Charles Rojzman. Obsession de l’islam ou islam obsédant ? De l’obsession à la raison

Il faut créer des espaces de vie démocratique, n’excluant pas les confrontations, pour ramener une majorité de personnes dans le giron de la nation. J’ai fait l’expérience de ces rencontres conflictuelles dans plusieurs pays. La prise de parole pour dire ses souffrances mais aussi ses responsabilités, aboutit à la réconciliation.

Obsession de l'islam ou islam obsédant ?  De l'obsession à la raison

« C’est l’islam, le problème aujourd’hui », « Ce n’est pas l’islam ». Ces deux propositions ont leurs partisans et leurs adversaires acharnés et contribuent à diviser davantage un pays déjà déchiré. Dire que l’islam n’est pas un problème en France aujourd’hui, c’est un déni de réalité. Dire que le problème c’est l’islam, c’est nier d’autres aspects psychopathologiques, historiques, civilisationnels que la religion et risquer, en heurtant leur foi, de séparer davantage une majorité de musulmans de la communauté nationale et faire ainsi le jeu de ceux qui espèrent cette séparation.

La gauche a promu le vivre ensemble sans voir que le vivre ensemble ne se décrète pas mais résulte d’une volonté partagée. Or un certain nombre d’enfants de l’immigration maghrébine et subsaharienne sont des ennemis du vivre ensemble. Ils manifestent leur refus depuis plusieurs décennies par différentes formes de violences :  violences gratuites quotidiennes pour un regard ou une cigarette, vols, braquages, trafics, viols, terrorisme. On a longtemps nié ces délits et ces crimes en les considérant comme des faits divers isolés, justifiés par la gauche par les conditions de vie de milieux défavorisés et relégués. Les discriminations relatives s’expliquent d’ailleurs par la mauvaise réputation de ces adolescents et jeunes hommes, en révolte quasi permanente contre toutes les institutions, de la police à l’éducation nationale en passant par les pompiers et les voisins qui ont le même malheur d’appartenir au groupe majoritaire.

Driss Ghali décrit cette situation comme une préparation progressive d’intifadas à venir, au profit d’islamistes qui attendent patiemment que la situation leur devienne tout à fait favorable. Mes expériences et recherches dans de nombreux pays : États-Unis, Russie, Amérique latine, Allemagne, Israël m’ont démontré que l’islam était un prétexte puisqu’on trouve ces dynamiques d’hostilité au vivre ensemble dans des cultures très différentes. Les Rwandais, les Chinois de la révolution culturelle, les Congolais, les Américains blancs et noirs, les Cambodgiens ne sont pas musulmans. Les nazis, les fascistes, les communistes staliniens n’étaient pas musulmans non plus.

Que faut-il comprendre ? Les ennemis du vivre ensemble sont mus par des émotions collectives qu’on connaît bien en thérapie sociale : la haine issue de la jalousie et du besoin de dominer, la violence résultant des blessures subies dans le cercle familial, la paranoïa qui diabolise l’autre groupe…Dans le cas de l’Europe d’aujourd’hui c’est l’islam qui fournit à un grand nombre de personnes issues des immigrations une justification de leur refus du vivre ensemble. L’immigration massive a permis de créer des biotopes de civilisation séparée et auto dirigée par les caïds délinquants et les prêcheurs religieux qui importent des modes de vie en contradiction totale avec les modes de vie occidentaux.

Deux civilisations ne peuvent coexister qu’à condition que l’une accepte son infériorité, se soumette à l’autre et renonce à la violence. N’est-ce pas là ce qu’on appelle l’assimilation ? La diversité n’est pas un problème ai-je coutume de dire. Le problème c’est la violence sous toutes ses formes. La domination d’une civilisation sur une autre, est-ce une forme de violence ? Probablement, mais la coexistence est vécue plus paisiblement si cette domination est acceptée de grand cœur, comme favorisant l’épanouissement et le développement des individus. Alors en conclusion : « c’est l’islam le problème aujourd’hui » ? Ou « c’est pas l’islam » ?

J’espère avoir démontré que les deux propositions étaient vraies. C’est l’islam, le Coran, les hadiths, la Sunna, les prêches incendiaires de nombreuses mosquées, les propagandes du Moyen Orient et du Maghreb qui fournissent le combustible mais ce n’est pas l’islam qui explique les pathologies collectives de l’histoire et du temps présent. Alors que faut-il faire ?

Si certains veulent combattre au nom de la laïcité les faussetés de la religion et la prise de pouvoir par l’islamisation de nos sociétés et en particulier des milieux de l’immigration, leur combat est nécessaire avec une réserve cependant : ce combat risque de se heurter à un mur d’incompréhension et à une révolte encore plus généralisée. Les êtres humains, quels qu’ils soient, ont besoin de respect et de considération et réagissent par plus de violence quand ils se sentent méprisés et menacés.

Ne serait-il pas plus judicieux de guérir les plaies ouvertes de part et d’autre en créant des espaces de vie démocratique, n’excluant pas les confrontations nécessaires, pour ramener une majorité de personnes dans le giron de la mère-patrie – et je n’ai pas dit une république ouverte à tous les vents- J’ai fait l’expérience de ces rencontres conflictuelles dans plusieurs pays. Elles permettent à une majorité de personnes de prendre la parole pour dire leurs souffrances mais aussi leurs responsabilités et ainsi d’aboutir à une réconciliation et une volonté véritable de vivre ensemble autour de réalisations concrètes.

En France, cette éducation à la vie démocratique pourrait favoriser l’émergence d’une union nationale et populaire, ouverte sur des différences exclusivement privées qui obligerait les gouvernements à prendre les mesures énergiques qui s’imposeront. Elle donnerait, à mon avis, une chance de sauver ce pays d’une guerre civile à bas bruit ou à grand bruit.

Source: Front Populaire. 21 octobre 2020.

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