Général Pierre de Villiers: « La fierté française sera le moteur de la réconciliation »

Le général d’armée Pierre de Villiers. FC



GRAND ENTRETIEN – À l’occasion de la publication de son nouveau
livre L’équilibre est un courage. Réparer la France, le général d’armée
explique au Figaro sa démarche, ses inquiétudes, ses propositions et
sa «nouvelle façon de servir».


PIERRE DE VILLIERS .- Aujourd’hui le problème principal dans notre
pays – qui est en crise multiple et multiforme, sanitaire, économique,
financière, sociale, crise de l’autorité – c’est d’essayer de recréer la
réconciliation nécessaire et l’unité nationale sur les valeurs qui ont
toujours fondé la France et le creuset national. Il y a urgence et il va
falloir du courage pour rétablir une forme d’équilibre. Là est tout le
fil rouge du livre entre la fermeté et l’humanité, entre les droits et les
devoirs, entre ceux qui dirigent et ceux qui exécutent. Finalement je
dirais qu’être courageux aujourd’hui c’est arriver à trouver cet
équilibre. Je m’appuie sur une phrase de Camus prononcé à Athènes
en 1955, que j’ai redécouverte et que je trouve magnifique:
«Aujourd’hui, on dit: “c’est un homme équilibré”, avec une nuance de
dédain. En fait l’équilibre est un effort et un courage de tous les
instants. La société qui aura ce courage est la vraie société de
l’avenir.».

Votre livre commence par cette scène où la crise des «gilets
jaunes» fracture une même famille divisée entre un père
manifestant et un fils CRS. Comment en est-on arrivé là?

C’est un long glissement depuis les années 70. Couche par couche,
petit à petit, on a abandonné à la fois le nécessaire amour des autres,
et l’indispensable organisation de la cité, l’ordre. Les deux créent cet
équilibre. C’est pourquoi, on se retrouve dans cette situation où un
père désespéré va manifester comme gilet jaune et où le fils du côté
du maintien de l’ordre se trouve opposé à son père.
Cette scène a été le déclencheur de ma réflexion sur cette
réconciliation. Il faut bien comprendre que quelqu’un qui rentre dans
l’armée est une personne à qui l’on apprend d’emblée la cohésion, la
fraternité, et pas du tout la division. Dès le premier jour, il sait qu’il
ne vaut rien sans les autres. L’armée accueille toute la nation. Elle est
l’armée de la République ; elle prend tous les jeunes: des surdiplômés,
des sans diplômes, des paumés, des gens qui ont eu la chance d’être
éduqués dans des familles, et en fait des sections de combat, des
bateaux, des avions, des cohésions. Au bout de quelques mois, si c’est
nécessaire, elle les emmène jusqu’au sacrifice suprême pour la
France, pour les valeurs, pour la paix, pour quelque chose qui les
dépasse. Quand j’ai vu cette scène, je me suis dit: c’est le moment de
dire «Halte au feu!». Quant à l’intérieur d’une famille il y a une
fracture qui va jusqu’à l’engagement de l’affrontement physique, moi
qui ai connu l’engagement charnel au combat, je me suis dit qu’«on
ne pouvait pas continuer comme cela».


Vous faites le constat que la France est divisée en trois catégories,
quelles sont-elles?

