Sur le massacre de Sabra et Chatila, Meir Waintrater (son article du 27 septembre 2020) et moi étions sur le même diapason, lui à L’Arche, moi à Tribune Juive. A l’instar de la Commission Cahane, plus tard, chargée d’enquêter sur les faits, nous pensions qu’il était impératif de préserver “l’intégrité morale d’Israël“.
Il ne me paraît pas inutile de relever qu’en ayant recours à la notion de “responsabilité indirecte“, qui dictera ses “recommandations“, la Commission Cahane a puisé, comme elle l’a indiqué, “dans la sagesse de nos ancêtres“.
Ainsi, va-t-elle citer un texte talmudique (Sota 38b), à propos d’un assassinat, dont l’auteur n’est pas connu, commis, apparemment, à proximité d’une localité (Deutéronome 21, 6-7.)
La Tora ordonne que dans ce cas, les anciens de cette localité, ses juges et les Cohanim, se rendent sur les lieux et qu’à l’issue d’une cérémonie qu’elle prescrit, ils déclarent solennellement: “Nos mains n’ont pas versé ce sang et nos yeux n’ont pas vu“!
Et Rabbi Yehoshua Ben-Lévi d’expliquer, rapporte la Commission, que cet homme trouvé mort “n’est pas venu implorer notre aide sans que nous y répondions, nous ne l’avons pas vu et ne l’avons pas laissé aller, c’est-à-dire qu’il n’est pas venu implorer notre aide et nous ne lui avons pas refusé le pain et nous ne l’avons pas laissé partir sans escorte“.
Pour Rachi, poursuit le rapport – qui souligne de la sorte l’étroite correspondance entre le cas du Deutéronome et la situation qui s’était créée à Sabra et Chatila – “escorte” signifie “un groupe qui l’aurait accompagné“. Pour “Sforno, un commentateur plus récent“, précise encore le rapport, “il ne devait pas y avoir de témoins sur les lieux du crime, sans quoi ils auraient protesté et crié“.
© Jacquot Grunewald
Rabbin, écrivain, journaliste, Jacquot Grunewald vit en Israël depuis 1985.
Jacquot Grunewald, reprenant en 1965 la direction du Bulletin de nos communautés d’Alsace et de Lorraine, en fit l’hebdomadaire d’informations Tribune juive, qu’il dirigera 25 ans durant, jusqu’en 1992.
on etudiera mondialement la responsabilité indirecte d’Israel, sachant que les auteurs du crime sont exhonérés, bien sûr, puisqu’ils sont libanais. quelle etrange époque où le “deux poids deux mesures” est la règle
Eh ouai !
C’est encore plus “drôle “que le massacre au Rwanda !
🤕