la Turquie, la France doit rappeler qu’elle lui est associée comme partenaire associée à l’Union-européenne et membre de droit au Conseil-de-l’Europe et à l’OTAN. Elle doit rappeler à Erdogan que la Turquie s’est engagée envers les Etats de ces organisations, dont la France, à la solidarité, à la paix, et au respect mutuel. Elle doit lui rappeler ses obligations liées à sa signature et à son maintien au sein de ces organisations internationales.

La France doit rappeler ses partenaires de l’Union-européenne, du conseil de l’Europe, de l’ONU au respect de leurs principes prohibant les comportements vocaux, stratégiques et diplomatiques d’Erdogan.

La France peut engager un boycott réciproque dans l’hypothèse où il serait maintenu à l’égard de la France.

Enfin, la France peut déposer une plainte au conseil de sécurité de l’ONU en indiquant les menaces dont elle fait l’objet de la part de la Turquie et de l’opprobe. Même si cette procédure semble inenvisageable, elle est tout à fait conforme à la procédure et utilisée ad libitum contre Israël depuis 1948 avec plus de succès que d’échec. Le statut d’Etat membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU lui assure un accessit à toute épreuve.

Ligne de lutte anti-djihadiste de la France

Aux citoyens français, la France doit maintenir sa position fondée sur ses principes, poursuivre sa réforme de dédjihadisation de son administration et de ses territoires, considérer enfin les rapports d’experts (Obin) et parlementaires ( Boutikh, Pupponi, etc) établis et présentés sur ce sujet.

La France peut aussi museler les prétentions islamistes de la Turquie en contrôlant ses mosquées et les djihadistes turcs résidant en France.

Sortie de crise

Penser que « faire le dos rond », « laisser passer la vague », face au bellicisme turc correspond au comportement qui a conduit la France à l’état de pays infecté de djihadistes actifs.

Les réactions d’Etats qui condamnent les réactions, les décisions, et propos officiels français sont contraires aux principes humanitaires et à l’intérêt national des la France. Ces réactions diplomatiques d’Etats arabes et musulmans sur la France sont l’extension de ce qui se produit dans les organisations internationales au premier rang desquelles l’ONU.

Seule une poursuite et un développement de la ligne antidjihadiste de la France permettra d’arrêter les prétentions turques d’Erdogan. Sa personne, son parti (AKP), ses fondations personnelles et politiques, ses propos, ses écrits tout chez lui expriment le djihadisme. Il l’assume de plus en plus.

Pierre Saba

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