Durant ma carrière militaire, j’avais déjà eu le sentiment dans les
recrutements territoriaux que la France était une mosaïque. La
France est un pays génial parce que l’on peut être vendéen, alsacien,
lorrain et en même temps se sentir pleinement français. Ce qui s’est
passé depuis ces dernières années de manière accélérée avec tous les
événements que l’on vient de vivre – les gilets jaunes, la crise sociale,
les fractures identitaires – c’est qu’il y a une accentuation de ce
phénomène. Le livre l’archipel français pour moi marque un
tournant parce qu’il explique de manière objective et quasi scientifique ces glissements. Il ne faudrait pas que les divisions aillent
vers la sécession.
C’est ainsi que la vie n’est pas identique quand on est dans une
grande ville, dans un territoire rural, ou encore quand on est dans
une cité. J’ai eu la chance depuis trois ans d’avoir sillonné la France
par mes activités avec les entreprises, les séances de dédicaces, les
conférences aux jeunes. Sur le terrain, j’ai quand même le sentiment
qu’il y a trois types de vies différentes. Par exemple, à Paris on peut se
passer de voiture alors qu’à la campagne – quand je suis en Vendée –
je me rends compte que sans voiture il est impossible d’aller acheter
une baguette de pain. Quand vous garez votre voiture au cœur de
Paris si vous n’avez pas mis de pièce au bout d’une demi-heure vous
êtes déjà taxé et si vous n’avez pas payé on vous enlève rapidement
votre voiture. Vous allez dans les cités il y a des carcasses de voitures
brûlées et personne ne s’en soucie. Ce sont parfois des zones de non
droit. Il est urgent d’essayer de fédérer, de regrouper, ces différents
territoires, ces trois Frances. La tâche est d’autant plus rude qu’elle
s’inscrit dans un paysage européen et mondial en déséquilibre.
Depuis les deux grandes fractures stratégiques – à savoir la chute du
mur de Berlin en 89, et l’apparition du terrorisme de masse en 2001 –
le monde dit multilatéral n’a pas retrouvé son équilibre. Les
stabilisateurs automatiques des organisations internationales ne
remplissent plus leur rôle aujourd’hui. Il y a aussi un déséquilibre
technologique: on est dans des ruptures absolument incroyables: le
numérique, l’intelligence artificielle, la robotisation, l’informatique
quantique… À partir de ce constat, j’essaie de tracer trois grandes
pistes: la première est de réconcilier la France avec sa jeunesse, la
deuxième de réconcilier la nation avec l’État, et la troisième de
réconcilier l’homme avec lui-même dans le contexte de ces grands
changements.


Y a-t-il également une fracture entre les élites et le peuple?

Oui, bien sûr! Ce fossé s’est creusé entre nos élites et nos concitoyens,
qu’ils soient dans les villes, dans les campagnes, ou dans les cités. Ce
fossé, il faut évidemment le combler le plus rapidement possible. J’en
ai déjà parlé dans mon livre Qu’est-ce qu’un chef? Nous vivons une
crise de l’autorité. Entraîner des gens avec soi nécessite une vision,
une vision dans le temps et une vision dans l’espace. Aujourd’hui on
est dans la platitude temporelle et dans la platitude de l’espace. On
gère les affaires courantes. Le rétablissement du fil de confiance entre
ceux qui décident et ceux qui exécutent est la priorité. C’est vrai dans
les entreprises, dans les associations, dans le sport, dans notre société,
dans les services publics. Ça commence par là.
Après si on prolonge la réflexion, il y a bien sûr les dirigeants, mais il
y a aussi l’État et la nation. L’État n’est pas la finalité dans
l’organisation d’une démocratie. L’État organise les affaires de la cité,
au service de la nation. Celle-ci est une communauté d’hommes et de
femmes qui vivent sur un territoire, la patrie. Cette dernière est
l’héritage qui nous est légué que l’on fait vivre et que l’on transmet.
C’est cela le schéma normal. Parfois la nation, nos concitoyens, ont
l’impression d’être le codicille tandis que l’État serait la priorité.

Les élites ont-elles cessé de croire à la nation?
Formulons un constat et soulignons une lueur d’espoir. Le constat,
c’est que c’est un vrai sujet. Il y a un certain nombre de gens au
sommet de l’État qui croient davantage au nouveau monde, à la
mondialisation heureuse, au tout technologique qui apporterait le
bonheur, au seul intérêt financier, à leur propre rationalité. Je crois
que la majorité des Françaises et des Français reste attachée à la
France, à la nation. Regardez l’incendie de Notre Dame: il a suscité un
élan collectif, rappelé un sentiment d’appartenance.
Ce sentiment national mérite d’être retrouvé, mérite d’être répété
parce que les Français l’attendent. Une des raisons d’ailleurs de la
popularité des armées c’est qu’elles incarnent cette forme
d’intelligence collective au service de valeurs, cet héritage de la
nation. Je me suis engagé corps et âme pendant 43 années au service
de la France et la lueur d’espoir, c’est que je constate que par rapport
aux années 70, quand j’ai été à Saint-Cyr, ce sentiment national a
plutôt progressé ces dernières années. Cette fierté française mérite
d’être cultivée. Elle sera le moteur de la réconciliation.

