Pierre Saba – La guerre aux personnes

La France connaît depuis plusieurs années la barbarie du terrorisme islamiste. Les attentats sont de plus en plus rapprochés. Si seuls les citoyens Juifs étaient au départ les victimes désignées et atteintes. C’est à présent l’ensemble de la nation qui est visée.

L’infiltration politique, administrative et territoriale, des complicités objectives et subjectives, des complaisances de responsables de tous ordres constituent les vecteurs des succès meurtriers des djihadistes français et étrangers en France.

(Crédits : Pascal Rossignol)

Les djihadistes procèdent en trois pans. Ils victimisent les assassins et culpabilisent leurs victimes. Ils négocient leurs infiltrations du pays avec les responsables politiques en exercice. Ils utilisent le terme d’« islamophobie » pour justifier leurs crimes. C’est à ce prix indigne et contraire à la Loi qu’est censée être assurée la paix sociale en France.

Après chaque attentat, l’Etat, le gouvernement, le parlement, tous les responsables ou presque rivalisent d’émotions, de prédictions rassurantes, de promesses sécuritaires et de manifestations de solidarité avec les victimes.

Les pouvoirs publics n’ont pas pour mission de procéder par incantations publiques et itératives. Ils ont pour mission d’assurer l’administration du pays, et en premier lieu, la sécurité des citoyens.

C’est loin d’être le cas. La sécurité publique n’est pas assurée en France. De nombreuses victimes ciblées par les djihadistes se terrent en espérant se faire oublier.

© Kichka (Israël)/Cartooning for peace

Le triste exemple de la dernière victime est précis. Ce jeune enseignant fut « coupable » d’avoir assumé ses fonctions. Il a été décapité par un djihadiste soutenu activement par un groupe complice de même nature. Sa « faute »? Avoir évoqué le sujet des blasphèmes en montrant des caricatures de Charlie Hebdo.

Il n’est nul besoin de recourir à quelque stratégie compliquée pour régler le problème. Il convient d’appliquer l’arsenal législatif de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, les lois pénales antiterroristes, les vérifications relatives aux suspects djihadistes, procéder aux expulsions de djihadistes patentés et connus des services de police, rappeler aux parquets leurs obligations, notamment en matière de lutte contre l’antisémitisme djihadiste. En un mot, il faut inverser la norme de fait en cours en France aujourd’hui, celle de la peur et de la force et la remplacer par la norme de Droit.

L’ampleur du mal djihadiste est en France profonde. Chacun en perçoit la progressivité nauséabonde dans sa vie, ses entourages publics et privés et sa périphérie. L’exemple extravagant des enfants français obligés de quitter l’école publique en raison qu’ils n’y sont plus en sécurité… parce qu’ils sont juifs est à cet égard particulièrement indicative et révoltante.

Les dirigeants actuels, de très nombreux politiques en place, portent la responsabilité organique des sorts réservés à ceux qui sont terrorisés ou assassinés par les djihadistes.

La guerre déclarée aux personnes qui choquent les djihadistes et leurs alliés ne saurait être réglée par les lamentations répétées des responsables politiques dans des manifestations nécessaires mais devenues usuelles entre deux atrocités djihadistes. Cette guerre ne peut être réglée que par des affirmations fortes du respect de la Loi et de l’application administrative, scolaire, pénale et de police de tous ceux qui s’y opposent.

Il en est de la responsabilité de l’Exécutif, du parlement, des collectivités locales… de tous ceux qui la composent. La France doit choisir entre assumer et gagner la guerre au djihadisme, soit poursuivre ses accommodements avec la peur et les assassins.

Rien ne résiste à la puissance publique dès lors qu’elle se met en marche.

Pierre Saba

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