Avait-on besoin de l’avalanche d’articles et commentaires qui ont suivi la décapitation de Samuel Paty pour comprendre la lâcheté des uns, l’hypocrisie des autres, le mensonge, l’inexorable, l’urgence.
L’analyse des têtes pensantes ne suffit plus et l’action gouvernementale du “taper fort” se fait attendre. Ces déclarations martiales ne masquent pas le spectacle de ce sentiment d’impuissance.
Alors ? Quelle médecine pour une société incapable pour le moment d’un vrai sursaut et d’un regard sur ce qui fait sa faiblesse et sa fragilité face au réveil des monstres ?
Des années de propagande “antiraciste” ET islamiste ont convaincu nos compatriotes musulmans qu’ils étaient les victimes d’une société raciste et injuste à leur égard, que leurs enfants étaient discriminés en raison de leur couleur de peau et de leur religion, qu’ils avaient été volontairement “parqués dans des quartiers pourris”, que la police les pourchassait “au faciès”, qu’ils étaient les enfants abandonnés de la République, que la laïcité était l’ennemie mortelle de l’islam… La victimisation est toujours à l’origine de la violence, en la justifiant. La victimisation, c’est aussi ce qui explique ce comportement incompréhensible à beaucoup : le silence et l’absence de mobilisation de la plupart des musulmans vivant en France. Les dessinateurs de Charlie n’auraient pas dû publier les caricatures du Prophète. L’Occident est responsable des malheurs des syriens, des irakiens et des palestiniens.
Au Rwanda où je suis actuellement pour participer à une œuvre de réconciliation et de guérison des traumatismes collectifs, les Hutus, auteurs de massacres du génocide, avaient subi une propagande qui leur faisait croire que les tutsis étaient des “serpents” dangereux qui cherchaient à les dominer et même à les exterminer ; les nazis avaient convaincu les allemands que les juifs étaient leur malheur et ne souhaitaient rien d’autre que les réduire en esclavage. Les auteurs des attentats qui visent des civils innocents à Paris, Bruxelles, Londres ou el-Aviv se considèrent comme les bras vengeurs et les martyrs d’une cause juste. Comprendre cette victimisation, cette paranoïa qui, comme toutes les paranoïas collectives, s’appuie toujours sur quelques éléments de la réalité, est indispensable si l’on veut combattre efficacement dans ce qui ressemble bien à une nouvelle forme de guerre.
On ne peut exiger la prise de parole de ceux qui gardent leur silence. On ne peut s’indigner de ceux qui justifient l’innommable. On ne peut que se demander à soi-même de réfléchir à l’action juste et de se trouver des compagnons de combat.
© Charles Rojzman
Cette victimisation mensongère de l’islam va de pair avec cette déferlante de racisme et de désinformation BLM à laquelle on a eu droit cet été. C’est la fin du monde occidental : en étudiant l’histoire antique on apprend que les plus glorieuses civilisations peuvent disparaître brutalement. C’est précisément ce qui se produit actuellement.