Quel regard portez-vous sur la gestion de la crise du Covid?
J’étais en 2009 à Matignon au moment de la grippe H1N1. Je sais ce
qu’est une crise pandémique ; j’en connais la complexité. Néanmoins,
je veux faire deux remarques de fond sans rentrer dans le mécanisme
de détail. Nous n’avons pas eu de stratégie, de vision, et nous avons
couru derrière le virus sans jamais être dans l’anticipation.
La deuxième remarque est que notre société était déjà dans un virage
de déshumanisation accélérée pour des facteurs objectifs ; qu’ils
soient technologiques ou sociétaux: l’individualisme, une perte de
sens collectif. Quand viendra le temps de la sortie de la pandémie, il
nous faudra regagner le terrain de cette part d’inhumanité qu’aura
forcément accéléré une société un temps masquée.
Je suis préoccupé, car j’essaie d’avoir un coup d’avance, par le monde
post Covid. Est-ce que l’on va retrouver cette capacité des liens
humains ; est-ce que notre société ne va pas basculer dans une espèce
d’individualisme à grande échelle, devenant une société du télétravail
avec une perte d’appartenance? Quand va-t-on quitter cette forme
d’incurie administrative qui déshumanise et décourage?
Certains grands groupes ont pris la décision stratégique, définitive, de
mettre leur personnel en télétravail à 70% pour 30% de présentiel.
Cela m’inquiète beaucoup parce que, même si l’on réussit par la
capacité technique, par l’organisation, par les processus, par les gains
de productivité, la rationalisation, il n’est de richesse que d’hommes
et la performance économique dépend d’abord de la performance
humaine.
La performance d’un pays dépend d’abord de sa cohésion, de sa
fraternité, et de sa capacité à se rencontrer. C’est tout mon message.
Et pourtant pendant le confinement on s’est regroupé autour de ses
proches, de sa famille, de son village, de sa ville, de son pays. Nous
devrions nous appuyer sur ce sens de l’appartenance à quelque chose
qui nous dépasse, quelque chose de plus grand. Passé la crise
sanitaire, une fois que l’on aura réussi à trouver un vaccin – parce que
finalement c’est la seule solution semble-t-il pour sortir de cette crise –
je forme le vœu que nous reprenions les fondamentaux d’une vie en
société.

Parlons des banlieues, sujet abordé dans un chapitre de votre
livre. Vous jugez que c’est une question de désespoir et
notamment une question de désespoir économique. La question
de l’appartenance n’est-elle pas pourtant centrale?

Le chômage de masse et l’argent facile des trafics sont un cocktail
explosif à coup sûr mortifère pour l’avenir et le référentiel de nos
jeunes dans nos quartiers. J’ai décidé de transmettre ce que j’ai appris
pendant mes années au service des armées dans deux directions:
l’entreprise, grande et petite, et la jeunesse, toute la jeunesse. Parce
que cette jeunesse j’ai vécu avec elle pendant plus de quarante ans. Je
pense bien la connaître et j’ai eu l’honneur de la commander.
D’ailleurs, une partie de cette jeunesse provenait de ces milieux
défavorisés, de ces cités, et de ces banlieues. Je suis allé à plusieurs
reprises dans les cités. J’étais il y a quelques jours aux Mureaux une
partie de la journée à la rencontre de ces jeunes. Je pense qu’il
manque deux choses et c’est pour ça qu’il faut l’équilibre. Il manque
l’autorité, l’ordre, la fermeté, et il manque simultanément l’humanité,
le respect, la considération, l’amour. L’un ne va pas sans l’autre.
Essayez de rétablir l’ordre sans amour et sans considération, ça ne
marchera pas. Mais la considération uniquement sans ordre ne
fonctionnera pas non plus. Moi je suis un homme d’ordre, d’autorité,
au bon sens du terme, ce qui veut dire que je ne comprends pas que
l’on ne soit pas ferme et je ne comprends pas qu’on ne les aime pas
plus. Si les jeunes des banlieues ont le sentiment d’être considérés,
respectés, que les règles sont claires, et que l’on donne le cadre, alors
cela fonctionnera peut-être mieux.
Mais s’il n’y a pas de cadre et que l’on laisse parfois, en fermant les
yeux, la situation perdurer, alors cela dégénérera de plus en plus et
c’est ce qui se passe depuis trente ans. J’ai voulu écrire sur les cités
car ce sujet me semble essentiel. Je pense très franchement qu’il ne
sert à rien de changer la loi, il faut commencer par l’appliquer! La
sécurité et la justice sont intimement liées évidemment. C’est ce que
me disent les forces de l’ordre que je rencontre. C’est aussi ce que me
disent les jeunes que je vois. Appliquons la loi avec des peines qui
correspondent aux délits et ensuite exécutons les peines
effectivement. L’objet d’une punition est de dissuader les gens de
recommencer. Aujourd’hui, la justice n’est pas dissuasive. Il y a un
chiffre sur lequel tout le monde s’accorde semble-t-il aujourd’hui:
50% des délits sont commis par 5% des délinquants. On les connaît.
Alors que fait-on?

Êtes-vous favorable à une intervention de l’armée dans les cités?
Ce n’est pas du tout le rôle de l’armée aujourd’hui dans une situation
de paix. La constitution est d’ailleurs bien faite sur ce plan. Je vous
rappelle que l’armée n’intervient sur le sol national que dans l’état de
siège même si l’armée est présente dans des conditions très encadrées
dans le cadre de l’opération «Sentinelle» depuis les attentats de 2015.
Je crois que c’est aux forces de sécurité, gendarmerie et police, de
remplir la mission pour laquelle ils sont faits … mais c’est aussi une
question de volonté politique. Il y a un moment où il faut que la loi
soit respectée partout. L’une des raisons du malaise actuel, de
l’absence de confiance et de la désespérance de nos concitoyens est le
décalage entre les déclarations et les actes. Ce que je dis souvent: il
faut penser en homme d’action et agir en homme de pensée.

Pourquoi ce manque de volonté?
Parce que «l’équilibre est un courage» et cet équilibre entre fermeté
et humanité nécessite beaucoup de courage. La fermeté veut dire
qu’il faut assumer les conséquences d’une reprise du terrain perdu et
l’humanité signifie qu’il faut changer notre politique de
considération, de respect vis-à-vis de ces populations, parce que le
seul discours ne suffit pas.

Finalement on voit qu’il y a trois France qui ne se parlent pas,
quel est le point commun que vous voyez entre ces trois France et
quelle serait la manière de les réconcilier?

Les valeurs d’autorité et d’humanité sont les clés de la réponse.
L’autorité passe par la politique régalienne qui doit redevenir la
principale mission de l’État. L’État régalien a été affaibli ces dernières
années au profit des dépenses sociales. Mais il ne peut y avoir de
véritable politique sociale sans un État régalien fort qui protège. Par
ailleurs, si l’on prend les jeunes, dans les trois Frances, ils partagent
une même soif d’engagement, d’autorité, de cœur.

Vous abordez assez peu la question de l’immigration…
Le sujet des migrations est un problème mondial. Il va être un des
éléments les plus dimensionnant de l’avenir du monde dans les vingt
prochaines années. Depuis Michel Rocard et le «on ne peut pas
accueillir toute la misère du monde», les Français s’inquiètent et
parfois désespèrent. Il faut arrêter de se cacher derrière son petit
doigt ; l’Afrique va compter 2 milliards d’habitants en 2050, alors
qu’ils sont 1,2 milliard aujourd’hui. Au Niger, il y a 7 enfants par
femme. Mon homologue nigérien, quand j’étais chef d’état-major –
nous étions à Saint-Cyr ensemble ; je le connais depuis 45 ans et nous
sommes toujours en contact -, me le disait, «on est un des pays les
plus pauvres du monde, il y a le terrorisme, notre pays est rongé par
les conflits ethniques, il fait 45 degrés quasiment toute l’année dans le
désert. Le réchauffement climatique fait qu’il y a de moins en moins
d’eau ce qui génère des déplacements de population et donc des
conflits. Dans ces conditions, les gens partiront, ils traverseront la
Méditerranée.»
Une des raisons de la popularité des armées c’est qu’elles incarnent cette forme d’intelligence collective au service de valeurs, cet héritage de la nation. Cela va être un problème majeur. C’est déjà le cas depuis de
nombreuses années, on le sait. Il faut arrêter ces flux incessants de
migrants que l’on n’est pas capable d’accueillir. Vous êtes
probablement allés comme moi Porte de la Chapelle. Est-ce que ces
centaines de migrants abandonnés constituent une situation
humainement acceptable? Est-ce que l’on peut continuer comme ça?
Et quels moyens avons-nous pour en faire ensuite des citoyens
français? La réponse est que nous n’avons plus les moyens
d’accueillir. Il faut donc contrôler, voire arrêter les entrées sur notre
territoire.
Nous avons besoin de l’Europe pour régler ce sujet. Mais l’on ne peut
pas faire comme si on laissait ouvert à tous notre nation. Celle-ci ne
pourra pas intégrer dignement toutes ces personnes, avec l’humanité
souhaitable. Il faut être beaucoup plus sévère avec ceux qui sont en
situation irrégulière. Trop souvent les décisions d’expulsion ne sont
pas suivies d’effet. Or dans l’armée, j’ai appris une chose: quand on
donne un ordre, il est exécuté. C’est la base de l’autorité, de la
discipline.

La question de la France ne peut être séparée de la question
européenne. Quelle est votre vision de l’Europe, croyez-vous à la
souveraineté européenne que défend Emmanuel Macron?

Je crois en une Europe des Nations. Je ne crois pas à une armée
européenne fusionnée. Une souveraineté correspond à une nation et
à un peuple. Une armée correspond à une nation, à un territoire, et à
un peuple. Les soldats français se sont engagés pour la France. Ils
n’iront pas mourir pour l’Europe. Un soldat français n’est pas un
soldat allemand, et cela ne changera jamais. Je crois en une
coopération européenne à géométrie variable, sur des projets ciblés,
pragmatiques. Il faut donc accélérer la construction de cette Europe
des nations. Il y a urgence car l’Histoire n’attend pas.

Votre livre est un manifeste politique. Quelles sont vos ambitions?
Je fais tout cela pour transmettre tout ce que j’ai appris pendant mes
années militaires. Je suis guidé par la passion et l’amour de la France.
Mon moteur quand je me suis lancé dans l’écriture de ce livre n’était
pas les élections de 2022. Mais d’être utile pour mon pays. Je vais
maintenant au travers de mes entretiens, de mes déplacements et de
mes activités avec la jeunesse, les associations, les entreprises
partager cette voie de la réconciliation. Mais pas la réconciliation par
la faiblesse, ou par la souplesse d’échine, mais la réconciliation par
l’exigence et l’humanité. Voilà ma nouvelle façon de servir.

Pensez-vous à 2022?
Je suis navré de voir que finalement les élections de 2022 ne sont vues
qu’à l’aune du vide actuel. Je suis là pour contribuer aux débats et
faire passer des idées. Face au délitement actuel, l’urgence est de
réfléchir et de construire des projets pour la France.

Entretien accordé à Alexandre Devecchio du Figaro.

Source: Le Figaro. 13 octobre 2020

Général Pierre de Villiers. L’équilibre est un courage. Réparer la France Fayard Editions. 14 octobre 2020.

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1 Comment

  1. Alors comme ça un général, inconscient et ignare (sciemment ?) de l’Histoire récente, nous parle, avec les coups de menton d’usage, de « fierté française ».
    Naturellement ça caresse des abrutis dans le sens du poil. Ces abrutis, voudrait-il croire, sont assez nombreux pour qu’il se présente en 2022…

    Mon pari ? Il n’y a pas assez d’abrutis en France. Pas à ce point…
    Pronostic ? 1.2% maxi au premier tour suivi d’une disparition du paysage politique. MAIS le général survivra vu que le ridicule ne tue pas.

    « Fierté française » ? Laquelle ? Militaire, puisque c’est un général qui parle ? Rien que depuis 80 ans, de mémoire, liste non exhaustive :
    – 1940 : Défaite expresse, capitulation et collaboration (enthousiaste…) avec l’ennemi.
    – 1944 : Prétendue victoire… Mais des divisions anglo-américaines, PAS de la France, trop occupée pendant ces années à servir l’Allemagne ; entre autres en lui livrant ses Juifs.
    – 1954 : Défaite en Indochine.
    – 1962 : Retrait d’Algérie ; sans gloire ; après s’être inutilement obstinée à s’accrocher à l’impossible et à l’inutile moyennant la torture et autres crimes de guerre.
    – 2011 : Agression contre la Lybie, destruction de ce pays et de l’Etat libyen, crime de guerre, crime contre l’humanité, hautement nuisibles aux intérêts de la France, perpétrés sous des prétextes fallacieux et pour des motivations jamais élucidées car inavouables.
    – Ensuite et encore aujourd’hui, présence en Afrique, notamment au Mali, d’un important corps expéditionnaire de type colonial ; le tout pour remédier aux conséquences désastreuses de l’agression contre la Lybie en 2011 ; MAIS en vain ; ces militaires y sont ensablés sine die, condamnés à terme à un retrait humiliant après avoir perdus des frères d’armes.

    Naturellement Pierre de Villiers a un compte personnel avec Macron à régler. Et j’avoue n’avoir jamais compris pourquoi Macron l’avait traité ainsi.
    MAIS ayant lu Villiers je comprends mieux… Et je comprends pourquoi l’armée est la « grande muette ». Elle a tout intérêt à le rester.

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